Publié par Sidney Touati le 19 mai 2017

Prenons en compte les résultats des élections présidentielles 2017.

  • Il y a en France, 53 millions de Français majeurs en âge de voter.
  • 47 millions sont inscrits sur les listes électorales.
  • E. Macron a obtenu au second tour : 20,8 millions de voix.
  • Soit : 66,1 % des suffrages exprimés, mais seulement 44 % des inscrits.
  • Et tout juste 39 % des citoyens en âge de voter.

1°) Macron, l’élu du système et non du peuple.

E. Macron n’a donc pas obtenu les suffrages de la majorité des citoyens français.

Comme l’ont noté de nombreux observateurs, il n’est pas l’élu du peuple ou de la Nation, il est l’élu du « système ».

Il représente le pays légal, mais sa légitimité est discutable. Si l’on prend en compte le contexte dans lequel ces élections se sont déroulées, on est conduit à conclure qu’il s’agit d’élections sinon truquées du moins fantasmées. Élections fonctionnant selon un processus de séduction, de mise en scène médiatique d’une part et de l’autre, intrusion massive de l’appareil judiciaire nécessairement téléguidé par l’exécutif, c’est-à-dire en dernier ressort, par l’Élysée.

L’élection d’E. Macron est avant tout le fruit d’une concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un petit groupe d’hommes fonctionnant en « système ». Pas de « complotisme », mais des rapports bien huilés entre des hommes partageant les mêmes objectifs, les mêmes valeurs ou non-valeurs depuis de nombreuses années.

Le triomphe de ce pouvoir qui heurte de plein fouet la volonté massive des Français, dont 70 % n’ont plus confiance en leurs dirigeants et médias, passait par le dynamitage des grands partis politiques. Macron ne pouvait l’emporter qu’à la condition de n’avoir aucun véritable adversaire à affronter ; que s’il se trouvait face à l’épouvantail « Marine Le Pen » qui soit dit en passant a parfaitement joué son rôle de faire valoir en se tirant une balle dans le pied à deux reprises, sur Vichy et pendant sa prestation télévisuelle nullissime.

On est dans une situation comparable à celle du boxing-business et de ses matchs truqués où le gagnant est désigné avant même que le match ne commence.

2°) Un élu sans adversaire : l’élimination des grands partis politiques et de leurs représentants.

La première phase de la conquête du pouvoir par Macron repose donc sur l’élimination brutale des grands partis politiques. Leur mise hors jeu peut s’apparenter à un véritable coup d’État dès lors que le pouvoir, même s’il continue à s’exercer au nom du peuple, est conquis contre la volonté du peuple.

Le pouvoir suprême est maintenant entre les mains d’un seul homme qui ne rencontre plus aucun contre-pouvoir organisé venant du peuple, mais uniquement celui des puissances qui l’ont porté à cette haute fonction.

Ce pouvoir n’est pas le signe de la « puissance » d’un pays, mais bien celui de son impuissance à être dirigé par ceux qui incarnent les aspirations profondes du peuple.

La démocratie est en panne.

La puissance a été définie comme l’art d’imposer sa volonté aux autres, c’est-à-dire aux puissances étrangères. Depuis Jacques Chirac, la France a perdu toute volonté de cette sorte.

Ici, la « puissance étrangère » est le peuple français lui-même. C’est contre lui que le pouvoir va maintenant exercer sa puissance (ou ce qu’il en reste).

Sur le plan du rapport du pouvoir à la puissance, E. Macron a très clairement ciblé ses ennemis qui sont avant tout la France et la culture française. C’est contre eux qu’il entend gouverner.

Les Français ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.

Le Monarque-Président a annoncé sans vergogne et avec une brutalité extrême, la couleur.

Tous les observateurs ont noté qu’E. Macron possédait l’art de ne rien dire, de rester dans le flou. Pourtant, il a fait deux déclarations très précises qui dessinent les contours de sa vision de la France.

3°) Pour Macron, la France actuelle est sans identité, sans culture.

  • E. Macron déclare qu’il n’y a pas de « culture française », mais des « cultures en France » ;
  • La France en tant que principe actif permettant de réaliser la « synthèse du divers » n’existe donc pas aux yeux de celui qui est censé la représenter. La France n’est plus aux yeux d’E. Macron qu’un lieu, qu’un réceptacle inerte où des cultures, des populations plus ou moins compatibles cohabitent. La culture dite française tout comme les Français de souche ne serait qu’un élément parmi tant d’autres, n’ayant pas plus d’importance que les autres.

4°) Pour Macron, la France a un riche passé (impossible à nier), mais ce passé est criminel.

Prendre acte du coma culturel ne suffit pas à neutraliser la dynamique de ce grand peuple. Même si aujourd’hui la France ne « produit quasiment plus », est en panne culturellement, elle possède un fonds si riche, si divers, si immense, qu’une « Renaissance » est toujours possible.

