Publié par Dreuz Info le 7 décembre 2007
Chrétiens : question juive et question d’Israël.
  
Vendredi 7 décembre 2007
Miguel Garroté, journaliste
http://monde-info.blogspot.com
  
Entre fin novembre et début décembre, une courte polémique, incluant, me dit-on, des « dérapages sournoisement initiés », par des gens, me dit-on aussi, apparemment « incultes et agressifs », une courte polémique donc, a inutilement entaché la toile du net. Un certain nombre de lecteurs, me dit-on encore, auraient suivi, cette courte polémique, derrière leurs écrans (ceux qui n’ont pas la volonté de lire le présent article en entier n’ont cas lire la conclusion en fin d’article).
  
israel.jpgSuite à cette petite affaire, un ami juif m’écrit, « qu’il en va de l’intérêt de tous, que chacun, donne sa position, sur le fond comme sur la forme, clairement et sans rancœur ». « Les non-dits », ajoute mon ami juif, « ne peuvent pas servir le rapprochement et la fraternité derrière quelque valeur que ce soit ».
  
Sur le fond, le même ami juif pose la question comme suit : « Le tout est de savoir si, clairement, il est envisageable qu’il puisse y avoir parmi les chrétiens des personnes qui sont sincèrement attachés à l’intégrité et à la légitimité des juifs sur la terre d’Israël, des juifs en tant que dépositaires du monothéisme originel et original et la terre d’Israël comme le foyer et la terre de ce peuple ».
  
De son côté, un autre ami, un catholique sioniste cette fois, pose la question sur le fond comme ceci : « Le soutien des Chrétiens pour Israël – est-ce pour une volonté messianique ou reconnaît-on la judéité d’Israël ? Quelle est la position de l’Eglise ? ».
  
La première question porte donc sur l’intégrité et à la légitimité (aux yeux des chrétiens) des juifs sur la terre d’Israël ; des juifs en tant que dépositaires du monothéisme ; de la terre d’Israël comme foyer et terre des Juifs. La deuxième question porte sur le soutien des Chrétiens à Israël : volonté messianique ou reconnaissance de la judéité d’Israël ? Quelle est la position de l’Eglise ?
  
Si je prends le risque, de condenser les deux questions, j’arrive, plus ou moins, à ceci : l’Eglise catholique et ses membres, reconnaissent-ils, d’une part, Israël, en tant qu’Etat juif ; et d’autre part, les Juifs, en tant que premiers dépositaires du monothéisme ; et si l’Eglise catholique et ses membres, reconnaissent tout cela, est-ce par pur intérêt messianique ou tactique ? (Encore une fois, ceux qui n’ont pas la volonté de lire le présent article en entier n’ont cas lire la conclusion en fin d’article).
  
Je commencerai, par rappeler, une fois encore, quelques réalités, propres au fonctionnement de l’Eglise catholique. Il y a, si je simplifie, l’Eglise, l’Etat du Vatican et le Saint-Siège. Le Pape est ainsi à la fois chef religieux de l’Eglise ; chef d’Etat, d’un Etat pontifical, l’Etat du Vatican ; et chef du Saint-Siège, c’est-à-dire chef du Gouvernement de l’Eglise. Le seul organe officiel de l’Eglise – et encore – c’est la « Salle de Presse du Vatican ». Les seules déclarations, qui tiennent lieu de vérité, aux yeux des catholiques, sont quelques dogmes, notamment les quelques dogmes du Credo de l’Eglise. Et les bulles papales, conformes au magistère constant de l’Eglise, bulles fidèles à l’enseignement dogmatique. Ces bulles sont rares. Elles sont le fruit d’un long travail théologique, rigoureux et collectif. Ces bulles ne peuvent se contredire les unes les autres. Sur tout le reste, l’Eglise et ses membres, ne sont évidemment pas infaillibles, ce qui, d’ailleurs, serait complètement grotesque.
  
Si certains clercs – prêtres, évêques, cardinaux – tiennent parfois, sur Israël, des propos jugés ambigus et maladroits, c’est, souvent, parce qu’ils ont de la peine, à s’y retrouver, dans l’imbroglio proche et moyen oriental. Le fait qu’il y ait des catholiques d’Orient, chaldéens, melkites, maronites, syriaques et le fait qu’il y ait des palestiniens catholiques, ces deux faits, compliquent, encore davantage, la compréhension, des questions proche et moyen orientales. Dans ce contexte, la tentation de quitter la dimension verticale, à travers laquelle nous sommes aspirés par Dieu vers le haut, pour sombrer dans la dimension horizontale, qui nous rabaisse à un niveau trop politicien et souvent pseudohumanitaire, cette tentation est bien réelle. Qui oserait dire que cela ne lui est jamais arrivé ?
  
