Publié par Dreuz Info le 19 mai 2007

Se promener dans les librairies francophones est toujours un exercice douloureux, surtout lorsque vous consultez le rayon “essais et documents”. 

Il doit bien y avoir quatre ou cinq livres qui sortent tous les six mois et qui valent quelque chose. Parmi les derniers opus de qualité, notons l’analyse de Thérèse Delpech sur la crise iranienne, l’essai de Pascal Bruckner fustigeant l’auto-flagellation (où il consacre de longs passages à la question spécifique de l’islam), la traduction du livre d’Ayaan Hirsi Ali, la riposte de Jean Sévillia contre le relativisme de gauche et le cri d’alarme de Claude Allègre, poursuivi par les attardés de la secte écologiste jusque dans les commentaires d’Amazon ! 

Au regard de la production totale, cette proportion est ridicule. Exceptés ces ouvrages (et quelques autres) , on nous propose des navets en quantité industrielle. Les mémoires (!) de Cindy Sheehan, mère d’un soldat mort en Irak qui a viré à l’extrême-gauche, embrassé Hugo Chavez, soutenu les terroristes irakiens et craché sur son pays. Magnifique parcours ! Flammarion nous offre ses réflexions dignes de la maternelle, et encore, en régime adapté. Albin Michel rivalise d’intelligence en publiant  le récit du seul héros d’une guerre moderne  à ses yeux  – un déserteur, pardi  ! Parallèlement, Denoël sort la traduction du torchon de Bob Woodward, avec un quatrième de couverture plus ridicule que le livre lui-même (la barre n’était pourtant pas bien haute). Que cela ne tienne, certains font plus fort !

En effet, mesdames messieurs, les livres précités ne valent pas les perles que j’ai consultées récemment. Oui, deux joyaux ! Des manuels à l’intention des imbéciles. De véritables mangeoires pour ânes, des encyclopédies pour cervelles de boeufs. ça existe ! Je vous rassure, je ne les ai pas achetés, mais à ceux qui flânent dans les librairies, je ne peux que vous conseiller de les feuilleter, c’est édifiant.

Laissez moi vous présenter le premier spécimen,  “les nouveaux désinformateurs”, publié chez Armand Colin. Tout porte à croire que les auteurs vont épingler les médias, les penseurs auto-proclamés de la bonne conscience et les fameux empereurs du politiquement correct. Que nenni ! Les cibles de l’ouvrage sont tous les penseurs libres qui oseraient remettre en question la Pravda. Caroline Fourest ? Une méchante plume, anciennement “à gauche” (lisez “fidèle au Parti”) qui a “dérapé” (“a réfléchi”) en critiquant le “penseur modéré” Tariq Ramadan, grand défenseur d’un moratoire sur la bienheureuse pratique de la lapidation – modérée – des femmes “déviantes”. Le même Tariq recommande de baisser les yeux devant les affiches publicitaires`où des femmes s’exhibent un peu trop librement à son goût. Y’a-t-il donc à s’offusquer, demandent les auteurs ! Diantre ! L’homme n’est que le petit-fils du fondateur des Frères musulmans (ce qui explique en grande partie son aura dans les communautés musulmanes), cette fondation caritative qui veut nous soummettre “pour notre bien”. Pour avoir critiqué. un homme si clairement suspect, Caroline Fourest  est descendue en flammes. Elle serait une “désinformatrice” à la solde des méchants de droite.

Alexandre del Valle passe dans la même trappe, avec le handicap supplémentaire de n’avoir jamais pris la carte du Parti. Au milieu de l’ouvrage, on nous explique tranquillement que des auteurs de droite comme Del Valle tentent de gagner l’estime de la communauté juive de France en lui racontant des bobards, notamment à propos d’une montée de l’antisémitisme dans l’Hexagone. Naturellement, tout cela met en cause Israël, que les mêmes auteurs “fascistes” (sic) s’obstinent à soutenir, toujours dans le but de séduire les Juifs, dont on connaît le pouvoir électoral (comparé aux communautés musulmanes sans doute…) et l’influence disproportionnée dans les médias, la finance, la politique, les sports et la confection des sablés au chocolat en Bretagne. Partout ! Le com-plot ! J’oubliais, les néoconservateurs, ces nouveaux francs-maçons qui ont se sont levés le matin en pensant que Saddam Hussein était dangereux et qui ont réussi, grâce à Rupert Murdoch, Rush Limbaugh et Captain America, à faire gober cettte ineptie aux cow-boys obèses de l’Amérikkke !

Je ris à peine, feuilletez l’ouvrage. 

Plus drôle encore est le dernier best-seller qui est sorti en octobre dernier, et qui est n-2 d’Amazon lorsque j’écris ces lignes (soit le 18 mai) : “Petit cours d’auto-défense intellectuelle”. Le programme est ambitieux : “On y trouvera d’abord un large survol des outils fondamentaux que doit maîtriser tout penseur critique : le langage, la logique, la rhétorique, les nombres, les probabilités, la statistique, etc. ; ceux-ci sont ensuite appliqués à la justification des croyances dans trois domaines cruciaux . l’expérience personnelle, la science et les médias.”

Fichtre ! Savez-vous qui apporte sa caution à de si nobles desseins ? Noam Chomsky, le pape de l’idiotie, le fondateur de la secte internationale des altermondialistes, l’auteur préféré du grand philosophe Hugo Chavez et de l’humaniste Fidel Castro. Penser critique avec Chomsky, la blague !

Entre un livre sur les désinformateurs qui désinforme et un appel à l’esprit critique qui parle bête, l’édition française n’est pas prête à relever son pays. Un conseil : speak english

The Closing of the American Mind

 

Le fameux best-seller d’Allan Bloom, publié en 1988, explique comment le système de la gauche a tué l’esprit critique de la jeunesse américaine

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