par Daniel Pipes
Jerusalem Post, 20 mai 2008
VO: http://www.danielpipes.org/article/5554
Des nouvelles de Turquie suggèrent que le gouvernement y met en chantier une vigoureuse réinterprétation de l’Islam.
Son ministère des affaires religieuses, curieusement nommé la «Présidence des affaires religieuses et la Fondation caritative religieuse», a entamé un «Projet Hadith» de trois ans dans le cadre duquel 162.000 hadiths doivent être révisés systématiquement et réduits à quelque 10.000, en vue de séparer l’Islam original des adjonctions qui y ont été apportées en 14 siècles.
Les recueils de hadiths contiennent des informations sur les paroles et les actes de Mahomet, le prophète de l’Islam. S’ajoutant au Coran, ils ont joué un rôle déterminant dans l’édification de la charia (loi islamique) et ont de ce fait exercé une profonde influence sur la vie musulmane. Malgré leur importance, les réformateurs musulmans ne leur ont consacré que peu d’attention en raison de leur volume, de leur nature encombrante et de la difficulté à distinguer entre les hadiths «valables» et «faibles».
L’un des 85 professeurs de théologie impliqués dans le projet, Ismail Hakki Unal, de l’université d’Ankara, explique l’objectif visé: «Le Coran est notre guide fondamental. Nous tentons d’éliminer tout ce qui le contredit.» Le site du projet indique que ces travaux constituent «un élément important de la diffusion du message universel du prophète de l’Islam au XXIe siècle».
Son directeur, Mehmet Görmez, ajoute que l’objectif est de nature académique et scientifique, qu’il s’agit de mieux comprendre les hadiths: «Nous allons réaliser une nouvelle compilation des hadiths et les réinterpréter si nécessaire.» D’une manière plus générale, dit Görmez, «le projet puise son inspiration dans les interprétations du courant moderniste de l’Islam. (…) Nous souhaitons mettre en évidence l’aspect positif de l’Islam, qui promeut l’honneur de la personne, les droits humains, la moralité, les droits de la femme, le respect d’autrui.»
Cela implique, par exemple, de réinterpréter des hadiths qui «présentent les femmes comme des êtres inférieurs» tels que ceux qui encouragent l’excision, les crimes d’honneur et l’interdiction imposée aux femmes de voyager sans leur mari. L’un des participants, Hidayet Sevkatlı Tuksal, va jusqu’à déclarer certains hadiths falsifiés dès lors qu’ils visent à «instaurer la domination des hommes sur les femmes». Néanmoins et en dépit des intenses débats que la question du voile a suscité en Turquie, le projet évite d’aborder le sujet. Le droit des Musulmans à quitter leur religion est un autre thème très sensible – le projet prévoit d’autoriser de telles conversions.
Certains Turcs nourrissent de grands espoirs pour le Projet Hadith, qui devrait déboucher sur la publication, d’ici la fin de l’année, de plusieurs volumes en turc, arabe et russe. Taha Akyol, un commentateur politique, y voit le déroulement d’une révolution. «Dans d’autres pays, la réforme de l’Islam est imposée par des régimes despotiques ou modernistes, mais en Turquie nous assistons à une réforme réalisée par les classes moyennes. Et c’est cela, la vraie réforme.» Un autre commentateur, Mustafa Akyol, estime que les hadiths révisés «seront une étape vers un changement des mentalités».
Fadi Hakura, de Chatham House, va plus loin encore et parle du projet comme de «quelque chose d’apparenté à la Réformation chrétienne». Il se félicite que le projet soit parrainé par le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan. L’implication de l’AKP indiquerait que «ce mouvement de réforme n’est pas mis en œuvre par un groupe laïque, mais par le parti au pouvoir, qui est très religieux et conservateur. Nous avons donc ici un authentique processus de transformation interne.»
D’autres observateurs sont plus sceptiques. Hashim Hashimi, un ancien député, déclare par exemple: «Il existe des approches bien établies, depuis 1400 ans, de l’Islam et de la manière avec laquelle il doit être pratiqué. Et celles-ci ne sont pas près de changer.» Même le patron du ministère, Ali Bardakoğlu, admet que «nous ne réformons pas l’Islam; nous nous réformons nous-mêmes».
Que faire de cette initiative? Les efforts sérieux de modernisation de l’Islam, dont ce projet a l’apparence, sont extrêmement bienvenus. Mais en même temps, on doit s’interroger sur les motivations d’un gouvernement qui intervient ainsi dans le subtil et même subversif domaine des réformes religieuses. La nature islamiste de l’AKP, tout particulièrement, éveille le soupçon que le Projet Hadith se limitera à quelques questions sociales relativement bénignes et évitera les thèmes politiques plus ardus afin de dessiner un Islam plus défendable sur le plan idéologique tout en conservant certains de ses aspects plus problématiques. Le projet évite la question du voile – faut-il s’attendre à ce qu’il laisse de côté également les droits légaux de la femme, le mariage des Musulmanes avec des hommes non musulmans, la ribba (intérêt sur l’argent), le djihad, les droits des non-Musulmans et l’instauration d’un ordre islamique?
En limitant les sujets traités, le projet pourrait fort bien favoriser davantage l’islamisme qu’il ne modernisera l’Islam. Une réforme authentique exige d’authentiques réformateurs – pas des fonctionnaires islamistes, mais des personnalités indépendantes, modernes et décidées à aligner l’Islam sur les meilleures des mœurs de notre temps.