J’ajoute, que l’Eglise universelle, ne peut pas, pour des raisons bibliques et théologiques, adhérer à l’antisémitisme. Les catholiques antisémites ne sont pas catholiques. A titre d’exemple, l’Action française de Charles Maurras, un courant catholique antisémite, a été excommuniée par le pape de l’époque. Saint Bernard, parlant des chrétiens par rapport au judaïsme, a écrit que « les branches ne doivent pas être ingrates envers la racine (…) les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ». Concrètement, l’Eglise catholique reconnaît le lien qui relie les catholiques avec le judaïsme. L’Eglise catholique reconnaît que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes (Encyclique Nostra Aetate de Jean-Paul II). Saint Jean évangéliste a écrit que « le salut vient des Juifs » (Jn 4, 22).
  
  
Conclusion :
  
Sur http://leblogdrzz.over-blog.com , sur http://monde-info.blogspot.com ainsi que sur d’autres sites et blogues, nous sommes attachés à un idéal ne transigeant pas sur les valeurs judéo-chrétiennes, un idéal qui demande au moins le respect de ces valeurs, dans une économie libre de marché et dans une société libre et démocratique.
  
Pour nous, être philo-sioniste, c’est reconnaître, à nos frères aînés dans la foi, un Etat juif dans des frontières réellement défendables. Pour nous, l’intégrité et la légitimité, d’une part des Juifs sur la terre d’Israël et d’autre part, des Juifs en tant que premiers dépositaires du monothéisme, ne font aucun doute. Saint Jean évangéliste, Saint Bernard et, plus récemment, le philosophe catholique Jacques Maritain, ont écrit cela bien avant nous !
  
Le philo-sionisme catholique et le sionisme juif, c’est surtout cela. A entendre les champions de la pensée unique, le philo-sionisme catholique et le sionisme juif, ce serait du racisme et de l’impérialisme. Quelle débilité ! Saint Jean, Saint Bernard et Jacques Maritain n’étaient pas racistes et impérialistes ! Les seuls vrais réformateurs de l’Eglise catholique, se sont les saintes et les saints. Beaucoup de papes n’étaient pas des saints.
  
L’Eglise catholique se divise en clercs et laïcs. Il n’existe aucun dogme catholique selon lequel les clercs imposent leurs vues politiques aux laïcs. Au contraire, souvent, les laïcs éclairent les clercs sur les questions politiques. Ce fut le cas de Jacques Maritain, un laïc, qui parla au concile Vatican II, pour y défendre Israël et les Juifs, devant des centaines et des centaines de clercs, évêques, cardinaux, pape et tutti quanti.
  
Que ce soit sur http://leblogdrzz.over-blog.com ou sur http://monde-info.blogspot.com nous sommes de ce fait totalement à l’aise avec nos idées. En tant que laïcs, notre double reconnaissance et d’Israël et de la destinée des Juifs, n’est absolument pas messianique ou tactique. Ce que nous faisons n’est pas en contradiction avec l’Eglise universelle qui, croyez-moi, lis ce que nous écrivons et n’a aucune intention de nous excommunier. Sans dévoiler de secrets, je peux écrire ici, que certains clercs, nous sont reconnaissants, de mettre noir sur blanc, ce qu’eux-mêmes ne peuvent faire, pour diverses raisons, liées à leur statut ou à autre chose.
  
Notre double reconnaissance et d’Israël et de la destinée des Juifs n’est absolument pas messianique ou tactique, car elle relève simplement de l’amitié et du bon sens. L’amitié d’un laïc catholique envers un laïc juif n’a rien à voir avec le prosélytisme ou le messianisme. L’amitié est un don gratuit. Ce n’est pas une monnaie d’échange. Le bon sens de notre amitié envers les Juifs n’est pas tactique.
  
Le bon sens, c’est le bon sens tout simplement, ce n’est pas la tactique. Dans le cas qui nous intéresse, le bon sens, c’est tout simplement que Juifs ou Chrétiens, pratiquants ou non pratiquants, croyants ou non croyants, nous voulons vivre, ensemble, dans une économie libre de marché et dans une société libre et démocratique. Nous ne voulons pas devenir les otages de l’étatisme et/ou de l’islamisme.
  
Amitié et bon sens ne sont donc pas contradictoires. Ils sont complémentaires. Vivreisrael338.jpg avec des Juifs nous semble totalement naturel. Vivre dans une société libre menacée par l’étatisme et l’islamisme, en revanche, ne nous semble pas naturel du tout. Nous ne simulons pas. Nous ne faisons pas semblant. Si d’autres que nous simulent et font semblant (dans le style particulièrement agaçant du « je ne suis pas antisémite mais je trouve quand même que… ») ce n’est pas notre affaire.
   

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