Publié par Guy Millière le 26 juillet 2017

J’ai cherché un article favorable à l’action de Donald Trump dans la presse francophone. Ma recherche a été vaine.

J’ai alors cherché un article décrivant cette même action de manière adéquate et pertinente, et se limitant donc à la description des faits les plus élémentaires. Ma recherche a été vaine à nouveau. Je me doutais du résultat de mes recherches, mais je voulais être sûr de ne pas me tromper en écrivant que l’intégralité de la presse francophone pratique la désinformation la plus crasse concernant Donald Trump et sa présidence.

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Pourquoi en est-il ainsi? Mon explication tient à ce que j’ai expliqué il y a quelques années dans un petit livre appelé Voici revenu le temps des imposteurs*. J’y évoquais le travail d’infiltration de la gauche dans les secteurs cruciaux qui permettent de modeler les esprits dans une société: l’éducation, la culture, les médias d’information. J’y expliquais que le philosophe communiste italien Antonio Gramsci avait prôné cette infiltration, expliquant que le but était de parvenir à une hégémonie. Lorsque l’hégémonie est atteinte expliquait-il, tous les débats se déroulent sur l’horizon défini par celle-ci, les données factuelles n’importent plus, la société peut basculer.

Je crains d’avoir à penser que la France a peu ou prou atteint le seuil de l’hégémonie.

Qu’il y ait, selon les sondages, encore quatorze pour cent de Français qui ont une opinion favorable de Donald Trump dans ces conditions tient du mystère, ou montre qu’il existe encore, mais de façon très minoritaire, un esprit de résistance. Et c’est parce que cet esprit existe encore que je n’ai pas totalement renoncé à écrire en langue française.

Que des gens qui disent faire profession d’informer osent écrire ce qu’ils écrivent sur Donald Trump montre ou bien que ce sont des crétins au cerveau transformé en fromage blanc avarié, ou bien que ce sont des crapules cyniques qui occultent, déforment et mentent sciemment.

Il m’arrive d’avoir envie d’écrire un article rétablissant la réalité telle qu’elle est et de la proposer à un grand journal, Le Figaro, par exemple, mais je renonce assez vite. Mon envie est anéantie par l’idée que je devrais retenir ma plume, me placer en partie sur le terrain du n’importe quoi pour ne pas paraître comme étant quelqu’un qui dit n’importe quoi, alors qu’à la différence de ceux qui écrivent sur le sujet dans les grands journaux, je sais de quoi je parle.

Peut-être ferais-je l’expérience. Je ne veux pas dire d’avance qu’un article d’information serait refusé par la rédaction avant d’en avoir la certitude vérifiable.

J’ai néanmoins un passé qui pourrait me donner des éléments de certitude.

Parce que j’en avais assez que Ronald Reagan, qui a été l’un des plus grands Présidents de l’histoire des États-Unis soit présenté comme un abruti, j’ai traduit, annoté et préfacé ses Écrits personnels, tous rédigés de sa plume, à la main, et retrouvés dans les archives de la Reagan Library par mon ami Martin Anderson. Pas un seul journaliste français n’a rendu compte du livre.

J’ai, au début de la présidence de George Walker Bush, écrit un livre sur la doctrine Bush: ce que veut Bush*. Pas un seul journaliste français n’a rendu compte du livre, une fois encore, bien que cela ait été le seul livre publié en langue française décrivant la doctrine Bush de façon pertinente. Le livre s’est bien vendu parce que, je l’ai constaté, de nombreuses personnes avaient réellement peur et pensaient que Bush allait déclencher une guerre mondiale: ils avaient peur de Bush, pas de Ben Laden.

J’ai publié trois livres sur la présidence Obama (Résistible ascension de Barack Obama*, Le désastre Obama*, Après Obama, Trump ?*). Ils ont été les seuls livres, là encore, à dire qui était Obama, quel était son programme, ce qu’il allait faire et ce qui allait en résulter, puis ce qui en avait effectivement résulté. Pas un seul journaliste français n’a rendu compte des trois livres. J’ai été invité à quelques émissions de télévision pour parler d’Obama. Mes interlocuteurs trouvaient tous Obama merveilleux, extraordinaire et transcendantal, et semblaient considérer que je critiquais Obama parce qu’il était noir. Quand je disais dès janvier 2009 qu’Obama allait mettre le monde musulman dans un état de chaos et provoquer une recrudescence du terrorisme islamique, on m’accusait d’être excessif et décidément très raciste. Dans une émission consacrée au bilan de la présidence Obama à laquelle j’ai été convié, j’ai vu des journalistes s’extasier sur les qualités de danseur d’Obama, sur son élégance, sur son côté “cool”. Quand j’ai tenté d’aborder des sujets plus sérieux, mes efforts ont été vains. Nous en sommes là en France, me direz-vous? La réponse est oui: nous en sommes là.

Je présume que pas une radio en dehors de Radio J, pas une chaîne de télévision, ne m’invitera à parler du livre que je viens de consacrer à la révolution Trump (La Révolution Trump ne fait que commencer*). Ce sera le seul livre pertinent et non falsificateur sur le sujet. Le livre trouvera ses lecteurs quand même. Les samizdats trouvaient leurs lecteurs en Union Soviétique. Les journalistes soviétiques n’avaient pas pour tâche d’informer.

L’information sur la présidence Trump en France a une teneur très soviétique.

Lire que Donald Trump est ignorant et ne connaît rien au monde est si débile et si cuistre que cela ne mérite même pas une réponse. Je ne doute pas que ceux qui écrivent cela savent tout et ont bâti une multinationale de plusieurs milliards de dollars. C’est beau des journalistes entrepreneurs qui savent tout.

“Trump doit élaborer une doctrine diplomatique cohérente” écrit un type qui est agrégé, excusez du peu. Il a dû obtenir son agrégation en faisant des cocottes en papier, et il n’a en tout cas pas lu ce que j’ai écrit sur la doctrine Trump. Encore un savant. À moins que ce soit un spécialiste de la spécialité. Quelle spécialité? Les cocottes en papier, bien sûr.

Le “scandale de l’ingérence russe”, écrit un autre hurluberlu qui ne sait pas que tout cela repose sur des fantasmes et conduit à une chasse aux sorcières de type totalitaire. D’autres parlent de « collusion », de « haute trahison », et de je ne sais quoi encore. Si on leur disait que Donald Trump a cassé le vase de Soissons et que cela s’est passé non pas en 486, mais en janvier 2017, et que c’est écrit dans le New York Times, ils le croiraient. Ils sauraient de source sûre que Donald Trump a cassé le vase de Soissons.

S’il n’y avait que la présidence Trump qui soit traitée de cette façon, ce serait très grave, mais tous les sujets ou presque sont traités de cette façon.

Quasiment tout ce qui concerne Israël dans la presse française est abject et relève à mes yeux de l’incitation à la haine antisémite. Tout ce qui concerne les questions d’environnement semble rédigé par des disciples de Trofim Denissovitch Lyssenko.

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© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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