Publié par Gaia - Dreuz le 25 mai 2017

La défense de Richard Ferrand comme du Premier ministre dans la polémique autour d’un montage financier impliquant sa femme peine à éteindre la polémique.

C’est le premier accroc dans un quinquennat vieux de dix jours. La polémique autour de Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires ne s’arrête pas et menace une pièce maîtresse du nouveau Président. Alors que le premier texte de ce nouveau gouvernement doit porter sur la “moralisation de la vie publique”. Depuis plus de 24 heures la polémique est comme un sparadrap collé à l’exécutif. Et la ligne de défense du Premier ministre peine à convaincre. L’entourage d’Edouard Philippe a assuré à l’AFP que “la probité de Richard Ferrand” n’était “pas en cause”. “Il ne saurait être question” de sa démission”, a renchéri le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.

Richard Ferrand est épinglé par le Canard enchaîné pour deux faits :
En 2011, les Mutuelles de Bretagne dont l’actuel ministre de la Cohésion des territoires, pas encore député à ce moment-là, était le directeur général, souhaitent louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisissent, entre trois propositions, celle d’une société immobilière appartenant à sa compagne. Mais “les faits évoqués à ce stade n’entrent pas dans le champ de compétence du parquet national financier (PNF)”, a fait savoir à l’AFP une source proche du dossier.

Avoir embauché pendant plusieurs mois son fils comme assistant parlementaire. Ce qui est tout aussi légal et le député a pu produire des exemples du travail effectué par son fils.

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“Cadeau de bienvenu”

“Pas une seconde”, Richard Ferrand n’a pensé à démissionner. “On démissionne quand on est coupable de quelque chose. Je ne suis coupable de rien ni sur le plan légal, ni sur le plan moral”, a affirmé le ministre face à des journalistes présents à Huelgoat (Finistère), des propos diffusés par BFMTV. Interrogé sur son avenir après les législatives, le ministre a répondu: “J’espère bien que Dieu me prêtera vie longtemps”, avant d’ajouter: “Les Françaises et les Français veulent que le président ait une majorité pour gouverner et je suis un maillon de cette majorité”.

Mais l’opposition, de droite comme de gauche, n’entend pas en rester là. Le parti Les Républicains, en pleine campagne pour les législatives après une présidentielle plombée par les affaires de François Fillon, ont rapidement attaqué en annonçant mercredi leur intention de saisir le PNF pour qu’il ouvre une enquête. Le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a demandé “solennellement” à l’exécutif de s’exprimer tandis que Marine Le Pen est allée plus loin, demandant la “démission” de M. Ferrand, auteur selon la présidente du Front national d’un “enrichissement personnel parfaitement immoral”.

“Il y a une faute de la part de M. Ferrand, qui a laissé faire sa femme vis-à-vis de cette affaire”, a lancé sur franceinfo le socialiste Luc Carvounas, pour lequel cela marque aussi “un premier couac dans le gouvernement” alors qu'”on a même repoussé d’un jour le premier conseil des ministres de ce quinquennat pour s’assurer que tout allait bien”. “Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de savoir si M. Ferrand va démissionner ou pas”, c’est de savoir ce “que pense le garde des Sceaux, François Bayrou (…) en train de rédiger un texte soi disant fondamental de ce quinquennat”, a-t-il déclaré, affirmant qu’il voterait le projet de loi de moralisation s’il est élu député.

Cette affaire tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion

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Cette affaire “tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion”, a admis Christophe Castaner, alors que le premier texte de loi annoncé par le nouvel exécutif est un projet de “moralisation de la vie publique” que le garde des Sceaux, François Bayrou, doit présenter avant les élections législatives (11-18 juin). Le ministre de la Justice a annoncé sur Twitter qu’il recevrait “les représentants des principaux partis politiques” au cours de l’élaboration de ce texte. “Ça meurtrit évidemment Richard, qui est un homme d’une probité exceptionnelle (…) mais une chose est sûre, il n’y a rien d’illégal, il n’y a rien qui ne serait pas moral”, a assuré encore le porte-parole du gouvernement.

Dans sa déclaration d’intérêts remplie en 2014 comme député auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Richard Ferrand fait état de rémunérations comme directeur général des Mutuelles de Bretagne jusqu’en 2013 et dit conserver l’activité de “chargé de mission auprès de la direction générale”, avec pour ce dernier poste une rémunération de 1.250 euros par mois. Selon son entourage, il n’occupe plus cette fonction depuis décembre.

Dans son programme, Emmanuel Macron a dit vouloir interdire à tout élu ou ministre d’embaucher un membre de sa famille et, pour prévenir les conflits d’intérêts, empêcher les parlementaires d’exercer des activités de conseil parallèlement à leur mandat. Pour l’instant, le Président est resté silencieux sur cette polémique.

© Gaïa pour www.Dreuz.info

Source : Lejdd.fr

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