Après le recadrage du président de la République, le sort du chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, est en suspens.
Le 14-Juillet 2017 restera dans les annales comme un jour de crise ouverte entre l’armée et le président de la Ve République, en dépit du succès du défilé qui a mis ce vendredi-là les troupes à l’honneur sous le regard admiratif de l’Américain Donald Trump. Dans le week-end, les sources du Monde convergeaient pour juger inéluctable la démission du chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers.
Une folle séquence a débuté mardi 11 juillet. Dans Le Parisien, le ministre des comptes publics Gérald Darmanin annonce que, fin 2017, la solidarité interministérielle n’assumera pas les surcoûts des opérations extérieures comme le prévoit la loi : pour les payer, les armées devront économiser 850 millions d’euros sur leurs équipements. L’annonce des coupes, auxquelles s’ajoutent d’importants gels de crédits, est une douche froide. Le président s’était engagé pour atteindre un effort de défense de 2 % en 2025, ce qui exige de nouveaux crédits immédiats. Sur cette base, il a maintenu Pierre de Villiers à son poste pour un an, le 30 juin.
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Le 12 juillet, le chef d’état-major proteste, devant le président, en conseil de défense. Avant de se rendre devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale pour une audition à huis clos.
Une fuite révélera son courroux : « Je ne me laisserai pas baiser comme ça ! » Connu pour être franc et direct, Pierre de Villiers est applaudi par les députés. Avec les parlementaires, les industriels de l’armement sonnent la mobilisation.
« Je suis votre chef »
Le 13 au soir, venu au ministère rendre hommage aux troupes qui vont défiler comme le veut la tradition, le chef de l’Etat déclare, en des termes très autoritaires : « Je considère qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. » « Je suis votre chef. » Assurant qu’il tiendra ses engagements, Emmanuel Macron ajoute : « Je n’ai besoin de nulle pression et de nul commentaire. »
Le 14 au matin, le général Villiers accompagne le président pendant le défilé et publie sur Facebook, comme il le fait régulièrement, une lettre aux soldats. Celle-ci a pour thème la confiance et se conclut ainsi : « Une fois n’est pas coutume, je réserve le sujet de ma prochaine lettre. » Après le recadrage présidentiel, le général a signifié à son équipe qu’il prendrait une décision en début de semaine.
Le 15 juillet, le chef de l’Etat indique au Journal du dimanche : « Si quelque chose oppose le chef d’état-major au président de la République, le chef d’état-major change. »
A son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait multiplié les gestes à l’intention des armées. Le jour de son investiture, il avait remonté l’avenue des Champs-Elysées en command-car et s’était aussitôt rendu au chevet des soldats blessés de l’hôpital Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine). Le 19 mai, il avait réservé son premier déplacement hors d’Europe aux forces françaises engagées au Sahel contre les djihadistes. « Je protégerai l’institution militaire (…), ma confiance en vous est totale », avait assuré le président depuis Gao, au Mali.
Des coupes « inacceptables »
Même volonté de mise en scène quelques jours plus tard, à Lorient. En marge d’une visite des chantiers navals de Saint-Nazaire, le chef de l’Etat avait accompagné en mer des commandos marine. Belles images assurées pour celui dont les adversaires avaient critiqué le manque d’expérience en matière régalienne. Le 4 juillet, il s’est fait hélitreuiller à bord du Terrible, l’un des quatre sous-marins porteurs de la bombe nucléaire, où il a passé plusieurs heures en plongée.
Le nouveau chef des armées avait, plus subtilement, montré sa volonté de prendre en main les dossiers militaires en exfiltrant au Quai d’Orsay Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense indéboulonnable du quinquennat Hollande, et, surtout, en le séparant de son directeur du cabinet tout-puissant, Cédric Lewandowski. Pour succéder à M. Le Drian ont été choisies deux non-spécialistes : la centriste Sylvie Goulard, démissionnaire au bout d’un mois en raison de l’affaire des emplois fictifs du Modem, et l’ancienne socialiste Florence Parly, une « budgétaire » inconnue au bataillon. Ni la ministre des armées ni Jean-Yves Le Drian ne se sont exprimés depuis le début de la crise.
