Publié par Jean-Patrick Grumberg le 23 mai 2017

Le Président Trump s’est rendu vers 10 heures ce mardi matin à Bethléem, ville juive au nom hébraïque, colonisée par les arabes, afin de rencontrer le terroriste Mahmoud Abbas, président sans titre d’un peuple qui n’existe pas et qui vit sur un territoire disputé – et chacun de mes mots est factuel et vérifiable.

“J’espère sincèrement que l’Amérique puisse aider Israël et les Palestiniens à forger un accord de paix et à apporter de nouveaux espoirs dans la région et pour leurs peuples,” a déclaré Trump lors d’une conférence commune avec Abbas qui a demandé la présence de 2 000 officiers de sécurité palestiniens dans Bethlehem.

“La paix est un choix que nous devons faire chaque jour, et les Etats-Unis sont ici pour faire que ce rêve devienne réalité pour les jeunes juifs, musulmans et les enfants chrétiens”

“Je pense profondément que si Israël et les Palestiniens arrivent à faire la paix, cela sera le début d’un processus de paix au Moyen-Orient” a ajouté Trump, se démarquant de la fausse idée défendue depuis trop longtemps par des ignorants qui ne veulent pas s’informer sur la réalité du terrain, et affirment que le conflit des Arabes contre Israël déstabilise toute la région, voire est responsable de toutes les guerres dans le monde. Là, Trump explique que les conflits de la région n’ont rien à voir avec le conflit contre Israël, mais que la paix atteinte, ils aideront à la paix dans la région. On peut penser notamment à une Syrie d’après guerre civile, avec un Iran affaibli, et dans la foulée, d’une paix avec le Liban, qui n’a de raison d’être que par la présence du Hezbollah. On peut également imaginer la position intenable du Hamas pris en tenaille par une paix signée avec Ramallah, et de la réaction des populations égyptienne et jordanienne. Surtout, la cause palestinienne ne servant plus de prétexte aux réticences des pays du Golfe, des synergies explicites avec Israël permettront d’affaiblir l’Iran : un vrai cercle vertueux.

“Abbas m’a assuré qu’il est prêt à travailler dans le sens de cet objectif en toute bonne foi, et Netanyahu a promis la même chose. J’espère travailler prochainement avec ces deux leaders pour achever une paix durable” a dit Trump en se tournant vers Abbas, et il n’a pas exigé d’Israël, contrairement à son prédécesseur et d’autres “amis” d’Israël autoproclamés, qu’Israël fasse des concessions pour atteindre la paix.

En référence à l’attentat qui s’est produit hier lundi soir à Manchester, Trump a dit :

“Nous sommes absolument solidaires avec le peuple du Royaume Uni. Tant de jeunes vies, d’innocentes et belles personnes qui étaient heureuses de vivre ont été assassinées par des perdants de la vie.

C’est très intéressant que notre réunion se passe juste après l’horrible soirée de mort pour de jeunes innocents. La paix ne peut jamais prendre racine dans un environnement où la violence est tolérée, financée et récompensée” a poursuivi Trump en une critique à peine déguisée en direction du président Abbas à qui il avait déjà demandé, il y a deux semaines à la Maison-Blanche, de cesser de verser des salaires aux familles des terroristes et aux terroristes emprisonnés pour les récompenser de leurs attentats.

“Nous devons condamner avec résolution de tels actes d’une voix unifiée,” a précisé Trump, en référence au fait que le leader palestinien est régulièrement hésitant à condamner les attentats terroristes contre des civils israéliens.

Réaction de Mahmoud Abbas

En réponse aux propos de Trump, Abbas s’est engagé à coopérer avec Trump pour arriver à une paix historique, et à travailler en partenariat avec les Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme.

“Nous espérons que l’histoire témoignera du fait que le président Donald Trump sera celui qui réalisera la paix, et qu’une solution à deux Etats avec Jérusalem-Est comme capitale d’un Etat palestinien, qui reste notre choix préférentiel pour atteindre une résolution au conflit israélo-palestinien, sera atteinte.

Notre problème est avec l’occupation et les implantations, et l’échec d’Israël dans la reconnaissance de l’Etat de Palestine de la même façon que nous reconnaissons [Abbas n’a pas prononcé le mot Israël]. Le problème n’est pas entre nous et le judaïsme, mais entre nous et l’occupation.”

[…]

“Je veux répéter mon engagement à coopérer avec vous pour faire la paix et forger une paix historique avec les Israéliens.”

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Ce que le Président Trump n’a pas dit

Hoda Abdel-Hamid, la journaliste d’al Jazeera qui couvrait la rencontre de Bethlehem, a rapidement commenté les remarques du Président Trump en affirmant que les Palestiniens seront déçus par les mots que Trump n’a pas prononcé.

“Trump n’a pas parlé du droit à l’auto-détermination [le droit au retour]. Il n’a pas parlé d’une solution à deux Etats … et il n’a pas non plus élaboré quel était son plan et sa vision,” a déclaré Abdel-Hamid, constatant qu’à aucun moment de sa visite, le Président Trump n’a exigé la moindre concession des Israéliens.

La journaliste a raison. Le Président Trump n’a pas demandé que Jérusalem soit partagée en deux, et il n’a certainement pas exigé d’Israël de geler les constructions en Judée Samarie en “signe de bonne intention” ou pour quelque raison que ce soit.

Evoquant la possibilité d’un accord de paix, Donald Trump a ajouté, après la réunion, sans plus élaborer : “Ce n’est pas facile. J’ai entendu dire que c’est l’un des plus difficiles accords à atteindre, mais j’ai le sentiment que nous allons y arriver. J’espère.”

 

Conclusion

Conformément à mes prévisions, le Président Trump repartira de la région sans avoir fait la moindre pression sur Israël, et surtout sans déplacer l’ambassade à Jérusalem.

J’ai dit il y a plusieurs mois et je le répète aujourd’hui qu’aucun bon négociateur, aucun diplomate intelligent ne serait assez stupide pour abandonner sans contrepartie le moyen de pression fantastique que représente cette ambassade, et il eut été absurde que Trump la déplace et abandonne ce levier immense qui permettra de tordre le bras aux Palestiniens pour leur faire accepter des concessions.

En stratège, je crois dans ce vieil adage de bon sens que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Je crois que les diplomates européens sont d’une intelligence très médiocre s’ils n’ont pas encore compris qu’en continuant à exiger des concessions israéliennes et aucune des Palestiniens, la paix restera un vœu pieux.

Je pense que la rupture de Trump avec cette mauvaise approche – qui n’a jamais été tentée – a une chance d’aboutir, à condition, ce dont j’ai cependant un profond doute, que les Arabes qui se disent Palestiniens désirent la paix, et qu’ils ne cherchent pas à signer un accord comme première étape avant la destruction d’Israël. C’est ma conviction profonde.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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