C’est donc ce « fonds culturel » qu’E. Macron va tenter de salir, de dégrader, de souiller en déclarant depuis un pays étranger que la France avait commis des crimes contre l’humanité es-qualité de puissance coloniale, donc tout au long de son histoire moderne. Par cette déclaration insensée qui aurait du l’exclure ipso facto de la scène politique, il tente de dévaloriser la riche histoire de la France, de réduire son passé complexe à l’action de criminels de la pire espèce, ceux qui auraient commis des crimes contre l’humanité.

À travers ces deux déclarations fracassantes, on peut conclure que pour Macron, la France actuelle est sans identité culturelle et la France du passé est criminogène.

La boucle est donc bouclée. Pour Macron, la France est un pays mort encombré d’un héritage pourri.

Avec ces paramètres, on imagine sans peine que le Monarque-Président fera tout ce qui est en son pouvoir pour être le fossoyeur de ce qu’il reste de la culture, c’est-à-dire de la civilisation judéo-chrétienne (elle-même porteuse de l’héritage gréco-romain) dont ce pays était l’un de ses plus beaux fleurons.

Observez Paris face à la Province. Voyez ce que quarante ans de règne des bobos ont fait de la Capitale.

Vous aurez une projection fidèle de ce que sera la France rêvée de Monsieur Macron. Une France vidée de ses forces vives, de ses travailleurs (plus d’usines), de ses artistes (réduits au rang d’amuseurs), de ses classes moyennes paupérisées… Une France composée des castes dominantes jouissant de tous les privilèges et de l’immense masse de ceux qui souffrent, des classes moyennes écrasées sous la charge des prélèvements obligatoires sous l’œil de la nouvelle idéologie fascisante se réclamant d’un cocktail mêlant l’écologie politique, le multiculturalisme et son corollaire le relativisme culturel, l’apologie de l’Islam…

Un corps sans âme. Un musée. Un terrain de jeu et de loisirs :

« Paris, ville plaisante ! Paris… ville musée ! Paris, ville festive et citoyenne, pour reprendre ces deux adjectifs abominables, et qui font la paire, si chers aux démagogues ! Paris-Plage, pendant qu’on y est, les mois d’été, et qu’importe s’il n’y a ni plage, ni sable fin, ni baignade possible, du moment que l’on peut se bronzer à la chaleur d’un mot vide ! Paris, capitale touristique, est promise pour l’essentiel, à devenir un grand terrain de jeu ! » Frédéric Vitoux, Au Rendez-vous des Mariniers*, Fayard éd. p.302-303.

L’élection d’E. Macron n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat du règne sans partage du « politiquement correct » et de la « pensée unique ».

Dans la vision macronisée de la France, les partis politiques atomisés, tout comme les cultures, ne concourent plus à l’expression de la vie intellectuelle, politique, culturelle dans un vaste échange aboutissant à la formation de la « volonté générale », et de « l’identité d’un peuple », mais à la simple addition-cohabitation de cultures et de voix.

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Son gouvernement est l’image parfaite de cette conception. Simple conglomérat de forces hétéroclites. Addition de voix.

La France a quasiment disparu de la scène culturelle internationale. Là encore, quarante ans de dictature de la pensée unique reposant sur l’alliance des clans et des subventions étatiques, ont stérilisé, muséifié, figé le pays.

Nouveau Rastignac, E. Macron n’est pas la cause de ce coma culturel, mais il a su en tirer parti. Sa fulgurante ascension est la parfaite incarnation de cette faculté de tirer profit des situations.

Avouons-le. La plupart des responsables souffrent du déclin de la France.

Macron (et quelques autres) tirent une sorte de jouissance (confère le rire béat de Ségolène Royal…) non de son déclin, mais de sa disparition pure et simple dont il a dès l’origine pris acte dans les deux déclarations évoquées ci-dessus.

Pas étonnant qu’il ait recueilli le soutien actif de Daniel Cohn-Bendit héritier du fameux « jouir sans entrave » symbole de 68.

E. Macron est l’exportation dans le politique de ce principe. Il ne tolère dans l’exercice-jouissance de son pouvoir, aucune entrave, ni celle de la Nation, ni celle du peuple, ni celle des partis politiques.

C’est avec une délectation non contenue, qu’il signe l’acte de décès d’une France devenue la propriété des grands groupes et des « bobos », ceux qui érigent la jouissance individuelle comme principe majeur de la vie publique ou privée.

La fin de la France en tant que « puissance » est clairement affichée par le nouvel élu dont le premier acte au plan international est de faire allégeance à la Chancelière allemande. Les technocrates de Bruxelles exigent de la France le versement immédiat de 25 milliards d’euros pour respecter les critères de Maastricht. Où les trouver ? Dans une levée d’impôts supplémentaires ? Macron supplie le nouveau maître Allemand…

Jamais le peuple français au travers de sa riche histoire, n’avait pris un plaisir malsain à diriger la puissance que confère le pouvoir contre lui-même.

Les Français sont invités à disparaître non pas en silence, mais dans une sorte de bacchanale joyeuse. Le dernier acte doit être à l’image du nouveau président « citoyen et festif ». L’horreur absolue. On nous invite à danser autour du « veau d’or ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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