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« En s’affichant autant, Macron a donné l’impression de se servir des soldats pour se construire une image, ils ont le sentiment de s’être fait avoir », critique un parlementaire. Preuve du malaise, la politique tracée par le chef de l’Etat a été critiquée jusque dans son camp. Le député LRM du Morbihan Gwendal Rouillard, un dauphin de M. Le Drian, a jugé « carrément inacceptables » les coupes du budget. Son collègue du Val-de-Marne Jean-Jacques Bridey, président de la commission de défense à l’Assemblée nationale, a dit « regrette [r] le choix » de l’exécutif. « Il n’était pas sérieux d’annoncer 850 millions d’euros de coupes tout en donnant 1,5 milliard pour recapitaliser Areva », explique-t-il au Monde en dénonçant l’attitude de Bercy. « Le calendrier a piégé les militaires, la ministre et même le président. »
Durant la campagne présidentielle, les membres de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron l’appelaient entre eux « le chef ». Une habitude que le président de la République entend voir perdurer au pouvoir. Mais, avant même de savoir si le chef d’état-major déciderait de rester ou non, les observateurs avertis de l’institution militaire jugeaient ces derniers jours que le quinquennat démarrait sur une crise majeure.
« Les armées, ça obéit, fondamentalement. Et, sur le fond, c’est le devoir du président de rappeler son autorité », souligne le très respecté Henri Bentégeat, un prédécesseur du général Villiers qui a servi le président Jacques Chirac. « Mais la méthode va laisser des traces, on ne peut pas remettre en cause publiquement un chef militaire comme cela devant ses subordonnés. » Au fond, estime un général qui exprime un point de vue très partagé, « Pierre de Villiers n’a fait que son devoir en défendant le budget des armées, et Emmanuel Macron ne se rend pas compte que, lorsqu’il sera dans la cour des Invalides pour son premier soldat mort à cause d’un défaut d’équipement, c’est à lui que s’adresseront les reproches. »
© Gaïa pour www.Dreuz.info
Source : Lemonde.fr
La “grande muette” se révolte, c’est bien tant mieux…
Nos militaires ne sont pas de la chair à canon, ni une fois mort pour la France des faire-valoir aux Invalides pour politicien en manque d’audimat…
Le “gamin” (qui n’a même pas fait l’armée) c’est ridiculisé face à ce général qui ne pense qu’aux hommes et femmes dont il a la responsabilité. Il aurait du demander à “maman” avant de parler, car le général s’était exprimé en privé, un lèche botte pensant se faire bien voir a couru rapporter la conversation et voila comment en quelques secondes se mettre l’armée dans son ensemble à dos…
S’il veut faire des économies il peut taper dans l’enveloppe des députés et sénateurs, dans le train de vie de l’Elysée, sur son salaire, sur les retraites dorées des ex ministres… Mais pas sur l’équipement de ceux qui vont au péril de leur vie représenter la France et remplacer tous ces hommes qui fuient comme des lâches pour se mettre à l’abri en Europe, laissant femmes et enfants au pays, au lieu de se battre pour leur propre liberté …
J’approuve pleinement ce commentaire !
j’approuve moi aussi ce commentaire , j’applaudis
Je pense la même chose.
Vous avez tout à fait raison,Pénélope!!
Excellent, principalement les trois dernières phrases!
J’apprécie beaucoup. Excellentes paroles. Merci
Il s’en va -pas d’accord il s’en va avant la fin du mois-
Après avoir mis une ignare corrompue, il ressert la soupe avec une autre ignare.
64% des militaires ont voté pour lui aujourd’hui ils sont un peu Ma CON
Eh bien, ils ont mal voté !
