Publié par Michael Laitman le 29 mai 2017

Exactement 50 jours après leur exode d’Égypte, le peuple d’Israël a atteint le niveau d’unité complète et est devenu « comme un seul homme dans un seul cœur ».

En conséquence, ils ont reçu la Torah. Depuis lors, aucun ennemi n’a jamais vaincu les juifs sauf leur haine réciproque. Aujourd’hui, nous ne sommes pas unis et nous n’avons aucune idée de ce qu’est vraiment la Torah. Chavouot, la fête du don de la Torah, est une excellente occasion de réapprendre cette information vitale, qui aujourd’hui peut sauver nos vies et restaurer notre nationalité.

Pour comprendre la force de notre unité, qui nous a mérité la Torah, pensez à notre passé ancien. Les Hébreux ont conquis Canaan et l’ont transformée en Terre d’Israël, mais l’ont perdue en raison de leur désunion et de leur massacre. Le livre Kli Yakar (Commentaire sur la Genèse 26:19), par exemple, décrit « la haine pendant le Premier Temple ». L’une des principales raisons de la ruine du Premier Temple était les tueries. De toute évidence, une nation dont les membres s’entretuent n’est pas un modèle d’unité.

Israël a retrouvé la souveraineté sur la Terre d’Israël après s’être uni dans l’exil babylonien afin de déjouer l’intention d’Haman de les exécuter. Hélas, après avoir construit le Second Temple, les juifs sont retombés dans les querelles internes. Dans le premier cas majeur d’hostilités internes, les juifs hellénisés se sont battus contre les Maccabées et ont perdu. Dans le second, la haine réciproque entre juifs devenait si répandue et intense que le général de l’Empire romain en Israël, Tiberius Julius Alexander, lui-même un juif dont le père avait recouvert d’or les portes du Temple, détruisit le Second Temple et déclencha l’exil final des juifs de la Terre d’Israël.

La plus grande idée fausse sur la Torah

À travers les générations, la différence entre bannissement et bénédiction a été déterminée par notre désunion et notre unité. La force motrice qui nous permet de nous unir au-dessus des querelles, de la haine, de la calomnie et de la mauvaise volonté est appelée « Torah », du mot hébreu or (lumière). Dans le livre Messilat Yecharim (chapitre 5), il est écrit : « C’est ce que disaient nos sages (Midrash Rabba, Eikha, Préface) :« J’aimerais qu’ils M’aient abandonné, mais qu’ils aient gardé Ma loi (Torah), car la lumière en elle corrige (le mauvais penchant). « De même, dans le livre Maor Einayim (Parachat Tsav), il est écrit : “Avec la Torah, une personne peut lutter contre le mauvais penchant et le maîtriser parce que la lumière en elle le corrige” ».

Il est écrit dans le Talmud babylonien (Kidouchin 30b) que le Créateur a dit : « Mes fils, j’ai créé le mauvais penchant et j’ai créé la Torah comme épice. » Pareillement, le livre Metsoudat David (Commentaire sur Jérémie 9:12) explique qu’Israël a perdu sa terre parce qu’ils sont tombés dans le mauvais penchant dès qu’ils ont cessé de s’engager dans la Torah, car « la lumière en elle le corrige » Pour clarifier la signification du « mauvais penchant », le Saint Shelah écrit dans le livre des Ten Utterances (Utterance n° 6) : « Les attributs les plus mauvais sont l’envie, la haine, la cupidité et la luxure, qui sont les attributs du mauvais penchant », exactement ce qui constitue notre ego.

Donc, la Torah n’est pas un livre. La Torah est une description de deux forces, positive et négative, donner et recevoir, la création et la destruction, dont les interactions élaborent et guident notre univers. Ces forces travaillent en parfaite harmonie et unité entre elles et créent ainsi l’univers dans lequel nous vivons. Lorsque nous créons la même harmonie et la même unité entre nous, cette force nous influence et change notre nature, nous rendant équilibrés et unis. C’est pourquoi le peuple d’Israël a reçu la Torah seulement après s’être uni « comme un seul homme dans un seul cœur » et avoir créé l’harmonie et l’unité entre eux. C’est aussi pourquoi tant qu’Israël gardait son unité, ils avaient la Torah et étaient préservés du mal.

