Non à l’antisionisme. Ce n’est pas Emmanuel Macron qui le découvre à la cérémonie mémorielle du Vel’ d’Hiv, c’est en 2004 à Buenos-Aires (Argentine).
Il s’agit alors d’une déclaration officielle conjointe de l’Eglise catholique-romaine et du Comité juif international pour le dialogue interreligieux, et qui de ce fait offre une étape nouvelle dans la lutte contre les diverses formes d’antisémitisme.
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Totalement occultée par les médias occidentaux qui n’aiment pas ce discours, cette clarification apportait en réalité une perspective réactualisée dans les relations controversées entre Eglise catholique et Peuple juif. C’était pertinent au moment où montaient en puissance l’antisémitisme musulman et le boycott d’Israël par des organisations altermondialistes et gauchistes..
Les protagonistes de ce symposium judéo-catholique étaient d’une part la Commission pontificale pour les Relations avec le Judaïsme, avec le Cardinal Walter Kasper délégué du Pape Jean Paul II, et d’autre part le Comité juif international pour le Dialogue interreligieux, sous la Présidence du Congrès Juif Mondial.
Cinquante trois personnalités catholiques et juives provenant de 26 pays ont donc réussi à travailler ensemble la question de l’antisémitisme et de l’ANTISIONISME à partir de dossiers d’actualité, d’événements factuels, dans le but de définir une position claire et des objectifs communs entre catholiques et juifs.
De ces échanges interconfessionnels représentatifs est ressortie une déclaration finale rejetant explicitement toute forme directe ou indirecte d’antisémitisme, y compris – et cela n’est pas anodin vu la teneur de certains slogans médiatisés – l’antisionisme, continuel prétexte à banaliser la haine envers les Juifs en diabolisant Israël.
(Contrairement aux critiques émises par certains milieux, cette posture loyale envers la légitimité de l’Etat hébreu n’interdit aucunement toute critique du gouvernement israélien et de sa politique, mais à condition de garder la mesure employée envers les autres états).
Ce qui est rejeté ici par les autorités catholiques et juives, c’est la mise en cause systématique de la légitimité reconnue à l’Etat d’Israël par l’ONU en 1948. Mais c’est également la présentation partiale et unilatérale des événements du conflit palestino-israélien, propre aux médias et à certaines mouvances idéologiques, laïques ou chrétiennes.
Pour les organisateurs de ce Forum, dénoncer l’antisionisme comme une variante de l’antisémitisme constituait véritablement un moment historique : « L’Eglise catholique reconnaît dans l’antisionisme une agression non seulement contre les Juifs, mais contre le Peuple juif en tant que tel ».
Mais le symposium de Buenos-Aires manifestait aussi la volonté commune d’une coopération caritative et humanitaire entre juifs et catholiques au service de populations éprouvées. Le Père Patrick Desbois, secrétaire du Comité épiscopal français précisait : « Nous sommes passés d’un dialogue à une véritable coopération sociale, basée sur l’héritage commun du Mont Sinaï ».
Il est vrai qu’un centre social de secours aux déshérités de Buenos Aires fonctionnait déjà, géré conjointement par Caritas et une Organisation juive. D’autres expériences identiques existent également dans les Territoires sous Autorité palestinienne, en Israël, et au Kosovo.
Autre volet de la même déclaration : le terrorisme.
Au Proche-Orient, des organisations terroristes se sont depuis des décennies spécialisées dans l’attaque de civils, envoyant des kamikazes se faire exploser parmi des innocents au nom de l’islam. Avant même que s’opère le déplacement vers l’Europe des attentats meurtriers, le colloque de Buenos Aires rappelait un principe condamnant les exactions commises au nom de l’idéologie islamiste : « Le terrorisme est un péché contre l’Homme et contre Dieu ». Il est clair que le terrorisme est déjà injustifiable par lui-même, mais quand il s’exerce prétendument au nom d’un dieu, il est encore plus répugnant. Le pape Benoît XVI développera avec rigueur et courage à Ratisbonne sa critique d’une politique d’agression déguisée en religion.
C’est donc dans le même état d’esprit que le successeur du pape Jean Paul II a poursuivi les relations entre catholiques et juifs, recevant régulièrement des délégations de personnalités juives et des groupements de rabbins. Et rappelant régulièrement devant des milliers de pèlerins lors des audiences du mercredi qu’on ne peut pas être chrétien et antisémite !
Le pape François était en 2004 – lors de la déclaration contre l’antisionisme – archevêque de Buenos Aires, et il avait pris part à la rencontre.
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Voilà qui sans aucun doute peut éclairer le sens de sa déclaration de fin 2015, quand, pour célébrer les 50 ans de Nostra Aetate et les racines juives du christianisme, le souverain pontife déclare avec clarté devant les représentants du Congrès juif mondial reçus au Vatican :
« Attaquer les Juifs ou Israël relève de l’antisémitisme. Il peut y avoir des désaccords politiques entre gouvernements et sur des questions politiques. Mais l’Etat d’Israël a parfaitement le droit d’exister dans la sécurité et la prospérité ! ».
