Publié par Dreuz Info le 13 février 2008

INTERVIEW EXCLUSIVE “LE BLOG DRZZ”

Joe GELMAN


CV : 

Ancien militaire

Ex-président du Board of Civil Service Commissionners de la ville de Los Angeles / 

Ancien membre de la commission sur les crises de Los Angeles / 

Ancien membre du comité directeur de la banque Import-Export des Etats-Unis / 

Rédacteur au Los Angeles Daily News /

Joe Gelman est l’un des cerveaux derrière le succès de la “proposition 209” qui a éliminé les discriminations de sexe ou de race dans l’Etat de Californie. 

Joe Gelman est rédacteur du blog http://neoconexpress.blogspot.com/ qui offre une analyse quotidienne de l’actualité selon un point de vue néoconservateur.



DRZZ : Pourriez-vous résumer votre carrière pour les lecteurs du blog drzz ? 
 

GELMAN
: J’ai grandi dans le Sud des Etats-Unis (Mobile, Alabama) dans les années soixante. Après mon service militaire, j’ai voyagé à travers l’Amérique du Nord et l’Europe. Parmi mes quelques affectations, j’ai été président du Board of Civil Service Commissioners de la ville de Los Angeles et c’est moi qui ai lancé la proposition 209 qui a supprimé les discriminations dans l’Etat de Californie. Je m’intéresse à la politique et à l’économie et j’ai dû visiter plus de 40 pays, le dernier étant l’Argentine au mois dernier.
 

DRZZ : Vous avez lancé la fameuse proposition 209 contre les discriminations. Pourriez-vous nous expliquer votre démarche ?

GELMAN : J’ai grandi à Mobile, en Alabama, dans les années 60 et j’ai appris à respecter le combat des Noirs pour l’égalité. Ma famille était spéciale sur ce point, surtout pour des Sudistes. Je me souviens que mon grand-père n’autorisait aucun langage irrespectueux envers les Noirs en sa présence, et a été l’un des premiers du Sud à engager des ingénieurs noirs, ce qui lui valait des coups de téléphones hostiles à la maison. Ce n’est que des années plus tard, en y repensant, que j’ai pu apprécier son combat à sa juste valeur, que j’ai pu comprendre quel noble homme il avait été. Je ne peux qu’espérer suivre son exemple. 

Au début des années 1990, je servais comme président du Board of Civil Service Commissionners de la ville de Los Angeles. A l’époque, la ville menait une politique d’embauche selon la race et le sexe, et privilégiait les femmes, les Noirs et les Hispaniques et refusait les autres. J’ai proposé de supprimer ces discriminations. Le conseil de la ville a refusé. Je me suis alors joint à un ensemble hétéroclite d’intellectuels qui ont pondu un amendement de la constitution, lequel disait : “ni l’Etat de Californie ni aucune de ses subdivisions ne doit discriminer ou accorder des traitements de faveur selon la race, l’ethnicité, le genre ou l’origine d’un individu, dans quel que domaine public que ce soit.” Jusqu’alors, il était illégal de refuser quelqu’un selon des critères prédéfinis mais il était tout à fait légal de privilégier un candidat selon sa race ou son sexe. J’ai initié la loi qui a supprimé cette injustice ; elle a été proposée aux électeurs californiens en 1996 sous le nom de “proposition 209” et a passé avec une large majorité. Je suis fier de ce succès. 


DRZZ : Comment avez-vous rencontré le Président Reagan ?

GELMAN
: En tant que membre directeur du parti républicain de Californie, j’ai pu rencontrer le président Reagan à de nombreuses occasions, particulièrement lors des levées de fonds. J’ai toujours cru que le Président Reagan était quelqu’un d’immensément grand, et j’étais surpris de voir que nous avions pratiquement la même grandeur. Cela dit bien l’admiration que j’avais pour cet homme et combien celle-ci peut brouiller le regard.

DRZZ : Quelle est votre vision du néoconservatisme, et comment en êtes-vous venu à vous nommer vous-même “néoconservateur” ?

GELMAN : Pour moi, le néoconservatisme signifie plusieurs choses. Premièrement, la plupart des néocons sont de “nouveaux” conservateurs qui étaient de gauche durant leur jeunesse et qui sont devenus conservateurs par l’expérience. Pour reprendre une fameuse citation de Churchill : “si à vingt ans, tu n’es pas de gauche c’est que tu n’as pas de coeur. Si à quarante tu n’es pas de droite, c’est que tu n’as pas de cerveau”.