Si de Villiers part, Mac va trouver un arriviste carriériste pour prendre sa place. Je prends le pari que ce ne sera pas un terrien et je pencherais assez pour un marin. Les tempêtes, ils connaissent et ont la nuque moins raide.
En tout état de cause, l’affaire va laisser des traces. Je n’imagine pas de putsch, les conditions ne sont pas réunies et les chefs mili encore trop pusillanimes mais va pas trop falloir les chatouiller quand même et surtout pas trop longtemps….
La dernière guerre était monétaire, les USA l’ont gagnée et la France sous coupe allemande avec l’euro ! Qui vraiment résiste ?
Ce départ tombe à pic:
Il y aura bien un lèche-bottes pour prendre la place.
Quant aux militaires qui ont “veauté” pour ce machin, c’est un juste retour.
“Je suis votre chef”
Par contre, l’histoire ne dit pas si le biberonneux a fait pipi par terre avant de se rouler dedans.
Il me semble que la cours des comptes avait indiqué que pour tourelles associations existantes, l’enveloppe globale, état, régions, département, villes était de 70 milliards d’euros. La il y aurait de sacrés économies à faire.
J’approuve tout ce qui est dans l’article et les commentaires.
Une question que je me pose (bien que j’ai une petite idée de la réponse) est celle-ci : pour réparer une voiture, une machine à laver, installer l’électricité dans un immeuble, dîner dans un grand restaurant que faut-il ? Des hommes, des femmes dont c’est le métier, c-à-d des professionnels. Vous savez le vieil adage : “à chacun son métier et les vaches seront bien gardées” ! Pourquoi un civil qui n’a même pas fait de service militaire (il aurait sans doute demandé d’être exempté), avec pour ministre une femme (ce n’est pas le fait que ce soit une femme) qui elle non plus ne l’a pas fait et était dans d’autres fonctions différentes, autrement dit des personnes qui ne connaissent rien à l’Armée, pourquoi sont-ce des civils qui doivent “décider” de la pluie et du beau temps particulièrement en ces périodes très troublées et nous n’avons encore peut-être (sûrement) pas encore tout vu. L’Amérique de D. Trump fait à nouveau de gros efforts sur le plan budget militaire (“Si tu veux la paix, prépare la guerre !”) et nos jupitériens de référence réduisent les budgets à la portion congrue alors que le “dieu” a la prétention et l’orgueil d’amener la France à une toute première place sur le plan international. Chercher l’erreur ! Si “nous” et/ou nos homme en prennent plein la g… à un certain moment que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, y aura-t’il des responsables ??? En tout cas dans la période d’avant deuxième guerre mondiale, l’Armée française était déjà largement sous équipée. Heureusement que les alliés sont venus à son secours ! Remarquez les politiques qui prennent des décisions eux ne sont jamais transformés en chair à canon. Mais la clique à jupiter et jupiter lui-même ne semblent pas connaître le passé et l’histoire de la France pour devoir marcher dans les mêmes sentiers dangereux. Les expériences passées n’ont donc aucune valeur ? Faut dire qu’avec des pensées trop complexes pour les autres, mais avant tout pour lui-même, difficile de les démêler pour une quelconque prise de conscience suivie d’efficacité. Quant à la représentation nationale…
Mettez le dans un avion le « petit chef micron » ou plutôt envoyez le en Belgique à Schaffen et mettez le dans le ballon avec un parachute, et il fera un gros picaca et ce ne sera pas nerveux mais son trouillomètre à zéro le Con!
Ne lui donnez pas un fusil, il va se blesser et sa maman Brigitte devra lui donner la fessée.
La 101e division aéroportée (États-Unis) serait pas mal non plus pour un petit stage ! En plus, Macron en apprendrait pas mal sur l’histoire des USA, élargir ses connaissances ne fait de mal à personne.
