Publié par Dreuz Info le 14 juin 2007

Ce blog a ouvert le dossier des liens entre Al-Qaeda et l’Irak de Saddam Hussein, et plus spécifiquement sur ces implications dans les attentats antiaméricains de 1992 à 2001. Contrairement au nouveau révisionnisme en vogue, tout indique qu’Al-Qaeda a pris son essor grâce au soutien assidu du dictateur irakien. L’agence de presse WND a récemment publié un article détaillant les noms et pedigrees des personnages-clés de cette alliance. Edifiant.

On connait bien les liens entre les services secrets pakistanais et Ben Laden. De même que l’aide donnée aux terroristes par l’Iran et le Hezbollah (comme l’a indiqué la Commission du 11 septembre). Les liens troublants entre l’Arabie Saoudite et le wahabbisme incarné par Al-Qaeda est chose connue. Etrangement, le seul état à avoir le bénéfice du doute est l’Irak. Controverse purement politique ?

En 1992, le jeune sénateur Al Gore  critiquait George Bush senior pour avoir ignoré les liens entre le régime de Saddam et le terrorisme islamiste. Aujourd’hui il dit exactement le contraire !

Le parti Baas irakien était un parti laïc, nous dit-on. A l’origine, en effet. Mais depuis ? La Syrie est également régie par le parti Baas, or elle soutient les fanatiques islamistes du Hezbollah ! La célèbre formule de la CIA “le Baas ne se liguerait jamais avec des fondamentalistes” est une pure vue de l’esprit, qui ne convaincra que ceux qui ignorent comment fonctionnent les dictatures arabes.

Saddam Hussein détestait Oussama Ben Laden ? Les publications du régime consacraient des éditoriaux flatteurs au terroriste. Le plus fameux d’entre eux, écrit le 21 juillet 2001 dans le Al-Nasiriya. L’auteur de ces lignes était un journaliste, Naeem Abd Muhalhal, connu pour ses liens avec le renseignement irakien. Il est cité par le juge fédéral Harold Baer, qui a déclaré l’Irak co-responsable des attentats du 11 septembre dans son arrêté du 7 mai 2003.  L’article irakien disait clairement que Ben Laden s’apprêtait à essayer de faire exploser “la Maison Blanche” (cible exigée par le cheikh saoudien mais refusée par Mohammed Atta qui la trouvait trop difficile) , “le Pentagone”, et frapperait “l’Amérique sur le bras qui lui fait déjà mal” (le World Trade Center, frappé par un attentat en 1993) tout en maudissant “Frank Sinatra chaque fois qu’il entendra ses chansons” (New York, New York). 

Les déductions entre parenthèses ne sont pas de mon cru. Ce texte du journal irakien était jugé accablant avant la guerre en Irak. Il est notamment cité par le sénateur démocrate Hollings (Caroline du Sud) lors des palabres précédant le Homeland Legislation Act de 2002. Le politicien explique devant le Sénat : “Dans cet extrait, (…) dans la presse publique de l’Irak, on écrit que les terroristes préparent non seulement un attentat contre la Maison Blanche, mais aussi contre le lieu qu’ils ont déjà frappé, les tours du World Trade Center.” Le sénateur cite donc un journal irakien parmi les preuves de l’existence de signaux ayant pu alerter les agences de renseignement américaines sur l’imminence du 11 septembre !

Et que penser du second volet du complot du 11 septembre, les attaques d’anthrax ?

Le FBI a déclaré l’origine des lettres d’anthrax de 2001 “inconnue”. Or le directeur de la CIA, George Tenet, explique dans ses mémoires, parues en mai 2007 : “parmi nos plus grands succès dans le renseignement a été la découverte que le projet d’anthrax avait été développé en parallèle à la planification du 11 septembre. Au mieux pouvait-on déterminer que le plan d’Al-Zahwiri avait été développé pendant l’été 2001, quand le numéro 2 d’Al-Qaeda, avec Hambali, ont été renseignés pendant une semaine par Sufaat sur les efforts qu’il avait fait pour isoler de l’anthrax. Toute l’opération était supervisée depuis la tête de l’organisation, dans le plus grand secret. Ayant complété cette phase de son travail, Sufaat fuit l’Afghanistan en décembre 2001 et fut capturé par les autorités alors qu’il essayait de revenir en Malaysie. Rauf Ahmad fut capturé par les Pakistanais en décembre 2001. Nous avions l’espoir que ces arrestations, et d’autres initiatives, avaient neutralisé la menace de l’anthrax, du moins temporairement.”

