Publié par Dreuz Info le 26 février 2008

Iran Resist

Les Moudjahidines du Peuple “sous-traitent” des informations précises sur le nucléaire iranien, à la veille du rapport “inquiétant” de l’AIEA.

Par Marc Brzustowski, http://lessakele.over-blog.fr/article-16886262.html

Le mercredi 20 février 2008, le CNRI (Conseil National de la Résistance Iranienne), émanation de l’OMPI (Organisation des Moudjahidines du Peuple Iranien) publiait un rapport sur les bases secrètes de Téhéran (http://www.esisc.org/index.php?page=2). Le groupe d’opposants aux Mollahs dont il s’agit reste controversé (inscrit ou en voie d’être retiré de la liste européenne des organisations terroristes). D’une certaine façon, il échange les informations humaines et “satellitaires” mises à sa disposition par une puissance détenant la technologie appropriée, en vue de “redorer son blason” aux yeux des chancelleries occidentales.

Le problème lié à cette “source” et à celle qui l’alimente n’est pas indifférent, une fois identifié ce besoin chronique de “montrer patte blanche”. Mais, puisque controversé, on peut aussi faire l’hypothèse que pour regagner sa crédibilité, ce groupe d’opposants (CNRI) a d’autant plus besoin de disposer de bonnes infos, ici fort détaillées, de surcroît recoupées par ce que des canaux plus officiels laissent entendre. Quelques jours plus tard, l’inspecteur égyptien Mohammed El Baradei publiait, ce vendredi 22 février, son rapport qu’on pouvait redouter être trop clément à l’égard des Mollahs. Ce document s’est trouvé être beaucoup plus “préoccupant” qu’annoncé. Il faisait part, “malgré une certaine ouverture” (de la part des Mollahs), des nombreuses lacunes subsistant dans la connaissance exacte du projet nucléaire iranien. Il recoupe, notamment,  un ensemble d’indices, en matière d’enrichissement (la génération “P 2” de nouvelles centrifugeuses) allant très au-delà de toute ambition “civile”, et les avancées concernant la recherche balistique pour l’envoi de têtes nucléaires, qui attestent, dans les grandes lignes, des visées militaires de ce programme.

Ce “crédit” au “minimum syndical” que l’on peut donc concéder à l’objectivité potentielle des informations détenues par l’OMPI va à l’opposé de ce que prétend le site “Iran-Resist.org”, préférant ignorer et discréditer la valeur intrinsèque de ces informations, fournies aussi bien par le CNRI que patentes dans le rapport El Baradei. Nous revenons plus bas sur les points de contradiction fréquents sur ce dernier site, susceptibles d’opacifier la ligne directrice introuvable qu’il suit, comme prétendant devenir un site de référence pour une opposition iranienne qui se cherche.

A présent, contrairement encore à ce qu’écrit le même site Iran-Resist.org, http://www.iran-resist.org/article4242 , la source satellitaire des Moudj. n’est pas inévitablement américaine, puisque ces informations contredisent précisément le dernier rapport de la NIE (Nat. Intel. Estimate, 16 services de renseignements américains), malgré les récentes mises en doute de la validité “a-politique” de ce rapport par le chef de ces mêmes renseignements, Michaël Mc Connel, mais aussi les services britanniques, israéliens et incidemment français (discours d’Hervé Morin). On ne peut donc la dénier sans examen, comme le fait Iran-Resist.org, pour de basses motivations politiques lié à ce désir de reconnaissance et de sortie de la liste des “mouvements terroristes”. Ce qu’on sait, par ailleurs, c’est que le même type d’informations avait été proposé à des opposants du cercle rapproché de Reza Pahlavi, exilé aux Etats-Unis, il y a quelques années, qui n’avaient pas voulu, alors, se risquer à leur donner suite, sans doute pour ne pas attenter à la “sécurité nationale iranienne”. Des groupes autrefois discrédités, quant à eux, ne rechignent pas à se “salir des mains” déjà entachées… :

http://www.esisc.org/index.php?page=2
“Iran/Nucléaire : un groupe d’opposition iranien contredit le rapport des agences américaines de renseignement

(Newsha Tavakolian/Polaris/Photo News)

Mohammad Mohadessin, un responsable du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a affirmé ce mercredi lors d’une conférence de presse à Bruxelles que « le régime iranien était sans aucun doute en train de développer une bombe atomique.» Selon lui, l’Iran aurait accéléré son programme de recherche sur les têtes nucléaires sur les sites de Mojdeh, en banlieue de Téhéran, et de Khojir, à une trentaine de kilomètres au sud-est de la capitale. Contredisant le rapport des services de renseignement américain rendu public en décembre, Mohammad Mohadessin a affirmé, photos satellites à l’appui, que ses preuves provenaient des sites sensibles eux-mêmes, ainsi que de centaines de déclarations de travailleurs et de bureaucrates iraniens.