A l’heure des incessantes campagnes de boycott, des diffamations grossières et de la désinformation orchestrée de toutes parts contre l’Etat hébreu, cette mise au point mériterait un plus large écho qu’elle n’a eu.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez prêtre, pour Dreuz.info.
Il semblerait que le Pape ait quand même changé de registre.
Tout à fait , il compare l’ Argentine à l’ Europe ; en Argentine il n’y a que 2% de musulmans ; et ce Pape à appelé ; à ouvrir une Ambassade palestinienne au Vatican c’ est un scandale ; la fin du Christianisme est proche et sera absorbé par l’ islam comme on le voit ; la mise à la retraite forcée de Benoit XXVI est due à son soutien envers Israël .
Monsieur l’Abbé, … Merci de l’avoir rappelé si justement.
« L’Eglise catholique reconnaît dans l’antisionisme une agression non seulement contre les Juifs, mais contre le Peuple juif en tant que tel ».
Sauf qu’il faudrait compléter les déclarations antérieures à la nomination du Pape François, par celles qui ont suivi son élection.
” Le président palestinien Mahmoud Abbas a été qualifié par le pape d'”ange de paix” lors d’une rencontre entre les deux hommes samedi au Vatican, à la veille de la canonisation de deux religieuses palestiniennes. Un accord, portant sur les droits de l’Eglise catholique dans les territoires palestiniens doit être signé prochainement.”
http://www.humanite.fr/le-pape-francois-mahmoud-abbas-vous-etes-un-ange-de-paix-574149
non, Mahmoud Abbas n’a pas été qualifié d’ange de paix comme on décernerait un label qui couronne des qualités avérées. Ce sont les médias qui ont inventé cette histoire sous cette forme. En réalité, le pape exprimait le souhait que les parties concernées se mettent à la table de discussion (ce que les Palestiniens refusent exigeant des préalables). Il a alors dit à Abbas: ” dans ce cadre de négociations, PUISSIEZ VOUS ÊTRE UN MESSAGER DE PAIX !”
Merci pour cette mise au point nécessaire, …..
Malheureusement, les journaux abreuvent les gens, tout comme je me suis laissé avoir, ….. de contre-vérités manifestes.
Pardonnez moi, mais tel un chef d’état qu’il est lui même, le Pape François a prouvé son antisionisme particulièrement lorsqu’il est venu en Israël, ou plutôt en “palestine ou en terre sainte..,” voyage qui s’était avéré très controversé de sa part jusqu’au dernier moment. Il avait préféré visiter Gaza mais pas les beaux quartiers riches où s’affichent Mercedès Benz et les palais des grands et riches arabes , pas de photos comme ça, mais aller se faire photographier devant le mur de protection tagué par les propagandistes et les ONG de “l’apartheid israëlien inventé..” , aller à la messe avec Mahoud Habas, etc..et il avait snobé l’Etat d’Israël et ses dirigeants de manière très irrespectueuse !
Dans sa déclaration, il ne cite que le terme “antisémitisme”, car l’antisionisme, même si pour chacun de nous cela est la même chose, ne pas prononcer ce mot caractérise un esprit en désaccord, en “désamour” avec l’ETAT hébreu, sa NON reconnaissance cachée! (sionisme= Sion= Jérusalem..) et cela contient le germe de toutes les divisions qui sont hurlées sans cesse par les dits terroristes “palestiniens” Habas en tête! Comme les différents chefs d’états, il parle mais il agit différemment.
le pape François n’est pas allé à la messe avec Abbas.
Mais les “autorités” palestiniennes aiment se présenter sur les photos comme défenseurs des chrétiens, alors qu’ils les persécutent, y compris à Gaza.
Le coup de la photo devant le mur et les graffitis était un coup monté par les guides palestiniens qui ont flairé l’aubaine.
A la suite de ses prédécesseurs, le pape François continue de recevoir régulièrement les délégations et représentations juives diverses au Vatican. Quant à la reconnaissance officielle de l’Etat hébreu elle a été paraphée en 1993 dans un accord bi-partite.
Les négociations Israël-.Vatican ont presque abouti ces derniers temps, concernant des institutions catholiques en israël. mais le plus gros propriétaire foncier en Israël est l’Eglise orthodoxe.
c’est une bizarre façon de formuler un discours avec * * Attaquer les Juifs * * …. de toute façon j’ai toujours préférer Benoit 16
Et maintenant le même personnage est devenu un ‘lèche-babouches” et un “lèche-migrants muzz”, allez y comprendre quelque chose, bonjour la cohérence !!!!
E. Macron n’a rien inventé en disant que l’antisionisme était une mise à jour de l’antisémitisme. Mais il a eu le courage de le dire fermement à la nation française qui est empoisonnée depuis des décennies par un antisionisme à visage palestinien.