Il est écrit dans le Talmud : « Comme la lumière protège pour toujours, ainsi la Torah protège pour toujours » (Massékhet Sotah 21a). Il est aussi écrit dans le Midrash (Michlé, portion 2) : « La Torah protège ceux qui s’y engagent ».

Lorsque nous pensons à nous impliquer dans la Torah, nous pensons normalement à nous plonger dans les versets et les commentaires du livre. C’est l’idée la plus fausse au sujet de la Torah. En fait, s’impliquer sans la Torah signifie renforcer notre unité, tout comme le peuple d’Israël l’a fait au pied du mont Sinaï. C’est pourquoi il est écrit dans le livre Maor Vachemech (Parachat Jéthro) : « L’obtention de la Torah se fait d’abord par l’unité, comme dans le verset “Et Israël campa devant la montagne” “comme un seul homme dans un seul cœur”, et leur impureté (le mauvais penchant) disparut ». Dans Parachat Emor, il est aussi écrit : « Pendant les jours du décompte (Omer), une personne devrait corriger la qualité d’unité, et ainsi être récompensée par l’obtention de la Torah le jour de la fête de Chavouot, comme il est écrit “Et ils ont pérégriné de Rephidim, et sont arrivés dans le désert du Sinaï et Israël a campé au pied de la montagne”. RASHI a interprété qu’ils étaient tous comme un seul cœur dans un seul homme et c’est pourquoi ils ont été récompensés par laTorah. »

Le langage des racines et des branches

Quand nous lisons la Torah, les histoires qu’elle contient semblent référer à des personnages en chair et en os. Peut-être ces personnages ont-ils existés en réalité, mais ce n’est pas ce que la Torah nous transmet. LaTorah a été donnée au peuple d’Israël qui vivait il y a 3000 ans. Pour eux, il était parfaitement clair que le sujet de la Torah était les forces intérieures et comment elles interagissaient, plutôt que les évènements physiques. Cependant, pour comprendre la Torah correctement, nous devons être au même niveau que celui du peuple d’Israël lorsqu’ils ont reçu la Torah : unis comme un seul homme dans un seul cœur.

Avec le temps, nous nous sommes de plus en plus éloignés de l’unité. Finalement, nous avons sombré dans la haine non fondée et nous avons perdu la capacité de comprendre ce qui est écrit dans la Torah. Pour nous relier à la lumière qui réforme, qui est la Torah, de nouveaux textes ont dû être écrits. Ils devaient dériver de la Torah, mais étaient destinés à aider le peuple d’Israël à regagner son unité et ainsi rétablir leur compréhension de la Torah. Rabbi Akiva, qui a vécu jusqu’à la fin de la connexion d’Israël avec la vraie Torah, a dit : « “Aime ton prochain comme toi-même” est la grande règle de la Torah. » (Jerusalem Talmud, Nédarim Chap. 9, page 306b) Son disciple, Rabbi Shimon Bar Yochai (Rashbi) a écrit le Livre du Zohar, qui se veut un commentaire de la Torah (le Pentateuque). Le disciple de Rashbi, Rabbi Yéhouda Hanassi fut le rédacteur d’un autre commentaire très détaillé de la Torah, la Mishna.

Plus tard, alors que le peuple s’éloignait de plus en plus de l’unité et de la perception des forces décrites dans la Torah, même la Mishna requérait des explications. Ces explications ont été regroupées dans ce que nous appelons la Guemara ou Talmud. Néanmoins, aucun de ces textes ne fait référence à des évènements physiques. Ils décrivent seulement les forces intérieures qui constituent la réalité, et leurs descriptions ne sont que des outils destinés à refléter ce qui se produit à un niveau plus profond.

Rav Yéhouda Ashlag, l’auteur du commentaire le plus élaboré du Livre duZohar depuis sa création, décrit ce modèle d’écriture comme « le langage des racines et des branches ». Les branches, qui sont les évènements dans notre monde, décrivent ce qui se passe dans les racines, le domaine des forces. Dans son essai « L’essence de la sagesse de la Kabbale », Rav Ashlag écrit que nos sages « ont trouvé un vocabulaire défini et annoté, suffisant pour créer un excellent langage parlé. Il leur permet de converser entre eux de ce qui se passe au niveau des racines en mentionnant seulement la branche existante, qui est bien définie pour nos sens corporels ».