Des indications confirmées par la Commission du 11 septembre (p. 159) 

Un projet d’isolement d’anthrax mené en 2001 ? En parallèle au 11 septembre ? Par Yazid Sufaat , l’un de ceux qui a participé à la réunion de Kuala Lumpur, où ont été planifiés les détournements d’avion du 11 septembre ? 

Circulez, il n’y a rien à voir. Alors que les lettres d’anthrax contenaient des slogans typiques de fanatiques islamistes ? Et qu’il existe un témoignage liant de l’anthrax avec l’un des terroristes du 11 septembre, Al-Haznawi, en juin 2001 ? Et un autre , par l’ex-inspecteur de l’ONU, Richard Spertzel, qui suspecte l’Irak d’être derrière l’attaque biologique, les Américains ayant trouvé après la guerre des laboratoires des renseignements irakiens qui en produisaient ?

Mais revenons à la réunion de Kuala Lumpur. il y avait donc le responsable du programme d’anthrax pour Al-Qaeda, ainsi qu’Al-Midhar et Al-Hamzi, deux futurs terroristes du vol 77 qui s’est écrasé contre le Pentagone. Les deux membres d’Al-Quaeda avaient été conduits au lieu de réunion par Ahmad Hikmat Shakir, ex-lieutenant-colonel des Fedayeens de Saddam Hussein, travaillant à l’aéroport de Kuala Lumpur. Il n’y a aucun doute qu’il s’agit de lui, puisqu’il a été pris en photo par les renseignements malaysiens sur le lieu de réunion. Un ex-officier de l’élite militaire de Saddam – unités où les services secrets recrutent, généralement – à une réunion de membres d’Al-Qaeda ? Et que penser des écrits troublants de son (ex-)chef, Oudaï Hussein (le fils aîné du dictateur) évoquant “une attaque biologique, où une petite boîte, pas plus grande que la taille de la main, soit en mesure de répandre des virus qui peuvent s’infiltrer partout” ?

Arrêté le 17 septembre 2001 au Qatar, l’Irakien Shakir a témoigné avoir trouvé du travail à l’aéroport de Malaysie par le biais d’un ami, membre du personnel de l’ambassade irakienne de Malaysie. Sur lui, les Qatarites ont trouvé des documents le liant à l’attentat de 1993 contre le World Trade Center et le complot avorté de 1995 de faire exploser en simultané 12 avions de ligne en vol au-dessus du Pacifique, tous deux préparés par Al-Qaeda .  

Qu’en ont conclu les enquêteurs ? Rien. La Commission du 11 septembre a admis l’existence de Shakir et sa présence à la réunion puisqu’il existe des photographies, mais n’a pas établi de connexion étroite entre le régime de Saddam Hussein et Al-Qaeda. Un ex-lieutenant-colonel de la force d’élite du régime baasiste étant certainement employé dans un aéroport par choix, et non par ordre… On croit rêver.

Autre élément à verser dans le dossier des attaques d’anthrax en 2001, qui ont tué, rappelons-le. Le Dr. Hatfill, scientifique américain soupçonné en premier lieu d’être à l’origine des lettres, a été arrêté en 2002 “pour son comportement étrange”. Il avait dit à la chaîne de télévision ABC que le FBI “perdait son temps en soupçonnant des scientifiques américains” alors que les attaques d’anthrax “avaient un lien avec Saddam Hussein et l’Irak”, un lien que le Dr Hatfill prétendait “pouvoir prouver”.

Mais c’est le Dr Hatfill qui attend son procès aujourd’hui. Dernière figure dérangeante, la journaliste Susan Lindauer.

Ancienne auteure de discours pour des députés démocrates au Congrès, elle a été arrêtée en 2004 pour espionnage au service de l’Irak. Elle a depuis avoué être allée en 2002 à Bagdad, et y avoir reçu 10’000 $. Depuis 1999, elle espionnait pour le compte de Saddam Hussein, ayant fréquemment rencontré le chef de liaison des services secrets irakiens à New York. On lui doit d’avoir prédit les attentats du 11 septembre plusieurs mois avant qu’il n’aient lieu.

Arrêtée en 2004, donc, elle a été incarcérée… dans un asile d’aliénés ! Envoyée à la prison fédérale de Carswell, elle a été libérée en 2006 par le juge fédéral Mukasey. Elle aussi attend d’être jugée. Il y a fort à parier que son procès sera ajourné ad vitam eternam… 

Comme la vérité sur le complot du 11 septembre ?

Les secrets de Saddam 

La piste irakienne  

Message de Laurie Mylroie

 

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