Renaud Camus a accepté de se prêter au questionnaire Jean-Patrick Grumberg pour les lecteurs de Dreuz.
Quel est l’endroit du monde que vous avez déjà visité et où vous pourriez vivre le restant de votre vie ?
L’île de Rum, au large de l’Écosse.
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Si vous pouviez participer à une conversation de l’Histoire humaine, laquelle choisiriez-vous ?
Le dialogue avec la lune du pasteur errant de Leopardi.
Si vous pouviez choisir de jouer dans un film existant, quel film serait-ce et quel rôle serait le vôtre ?
Le prince Salina dans Le Guépard.
Si vous pouviez être un personnage historique, lequel aimeriez-vous réincarner ?
Winston Churchill.
Quel est le défaut humain que vous détestez le plus, celui que vous excusez le plus ?
Le défaut de parole. Les faiblesses de la chair.
Si un génie vous accordait un vœu politique, lequel serait-il ?
La libération de mon pays de ses occupants actuels, la survie de ma civilisation.
Qui étiez-vous dans une autre vie et comment gagniez-vous votre vie ?
Cassandre. Liste civile de Troie.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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Très bien. Clair et concis.
C’est a ce jour de loin la meilleure de ces interviews (avec celle du Pere Arbez). Merci. Tudjudit, M. Camus est un homme qui sait ce qu’il veut. Excellent.
et si on parlait des juifs ?
@joseph : je ne comprends pas votre question. Que voulez vous dire ? Merci.
Clair et concis, la balle est renvoyée avec fermeté et simplicité.
Peu de souci de pédagogie pour nous lecteurs, ou plutôt une pédagogie exigeante ! Celle qui oblige à s’interroger et à creuser, pas à vouloir du tout cuit, parfois fort indigeste, quand c’est un ramassis des provisions.
Une découverte aussi pour moi “Le dialogue avec la lune du pasteur errant de Leopardi.”
“Composé probablement dans les premiers mois de 1830, ce chant est le dernier des Grandes Idylles et marque la fin de leur saison, la fermeture du cœur du poète à la posture sentimentale d’évocation des rêves de l’adolescence, de contemplations des « plaisantes illusions » dont était issue l’expérience poétique immédiatement précédente. C’est aussi la seule idylle qui n’a pas pour cadre le paysage de Recanati et l’attachement sentimental à celui-ci, mais une nature fabuleuse et irréelle, même si suggérée par claire détermination géographique : l’image du berger fut en effet inspirée au Poète par la lecture d’un article d’un voyageur russe le baron de Meyendorf, paru en 1826 dans le « Journal des Savants » qui, parlant des coutumes des peuples nomades de l’Asie centrale, disait, entre autre :
« Beaucoup d’entre eux passent la nuit assis sur un rocher à regarder la lune et à improviser des paroles assez tristes sur des airs qui ne le sont pas moins ». Mais dans l’imagination de Leopardi le berger perd toute détermination réelle et devient lui aussi un personnage-symbole, la voix du poète et de l’humanité entière en même temps : toutefois il reçoit un sens fabuleux étant comme enveloppé par ce grandiose, indéterminé, à peine esquissé paysage de ciel infini et de steppe.
Le discours poétique est devenu tout intérieur, la situation s’est dépersonnalisée dans une région du monde lointaine et solitaire où la personne d’un berger anonyme et nomade qui dialogue avec la lune dans le silence de la nuit, projette sur la toile de fond de la lande déserte et désolée de l’Asie et dans le vide creux du ciel la propre triste méditation et la tragique conclusion que dans n’importe quelle forme ou condition –humaine ou animale- « jour funèbre est pour qui naît le jour natal »
Dans cette lyrique il se passe une sorte de retournement : la nature est à peine esquissée, la présence de la réalité est suggérée par le parole du berger, les considérations laissent transparaître la présence muette des choses, du troupeau, du paysage.”
http://antonio.silvestrone.over-blog.com/article-g-leopardi-chant-nocturne-d-un-berger-errant-de-l-asie-114932788.html
On en revient aux racines dans le Ciel ou à une transcendance.