Le rétablissement de notre nationalité

Il y a à peu près 2000 ans, quand nous sommes tombés dans la haine sans fondement et que nous avons commencé à nous haïr l’un l’autre sans raison apparente, la séparation et l’aliénation nous ont tellement influencés qu’elles nous ont complètement séparés de la perception de la réalité selon laquelle nos ancêtres ont vécu. Nos ancêtres ont reçu laTorah, c’est-à-dire la compréhension profonde de la réalité, à cause de leurs efforts pour s’unir. Maintenant, en ces temps déconcertants, nous devons faire la même chose. Il est écrit dans le livre Avnei Miluim (Introduction) : « C’est ce que nos sages entendaient lorsqu’ils ont dit “Et Israël campa devant la montagne” tous “comme un seul homme dans un seul cœur” Ils voulaient dire que la nation tout entière s’est unie comme un seul homme, après quoi, Celui Qui Donne a été contraint de leur donner laTorah. »

Sans unité, nous ne sommes pas une nation, mais une collectivité dont les composantes se méprisent et se tournent mutuellement en ridicule. Si nous voulons rétablir notre nationalité, et avec elle notre ancienne force, nous devons d’abord nous unir et nous reconnecter avec la (vraie) Torah, tout comme nos ancêtres.

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En quête d’un exemple à suivre

Quand nous avons reçu la Torah, la lumière, nous avons aussi été chargés d’accomplir la tâche d’être « une lumière pour les nations », afin de répandre cette lumière dans le reste du monde. Notre nation n’a pas été créée pour son propre bien, mais pour servir d’exemple et démontrer les bienfaits de l’unité. Aussi longtemps que nous nous haïssons mutuellement comme nous le faisons aujourd’hui, nous rejetons de ce fait notre vocation en refusant au monde la chance de s’unir et de comprendre la réalité, ce qui est crucial pour notre survie en cette époque de confusion.

Si nous avions reconnu que notre rôle est de nous unir et ainsi répandre dans le monde la lumière appelée Torah, nous nous serions épargné la grande majorité des souffrances que notre nation a subies depuis la destruction du Deuxième Temple. En 1929, Le Dr Kurt Fleischer, leader de l’Assemblée de la communauté juive libérale de Berlin, a soutenu que « l’antisémitisme est le fléau envoyé par Dieu pour nous mener à l’unité et nous souder ensemble ». Cependant, non seulement les juifs allemands n’ont-ils pas répondu aux appels à l’unité, mais certains ont même soutenu l’antisémitisme. Par exemple, l’Association des juifs nationalistes allemands a soutenu et voté pour Hitler et le parti nazi.

Les nations veulent suivre notre exemple, mais nous le leur refusons. Henry Ford, le plus célèbre des antisémites en Amérique a écrit dans son livre infâme Le juif international, le principal problème du monde : « Les réformateurs modernes qui construisent des systèmes de société modèle feraient bien de s’inspirer du système social sous lequel vivaient les anciens juifs. » Plus loin dans le livre, Ford ajoute : « La société a une grande requête à faire au peuple juif (…) qu’il commence à accomplir (…) l’ancienne prophétie, qu’à travers lui, toutes les nations de la Terre devraient être bénies. » Évidemment, tant que nous sommes désunis, la Terre ne peut pas être bénie à travers nous.

Notre monde est en train de changer. La globalisation et Internet nous ont connectés de façon irréversible. Mais pour profiter de notre connexion, nous devons apprendre à le faire d’une manière qui profite à tout le monde, et non seulement à une élite dirigeante exploitante. De telles connexions sont contraires à notre nature, mais si nous nous efforçons de nous unir en dépit de nous-mêmes, nous découvrirons ce que nos ancêtres ont découvert dans le désert du Sinaï.

En ce temps de l’année, alors que Chavouot, la fête du don de la Torah est tout près, souvenons-nous que la vraie signification de la Torah est l’amour d’autrui, et unissons-nous afin de le découvrir pour nous-mêmes et pour le monde entier, et ainsi être « une lumière pour les nations ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michaël Laitmann pour Dreuz.info.

Cliquer ici pour lire mon article précédent sur la fête de Chavouot.

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