Publié par Abbé Alain René Arbez le 13 août 2020

En Arabie Saoudite, vivent 1’500’000 travailleurs immigrés catholiques qui proviennent du Liban, de Syrie, d’Egypte, d’Irak, de l’Inde, des Philippines, du Sri Lanka…

En Arabie saoudite, il y a interdiction formelle d’importer une simple bible

Même chiffre et même profil dans les Emirats et autres sultanats de la Péninsule. Ces ouvriers travaillent dur sur des chantiers permanents de construction gigantesques, ils se situent tout en bas de l’échelle sociale du pays. Ainsi, en raison des besoins illimités dans la construction et les travaux publics des pays de la Péninsule, des quantités impressionnantes d’étrangers « infidèles » s’activent sur ce territoire dont le prophète avait dit avant de mourir : « deux religions ne doivent pas coexister sur la terre sacrée de l’islam ! » (Il avait déjà bien préparé le terrain en massacrant, en convertissant ou en assujettissant juifs et chrétiens autochtones).

Paradoxalement, en ce 21ème siècle, il y a donc plus d’étrangers que d’autochtones en Arabie. Par exemple, à Dubaï, il y a 85% d’étrangers ! Plus globalement, la moitié du total des catholiques du Moyen-Orient se situent en Arabie.

Certains Etats de la Péninsule arabique tolèrent plus ou moins la présence des chrétiens, l’Arabie saoudite réprime non seulement les droits religieux mais aussi les droits sociétaux que l’Europe accorde généreusement à ses immigrés (aides sociales, regroupement familial, droits d’association, etc). Donc en Arabie saoudite, il y a interdiction formelle d’importer une simple bible, interdiction de construire une église et interdiction de célébrer une messe. La police religieuse anti blasphème veille.

Sur le même registre des prescriptions religieuses, si un chrétien est amputé d’une jambe à l’hôpital ou opéré d’une partie du corps, les résidus organiques impurs de l’infidèle doivent être au plus vite exportés hors de la terre d’islam qui ne supporte aucune pollution sur son sol sacré (décret officiel détaillé du régime saoudien).

Pour l’Arabie saoudite et les Emirats du Golfe, deux vicaires apostoliques sont en charge de ces communautés catholiques nombreuses : un missionnaire italien Mgr Camillo Ballin, et un capucin suisse Mgr Paul Hinder. Dans des conditions différentes, ils gèrent leur ministère comme ils le peuvent en fonction des prérogatives locales. Ils ont chacun le souci pastoral de ces millions de catholiques, surtout asiatiques, qui sont là pour gagner durement la vie de leurs familles restées au pays. Ces immigrés vivent difficilement dans des conditions de travail éprouvantes et un isolement affectif et spirituel considérable.

Mgr Hinder, responsable des communautés catholiques des Emirats, du Sultanat, du Yemen de Bahreïn, du Qatar et de l’Arabie saoudite, remarque qu’en Suisse il y 200 mosquées pour une population musulmane cinq fois inférieure au nombre de chrétiens recensés dans son vaste Vicariat, qui ne dispose au total que de 20 églises !

A Bahrein et Oman, les églises existent mais ne doivent pas avoir de signe distinctif à l’extérieur (pas de croix), les cloches sont interdites, et l’accès évidemment prohibé aux passants musulmans.

Mgr Ballin vient quant à lui de recevoir l’autorisation du roi Hamad bin Hassa al Khalifa de construire une église catholique dans l’émirat, malgré la vigoureuse opposition de groupes islamistes locaux. Il estime que cela rendra la vie des fidèles plus soutenable, par de belles célébrations dans un lieu digne et accueillant.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous