Publié par Sidney Touati le 21 juillet 2017

J’écoutais hier à la radio l’avocat de la famille de Madame Sarah Halimi, la victime assassinée par un islamiste, supplier monsieur le Procureur de bien vouloir reconnaître le caractère antisémite de ce crime.

A ces suppliques réitérées, le Parquet répond par un silence assourdissant.

L’opinion publique doit savoir que dans les affaires dites sensibles, et l’affaire de l’assassinat de Madame Halimi en est une, le Parquet ne peut agir seul; il prend l’aval de son autorité de tutelle, le ministre de la Justice. Il est peu probable que la Présidence de la République ne soit pas tenue au courant d’un tel « dossier ».

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Cette affaire prend ainsi une double dimension. Elle est à la fois judiciaire (il y a crime, assassinat) et politique (il y a le silence du parquet).

– Du point de vue du droit, le caractère antisémite de ce crime semble incontestable. D’où l’incompréhension des avocats par rapport à l’attitude du parquet.

– Qu’en est-il du point de vue politique ? Car c’est sous l’angle politique et uniquement politique qu’il faut comprendre le silence du Parquet.

1°) Première signification du « silence » vis-à-vis des dirigeants eux-mêmes

On contraint tacitement les Français à vivre en paix avec leurs assassins potentiels

Si le crime n’est pas antisémite, alors il s’agit d’un banal « fait divers ». Un simple conflit entre voisins qui dégénère. Par le déni, c’est sa fonction première, on se rassure.

Paradoxalement, le non-message délivré par ce « silence » n’est pas, a priori, destiné aux familles de la victime, mais aux islamistes eux-mêmes.

Que dit ce silence en substance de manière subliminale ?

« Eh bien, vous pensiez tuer une juive, vous vous êtes trompés. Pour nous, Institution judiciaire et politique, vous n’avez tué qu’une femme. Ne comptez pas sur nous pour faire de la publicité à votre action antisémite ».

La France renoue ici avec une antique tradition : les terroristes du FLN, en 1954, n’étaient-ils pas traités comme des criminels de droit commun ?


Nous le savons. Le terrorisme islamiste choisit sa cible et compte sur les médias pour en faire un symbole et donner ainsi une répercussion maximale à son acte.

Or, le fait d’assassiner une voisine est particulièrement grave. Il rend impossible le fameux « vivre-ensemble ». Il jette la suspicion entre gens appelés à se côtoyer en permanence, et constitue à moyen terme, le germe de la guerre civile. Il suffirait qu’il y ait riposte et l’engrenage de la guerre civile serait amorcé.

Au plan symbolique, le voisin, c’est le « prochain » et le « prochain » c’est tout un chacun.

De surcroît, ce crime met en cause le dogme du « pas d’amalgame ». Tout comme il met en cause le caractère non-antisémite de la religion musulmane.

Bref, ce crime fait en réalité littéralement exploser l’ensemble du dispositif idéologique permettant aux dirigeants d’appréhender le phénomène du terrorisme islamiste ; par sa nouveauté, il induit une profonde mutation.

Cette mutation, nos dirigeants sont absolument incapables de l’appréhender lucidement de sorte que ce crime les laisse littéralement, sans voix.

En quoi consiste cette « mutation » ?
Avec cet assassinat, le fameux « vivre-ensemble » devient le « vivre-avec ». On contraint tacitement les Français à vivre en paix avec leurs assassins potentiels.

Le «vivre avec» devient « mourir avec ».

2°) Signification du silence vis-à-vis de l’opinion publique et des proches de la victime

Le silence est perçu par une partie de l’opinion publique (informée par Internet), comme un déni de justice lui-même fondé sur un déni des réalités.

Quoi ! Tout prouve, tout montre que l’acte est antisémite et la justice persiste à le nier ! Insupportable ! Inadmissible ! Révoltant !

A très court terme, dans une société où il est impossible d’empêcher la libre circulation des informations et des opinions, la politique du silence, finit par jeter le discrédit sur l’autorité judiciaire ; sur les médias qui semblent obéir aux ordres du gouvernement, et d’une manière générale sur les autorités chargées de la lutte antiterroriste.

Le silence contribue à creuser le fossé chaque jour grandissant qui sépare le peuple de ses représentants, à dissoudre lentement la République.

3°) Le silence vis-à-vis des terroristes islamistes

D’une manière générale, les terroristes islamistes revendiquent leur crime. Sachant que les autorités veulent le cacher, ils ont tendance à en « rajouter ». Lorsqu’ils le peuvent, ils filment leur assassinat font circuler les vidéos sur le Net… mais ils ont conscience que face au « mur du silence », il faut en faire davantage. Il faut que l’ampleur du crime soit telle qu’il ne peut plus être dissimulé.

Le silence officiel devient paradoxalement un encouragement à commettre des crimes de plus en plus monstrueux, impossibles à nier. Les islamistes ont tendance à rechercher l’horreur maximale et s’orientent vers le « massacre » impossible à dissimuler, à cacher, le massacre de masse.

Conclusion :


Que ce soit envers les proches des victimes, l’opinion publique ou les terroristes islamistes eux-mêmes, le « silence » est à très court terme, contre-productif. Il alimente l’engrenage de la violence.

Pourquoi les responsables politiques persistent-ils alors à en faire usage ?

Tout simplement parce qu’ils fonctionnent selon des « scénarios idéologiques » anciens auxquels ils tiennent comme à la prunelle de leur jeunesse ; ces préjugés sont devenus, avec la chape de plomb du « politiquement correct », un véritable dogme, dogme qui leur a été enseigné pendant leurs études et qui est répandu partout comme une sorte de bloc de la foi, comportant des vérités évidentes, indiscutables.

Cependant, force est de constater que refuser de nommer le crime, c’est refuser de désigner l’ennemi.

Il y a dans cette attitude un double déni: à l’égard des victimes; à l’égard des tueurs,

Affirmer que l’on est en guerre et refuser de désigner l’ennemi lorsqu’il frappe, est incompréhensible.

Pour combattre le terrorisme islamiste, il faut le dénoncer politiquement; en étudier les soubassements idéologiques et religieux; enfin le condamner judiciairement, et ce quelles que soient les formes qu’il revêt.

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Dans l’assassinat de Sarah Halimi, victime en tant que juive du terrorisme islamiste, le silence des autorités judiciaires et politiques montre qu’il y a démission de l’Etat.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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