Je devenu conservateur dans les années 80 grâce à Ronald Reagan, lequel était aussi de gauche pendant sa jeunesse. J’ai reconnu à l’époque que le socialisme ne marchait pas. Il représente en fait une prison économique pour le peuple et ne bénéficie qu’aux élites. Je me suis également aperçu que pendant des années la gauche avait excusé les formes les plus abjectes d’inhumanité en apportant son soutien aux régimes communistes de l’empire soviétique. J’ai réalisé en outre que le capitalisme et la démocratie étaient les systèmes les pires qui soient… à l’exception de tous les autres [ndlr : une autre citation de Churchill]. Aujourd’hui, dans sa variante moderne, la gauche a construit une seconde alliance maléfique, cette fois-ci avec l’islam radical qui veut détruire la civilisation occidentale à la première occasion. La haine de la gauche à l’égard de la liberté, de la démocratie et du libre marché est plus frénétique que sa méfiance à l’égard des fanatiques islamistes lesquels représentent pourtant les adversaires de tout ce que la gauche clame représenter.  


DRZZ : Quelle est votre opinion de l’Europe, et particulièrement de la France ?


GELMAN : Pour être franc avec vous, la plupart de nos espoirs concernant la France s’étaient envolés. Nous avions fini par accepter le fait que la corruption de Chirac et son antiaméricanisme délirant étaient une part du système français détraqué ; pas de la population, mais du système français. Sarkozy a certainement changé la donne. Comme nous tous, Sarkozy n’est pas parfait mais il a transformé la France d’un “gag international” à un partenaire fiable. Je crois cependant que l’Europe en général a aujourd’hui de sérieuses chances de devenir un continent islamique, avec tout ce que cela suppose. Le déclin du christianisme et les données démographiques européennes montrent un déclin continuel. J’espère que cela va changer parce que nous avons tous besoin d’une Europe forte, capable d’illuminer le monde ; mais cela n’arrivera pas tant que la chute démographique continuera, mixée à la pensée corrosive de gauche, aux coûts de l’Etat-providence et à l’extrémisme laïque.

DRZZ : Que pensez-vous de l’Iran ?

GELMAN : L’Iran est une vraie menace et doit être neutralisé… certainement par la force. Il représente un danger pour Israël, cet avant-poste occidental aux voisins délirants. L’Iran est une menace pour l’économie mondiale parce qu’il contrôle le détroit d’Ormuz par lequel transite la plupart des échanges de pétroles. C’est une menace pour l’Europe, puisqu’il est capable de toucher des villes européennes avec ses missiles à longue portée… et aux charges nucléaires. Ce danger doit être neutralisé avant qu’il ait pu atteindre ses pleines capacités nucléaires. C’est aussi simple que cela. L’Europe a l’habitude d’éviter la confrontation avant qu’il ne soit trop tard et ensuite laisser le désastre se répandre. A ce titre, l’Iran est un cas classique qui sera réglé dans les prochaines années et dont les répercussions seront étudiées dans les livres d’histoire pour le siècle à venir. 

DRZZ : Votre avis à propos d’Israël et ses voisins ?


GELMAN
: Je suis naturellement proisraélien, pas seulement par mon héritage juif (même si je ne suis pas particulièrement religieux) mais parce qu’il s’agit d’une question de bien contre le mal. La plupart de ceux qui soutiennent les Palestiniens ne connaissent rien à l’histoire de cette idéologie et très souvent, à un niveau ou un autre, sont antisémites… ou les deux. Qui voudrait s’associer à des gens qui refusent au peuple juif le droit de vivre sur une terre qui est la sienne ?

Beaucoup ont perdu de vue le fait qu’Israël est une petite démocratie, moderne et très développée, entourée par des millions de personnes vivant dans des pays corrompus sous le joug de dictatures inutiles. Certaines de ces dictatures sont des théocraties avec des lois religieuses plus compatibles avec le IVe siècle qu’avec le monde moderne : femmes excisées, filles assassinées pour avoir eu des relations sexuelles avant le mariage, enfant au bras coupé pour avoir volé une miche de pain, femme décapitée pour adultère (je pense d’ailleurs que la moitié de la France y passerait si on y appliquait ce droit commun en terre d’islam). Je suis fou de rage lorsque j’entends de jeunes occidentaux prendre parti pour les Arabes contre Israël au nom des “droits de l’homme”. Mon Dieu. Comme certains peuvent être stupides ! Israël est un pays d’espoir et de liberté dans une partie du monde où ces valeurs n’existent pas.   

DRZZ : Finalement, quel candidat soutenez-vous pour les présidentielles américaines ?

GELMAN : Je supportais Rudy Giuliani à l’origine mais j’ai reporté mon vote sur McCain après que Giuliani ait échoué à convaincre les électeurs durant les primaires. McCain est un néoconservateur dans tous les sens du terme. Je suis en désaccord avec lui sur quelques points, notamment sur sa manière de gérer l’immigration, mais je me reconnais en lui à 80%. Un allié à 80% n’est pas un adversaire à 20. C’est comme cela que je le vois. 

Aussi vais-je supporter John McCain comme Président des Etats-Unis. C’est un vrai héros américain qui saura gérer les grands dossiers internationaux comme l’Iran. 

DRZZ : Joe Gelman, merci de nous avoir accordé cet entretien.

GELMAN : Merci à vous de me donner l’opportunité de dire quelques mots. Je vais continuer à vous lire sur “le blog Drzz”.  


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