Publié par Manuel Gomez le 25 mai 2017

Hier, au 18e siècle et jusqu’à la moitié du 19e, les peuplades d’Afrique ignoraient l’existence d’un nouveau monde.

Il n’y avait pas les médias : télévision, internet, réseaux sociaux, etc. pour les informer qu’il était possible de  vivre dans de meilleures conditions dans un monde qui s’ouvrait à eux et le « Tam Tam » ne les prévenait pas de l’arrivée des « marchands d’esclaves ».

Ils ignoraient que leurs pères, leurs frères, ces chefs de tribus, ces « roitelets », les avaient vendus comme du bétail au plus offrant.

Il existait un « nouveau monde » qui avait un urgent besoin de main-d’œuvre et comme elle ne pouvait pas venir volontairement il fallait l’acheter où elle était disponible, en Afrique noire.

Il s’agissait d’une marchandise et, comme toute marchandise, elle était achetée pour être revendue avec un bénéfice substantiel.

Ces esclaves, puisqu’il s’agissait bien d’esclaves, étaient confiés à des « négriers » qui les transportaient avec leurs bateaux et qui avaient un intérêt financier pour qu’ils soient livrés dans le meilleur état physique possible.

Sur ces millions d’êtres humains quelques milliers sont morts dans des naufrages, en même temps que les marins et les capitaines, ou tués par la bestialité de certains « négriers ».

Cela a été largement commenté par le cinéma et la littérature, mais des millions d’êtres humains, grâce à cette transplantation, ont échappé à une mort précoce due à la famine, à la soif, à la maladie, aux épidémies, aux guerres tribales et ethniques, etc. qui étaient leur devenir d’hommes et de femmes libres en Afrique noire, où la moyenne d’âge, à l’époque, n’atteignait pas les 25 ans.

Ces millions d’esclaves ont travaillé dur, certes, ils étaient là pour ça ! Bien sûr ils appartenaient à des « maîtres », bien sûr ils n’étaient pas libres, mais ils ont été soignés, nourris, ont pu fonder des familles, élever leurs enfants, ils se sont multipliés.

Pas uniquement par humanité certes mais parce que cette main d’œuvre était nécessaire, il fallait qu’elle soit productive et rentable.

Quelques milliers ont été tués. Il existe toujours des victimes et des meurtriers, mais les descendants de ces millions d’esclaves sont aujourd’hui des femmes et des hommes libres dans les pays où leurs aïeux avaient été vendus et transplantés.

Aujourd’hui, en ce début du 21e siècle, dans cette même Afrique noire, des millions d’êtres humains meurent de famine, de soif, de maladie, d’épidémie, de guerres tribales et ethniques, comme il y a plus d’un siècle, mais, comme ils savent qu’il existe un monde où il est possible de vivre mieux, ils tentent par tous les moyens de fuir leurs territoires, leurs pays.

Ils se livrent à des « passeurs », ces négriers des temps modernes, ils se saignent aux quatre veines pour payer leur passage et, pour les jeunes femmes, très souvent en « payer en nature » de gré ou de force..

On ne les oblige pas, ce ne sont pas des esclaves, ils sont « libres » pensez-vous ?

C’est donc en toute liberté qu’ils avancent vers un destin bien pire que ne le fut hier celui des esclaves.

Des dizaines de milliers périssent en mer, ou sont abattus, violés, maltraités, par ces « négriers ».

Rejetés ou abandonnés dans des pays qui n’ont aucun besoin de leur main d’œuvre, qui n’en veulent pas et où ils survivent dans des conditions misérables, selon nous !

Il n’y a plus d’Amérique à construire, à bâtir. L’Amérique, l’Europe, n’ont plus besoin d’esclaves en si grand nombre.

Ces pays trouvent sur place, ou importent, les esclaves dont ils ont besoin !

Les esclaves actuels, car il en existe toujours (la preuve en est apportée par l’ONU), sont dirigés vers d’autres destinations par les descendants des « négriers » d’hier !

N’étaient-ils pas plus « utiles » les esclaves d’hier, comparés aux « hommes libres » d’aujourd’hui ?

Hier ils avaient un avenir : leurs bébés, leurs enfants, ont survécus et, depuis des décennies, participent à la construction du monde dans lequel leurs ancêtres ont été conduits de force.

Aujourd’hui en ont-ils un d’avenir ? Ces femmes et ces hommes « libres » de certaines régions d’Afrique noire qui sont parqués dans des camps plus grands que des villes ou l’objectif quotidien est de trouver de quoi se nourrir et donner la vie à des bébés qui périssent de malnutrition en quelques semaines dans l’indifférence quasi générale.

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Si on leur donnait la possibilité de choisir, peut-être choisiraient-ils les conditions de vie des esclaves d’hier plutôt que leur présent !

C’est à ces millions qui subissent qu’il faut poser la question et non pas à ces millions qui bénéficient d’une confortable existence dans nos pays !

Tous ces « rêveurs », ces « écolos », ces chefs d’État, qui se mobilisent et se préoccupent de l’avenir du monde, du sort de la planète, dans les cent ans à venir, qui réclament, et obtiennent, des milliards pour la protéger, la modeler, l’embellir paraît-il ? Ne réalisent-ils pas que ces milliards sont absolument nécessaires aujourd’hui pour justement protéger, modeler et embellir l’Afrique, et de donner aux Africains la possibilité de vivre dignement chez eux ?

Ces milliards doivent impérativement être investis en Afrique…et pas en « illusions futures » ?

Car dans cette merveilleuse planète qu’ils rêvent d’offrir à nos descendants, dans ce magnifique monde où il fera bon vivre pour tous ses habitants, il ne restera, peut-être, plus, dans un siècle, aucun être humain pour en jouir ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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