Selon ces informations, le centre de Mojdeh, jouxtant l’université Malek Ashtar, aurait été « profondément modifié à partir d’avril 2007, sous la responsabilité du ministère de la Défense ». Il aurait été rebaptisé « domaine d’expansion du déploiement de technologies avancées », sous le nom de code Lavizan-2. Il serait dirigé par Mohsen Fakhrizadeh Mahabadi, ancien directeur du Centre de recherche physique d’Iran, cité dans la résolution 1747 du Conseil de sécurité de l’ONU du 24 mars 2007 comme l’un des responsables des programmes nucléaire et balistique iraniens. Le site de Khojir, répondant au nom de code B1-Nori-8500, serait quant à lui consacré à la réalisation de vecteurs atomiques expérimentaux. Enfin, Mohammad Mohadessin a précisé que des experts nord-coréens participeraient aux recherches nucléaires de la République islamique d’Iran.

Basé à Paris, le CNRI constitue pour l’essentiel la branche politique de l’Organisation des Moudjahiddines du peuple iranien (OPMI), qui figure depuis 1997 sur la liste des organisations terroristes des Etats-Unis, et depuis 2002 sur celle de l’Union européenne. Fondée en 1965 pour renverser le Shah, l’OPMI lutte depuis 1979 contre le régime des mollahs. Elle a longtemps bénéficié du soutien de Saddam Hussein, l’aidant en contrepartie à réprimer les mouvements d’insurrections irakiens. Aujourd’hui, plusieurs voix s’élèvent toutefois en Europe pour retirer l’OPMI de la liste noire des organisations terroristes. Le 30 novembre dernier, la Commission d’appel des organisations proscrites du Royaume-Uni a ainsi enjoint le gouvernement britannique à la retirer de sa liste. L’OPMI jouît par ailleurs d’une certaine tolérance dans plusieurs pays européens et bénéficierait aujourd’hui de la protection des forces américaines en Irak.”


 
Notons que l’existence d’un programme “Lavizan-2” est encore attesté par le témoignage direct de l’un des chefs d’équipe, belge, d’inspection des sites, Chris Charlier, qui décrit de quelles façons surprenantes, mais aisément détectables, les Iraniens “baladent” les équipes d’inspecteurs et dissimulent les preuves de l’activité d’enrichissement militaire : http://www.lefigaro.fr/international/2008/02/22/01003-20080222ARTFIG00007 . Extraits : “Les prélèvements opérés à même le sol fraîchement creusé révèlent des traces d’uranium hautement enrichi (UHE), à plus de 20 %.”… “Les analyses effectuées par l’AIEA dans son laboratoire sécurisé, le «clean lab» de Seibersdorf révéleront partiellement les secrets de Lavizan et Kalaye : des traces d’uranium hautement enrichi à 36 et 54 %. Alors qu’un taux de 5 % suffit largement pour alimenter en combustible un réacteur civil.”… “le fameux site de Lavizan était le siège du centre de recherche de physique appliquée, dit PHRC. Or ce PHRC dépendait du ministère de la Défense, et non de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), comme on eût pu l’imaginer. Que diable les militaires iraniens pouvaient-ils bien soustraire au regard de leur propre autorité nucléaire ?”.
 
Concernant la nouvelle génération de centrifugeuses de type “P 2”, ce sont les indiscrétions de diplomates occidentaux à l’AFP qui permettent d’établir la crédibilité de ces inquiétudes comme largement fondées  :

“Ils (les Iraniens) ont commencé il y a quelques semaines. La quantité de gaz utilisé est très faible et ils ne l’ont utilisé que dans un petit nombre de centrifugeuses”, a déclaré jeudi un diplomate occidental à l’AFP sous couvert d’anonymat.

“Mais nous avons la preuve qu’ils ont maintenant terminé les essais techniques et qu’ils procèdent à l’étape suivante du processus d’enrichissement” de l’uranium, a-t-il ajouté. (http://www.iranpressnews.com/french/source/036366.htm ).

  Par contre, Iran-Resist.org délégitime toutes ces sources internationales, de l’AIEA officielle (El Baradei) ou indiscrète à dessein (Chris Charlier), aux diplomates anonymes et pour cause, jusque, bien entendu l’OMPI honnie. Selon I-R, il ne s’agit là que de “rumeurs totalement invérifiables” -on se demandera alors à quoi servent les “inspections”. Ou si elles ne servent strictement à rien, qu’on y mette un terme et que les mesures appropriées pour passer l’envie aux Mollahs de radier qui que ce soit puissent être prises-. Elles (ces “rumeurs”) seraient, en fait, diffusées (via Reuters) à bon escient par les Mollahs eux-mêmes de façon à laisser planer “l’anxiogénéité” (!). Tout est dit. Prenez un cachet si vous dormez mal! Fermez le ban, circulez, il n’y a rien à voir! Un tel acharnement dans la dénégation laissera tout de même planer un doute. Au-delà de ces simples supputations conspirationnistes, aucune contre-information n’est apportée à ce dossier.

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