Publié par Jean-Patrick Grumberg le 21 juin 2017

Un mythe s’écroule, savamment entretenu par les communistes. Le 16 février 1934, Albert Einstein écrit une lettre au professeur Albert Sprague Coolidge de l’Université de Harvard qu’il lui demande de “garder strictement confidentielle.” Il lui révèle sa défiance du communisme.

Une très importante lettre confidentielle (en anglais) d’Albert Einstein, signée de sa main, est offerte à la vente par un antiquaire New Yorkais, The Manhattan Rare Book Company.
Albert Einstein y révèle ses réserves de s’associer avec le communisme, même dans la lutte contre le nazisme (Einstein emploie le mot fascisme pour désigner les nazis).

Écrite depuis Princeton, NJ, au professeur Albert Sprague Coolidge de l’Université de Harvard et datée du 16 février 1934, la lettre dit ceci :

Mon cher professeur Coolidge,

J’ai eu l’occasion de rencontrer personnellement Lord Marley et j’ai été très impressionné par sa personnalité. J’ai appris qu’il sympathise avec le gouvernement russe, c’est-à-dire avec le Parti communiste russe, et que le Comité dans lequel il est actif est influencé par les communistes.

Le problème de l’attitude qu’il convient de prendre vis-à-vis du Comité est plutôt compliqué. D’une part, le danger mondial du fascisme [nazisme] oblige tous les ennemis du fascisme à coopérer ; d’un autre côté, une action influencée par des tendances communistes pourrait mettre en danger cette lutte, puisque l’importante tâche entreprise pour la défense de la culture et de la civilisation risque d’être liée aux intérêts d’un parti politique [communiste].

Moi-même, j’ai rompu mes liens avec le Comité, qui, avec ma permission, avait utilisé mon nom jusqu’à la fin de l’année dernière.

Il me semble souhaitable d’adopter l’attitude suivante : aider leur action contre le fascisme [nazisme], mais ne pas s’identifier au Comité [communiste].

Très amicalement,

A. Einstein

P.S. J’espère que vous serez assez bon d’utiliser [cette lettre] de manière strictement confidentielle.

 

 

Contexte 

En 1934, Lord (Baron) Marley (Dudley Leigh Aman), s’est rendu aux Etats-Unis pour recueillir des fonds pour son association, le Comité mondial pour les Victimes du Fascisme allemand.

Marley, par l’entremise de son Comité préconisait passionnément un plan qui le rendra célèbre internationalement, par lequel il proposait la réinstallation des juifs allemands et polonais opprimés dans la région autonome juive de Sibérie.

Il publia un livre intitulé “le livre brun de la terreur hitlérienne et l’incendie du Reichstag «The Brown Book of the Hitler Terror and Burning of the Reichstag“*, parrainé par le Comité communiste mondial, avec une introduction rédigée par Lord Marley lui-même.

Lord Marley a été la première personnalité à exposer ce qui se passait dans l’Allemagne d’Hitler. Il a révélé et documenté la destruction des partis politiques, des syndicats et des universités, les autodafés, et la construction de camps de concentration.

Lors d’un dîner de collecte de fonds tenu en son honneur à New York en février 1934 (c’est probablement là qu’Einstein l’a rencontré juste avant d’écrire cette lettre), Marley a ouvert son livre et évoqué à haute voix devant son public constitué de 600 juifs américains, une partie des preuves des répressions nazies qu’il a recueillies. Il exposa la brutalité du régime nazi qui jusqu’alors ne revêtait qu’une forme vague dans l’esprit du public juif américain.

Ce qui était l’objet d’une peur croissante mêlée à l’incrédulité était maintenant présenté comme un fait difficile à nier, et soutenu par des preuves détaillées.

Mais Einstein avait raison de soupçonner les activités communistes de Marley, et il a déterminé plus tard que le «Comité mondial» était en fait une façade communiste. Einstein, écrivant ici à Coolidge en 1934, avait prédit les vrais motifs du comité.

Cette lettre, en plus de souligner les positions claires et universellement connues d’Einstein contre le nazisme, est particulièrement importante en ce qu’elle apporte la preuve de la défiance d’Einstein envers le communisme, son refus d’entretenir des relations avec les communistes et le parti, et cela n’est pas un fait connu, probablement en raison de la suspicion du FBI qu’il était communiste.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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