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/07/17/31001-20170717ARTFIG00068-un-chef-ne-devrait-pas-dire-ca8230.php
” 06BZH
La France vient d’accorder à la Côte d’Ivoire une aide de 2,1 milliards d’euros portant sur la période 2017-2020. Une partie du fonds d’investissement sera consacrée au projet du métro d’Abidjan.
Et pendant ce temps là MACRON supprime 850 millions du budget des ARMEES ; CHERCHEZ L’ERREUR
Le 18/07/2017 à 10:51″
Si c’est exact, si Abidjan est plus important que nos milis, alors là, Macrounet a des choses à revoir, et fissa !
http://www.valeursactuelles.com/societe/loffense-faite-aux-armees-86421
http://www.opex360.com/2017/07/16/letonnante-charge-du-president-macron-contre-les-industriels-de-larmement/
Pétitions, mais que je n’ai pas signées, j’ai des doutes sur leur provenance, sur la seconde en particulier !
https://www.damocles.co/sos-armee/
https://fr.sputniknews.com/france/201707171032249075-macron-de-villiers-petition/
Concernant le possible remplacement du CEMA actuel par un marin, CEMA irait très bien car,exeptés les Commandos marine. C’est l’armée de terre qui souffre des manques d’équipements ,des dures conditions atmosphériques et qui subit en opérations les pertes humaines et les blessures corporelles irrémédiables.
Quand le Minet ira t il à la Légion pardonner l’offense faite au général Piquemal par son prédécesseur?
Trop, c’est trop!
Le Président Emanuel Trogneux est grand : 1,70 m au garrot…
Macron commet une faute majeure , la confiance s’émousse ,
Gérard Pierre, les légions romaines ne se sont jamais mises en colère. Les chefs, si…
La déculotté reçue en 40 ne suffit pas à faire réfléchir les politicards professionnels ! Certes se n’est pas un agression des germains qui est à craindra mais plutôt celle des sarrasins à laquelle nos valeureux pioupious désargentés devront faire face ! Ils sont déjà dans l’arène et si on casse leur épée ce sera un nouveau dien bien fu ! Alors là nous les verrons débarquer les hordes barbaresques ! Les responsables irons se “replier” non pas à Vichy mais à Washington ou à Moscou et nous le petit peuple, les sans grade et les sans dents en subirons les conséquences ! C’est vrai que nous avons les dirigeants que nous méritons…
De Villiers, président !
Et le petit chef à la mer!
Au pilori, plutôt ! C’est sa place…
il faut lancer une pétition pour que Macron soit destitué avant qu’il ne fasse des dégâts irréparables et demander au Général de Villiers de se présenter. Si nous voulons nous en sortir, il nous faut un homme intelligent (pas un freluquet) et qui ait de la poigne !
j’aime bien les commentaires de certains qui se bornent à dire “le chef à raison, le général doit se taire et obéir”. revoyons le problème depuis le début :
phase 1 le pouvoir annonce que le budget des armées ne sera pas touché.
phase 2, le premier ministre annonce qu’il faut faire des économies pour respecter le déficit annoncé.
phase 3 le pouvoir annonce une réduction de 850 millions sur le budget de la défense.
le CEMA a donc de quoi de se sentir trahi, il réagit à cette annonce, avec son propre langage, dans une salle où tout ce qui se dit ne doit pas sortir.
Il a raison sur le fond mais sur la forme, il aurait du avoir un commentaire plus châtié, d’autant plus qu’il y a toujours un petit con pour rapporter, sur la place publique, tout ce qui se dit…
macron, chef des armées, selon la constitution de 1958, a manqué de respect envers son subordonné en étalant sa réponse sur la place publique ! Cette affaire devait se régler entre eux, dans un bureau et sans témoin.
« Je considère qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. » cette petite phrase de macron s’applique surtout à sa réaction et non à celle du général.
Oui, mais il n’avait pas la responsabilité de protéger les 65 millions de veaux qui avaient voté pour lui – ou une partie d’entre-eux !