Notes du traducteur
Selon Fadi Hakura, l’un des experts cités ici, le Projet Hadith ambitionne aussi, apparemment dans un deuxième temps, d’abroger la théorie des abrogations (je traduis):
[Les théologiens de l’École d’Ankara] ont franchi un pas plus important encore, celui qui consiste à refuser une règle établie de longue date par les savants musulmans et selon laquelle les textes plus récents (et souvent plus conservateurs) abrogent et remplacent des textes plus anciens.
«Il faut les considérer touts dans leur ensemble», dit Fadi Hakura. «On ne peut pas dire, par exemple, que les versets violents supplantent les versets pacifiques. Ce type d’idéologie est très courant au Moyen-Orient.»
J’avais abordé cette idée si bizarre, selon laquelle, en somme, l’enchaînement des événements ne devrait pas jouer de rôle dans leur interprétation, dans un billet de février dernier:
La suppression de la théorie de l’abrogation, en revanche, est une simple supercherie. D’une part parce que le principe en repose sur des versets coraniques trop clairs (2:106, 16:101 et s.) pour qu’une interprétation d’intellectuels puisse en affecter vraiment le sens aux yeux des croyants (ou des juristes). Mais surtout parce que cette règle est purement normale et intuitive.
(…) Au début, à La Mecque, Mahomet insistait simplement sur l’unité de Dieu et se contentait de vagues menaces toutes théologiques à l’endroit des récalcitrants. Ensuite, à Médine, il devint chef de guerre, fit assassiner ses opposant(e)s politiques, pratiqua les exécutions de masse, utilisa la torture et les armes de destruction massive de l’époque et institua, avec le djihad, une véritable industrialisation de l’esclavagisme qui allait faire de l’Islam le plus grand producteur d’esclaves de l’histoire connue. Et bien sûr, les sourates du Coran sont à l’avenant, avec une concentration des chapitres les plus violents et haineux dans la deuxième partie du parcours prophétique.
La «réforme» consiste donc à ne pas tenir compte de l’évolution du prophète dans son contexte de l’époque et à traiter le Coran comme une source totalement indifférenciée, où chacun pourrait choisir les versets qui lui semblent les plus judicieux selon son humeur plutôt que selon la logique historique. Étant entendu que les bons Musulmans, dès lors, sont ceux qui se concentrent sur les versets (beaucoup plus clairsemés) exempts d’appels à la haine par trop juteux. (…)
Mais (…) rien n’empêchera le croyant, qui lira l’ensemble de l’oeuvre et en comprendra la chronologie, de s’inspirer de l’exemple du prophète, qui a commencé par exiger que tous révèrent son petit dieu unique à lui, puis s’est énervé devant le peu de succès de ses exhortations, s’est montré totalement intolérant, et, après avoir été chassé de sa propre communauté, s’est tout permis pour imposer sa vision des choses par la violence et la terreur. C’est là l’histoire même des communautés de Musulmans partout dans le monde.
Lire le tout. Il est évident que le gouvernement turc ne souhaite pas réformer l’Islam, mais seulement en redorer l’image, ce qui s’assimile à du prosélytisme, ce qu’on appelle la Dawa entre initiés. Et il fait face dans ce domaine à une forte concurrence.
Voilà un trés beau cri d’amour pour son peuple de Kamel Daoud
des gens comme lui peuvent “réformer” l’indigence de trop de religieux
Daoud travaille a l’ écho d’ Oran.
Adieu mosquée ! Bienvenue à la Place Oriana Fallaci !
C’est la décision de la municipalité de Oppeano (Vérone), où hier matin, des bulldozers ont démoli un bâtiment utilisé par les musulmans de la région comme un lieu de prière. A cet endroit, la municipalité installera une place dédiée à l’auteur de « La Rage et l’Orgueil», qui avait mené une lutte ardue contre l’islam.
La décision de raser le bâtiment, dédié « au succès des musulmans » a été prise par l’administration de la ville qui a acheté le terrain pour 70 000 euros afin de la transformer en un espace pour le stationnement et en espace vert.
« Mes concitoyens n’ont pas voulu de la première affectation [la mosquée] », a déclaré le maire Alessandro Montagnoli, député de la Ligue du Nord, « en particulier parce que cela pouvait créer des problèmes de viabilité et de coexistence avec les résidents. »
Source : le journal italien La Repubblica du 18 mai
Max PISELLI maire de Draguignan refuse de se laisser intimider par l’association culturelle musulmane de la Dracénie qui utilise des moyens peu élégantspour forcer la main au conseil municipal et à son maire au sujet de leur projet de mosquée comme l’atteste l’article suivant de Var Matin:
Max Piselli a pris connaissance « avec surprise » de notre article sur l’éventuelle construction d’une mosquée à Draguignan et apporte des éléments de réponse… très réservés.
Dans notre édition du 6 mai, l’association culturelle musulmane de la Dracénie et le conseil régional du culte musulman réclamaient un lieu de culte et culturel digne de ce nomà Draguignan. Selon les dirigeants, dont le président Slimane Hamdaoui, le terrain pourrait être fourni par la mairie et le bâtiment financé par la communauté musulmane.
Seul bémol, si le maire a prêté la MSJ pour la rencontre, il affirme désormais ne pas avoir été tenu au courant du projet de mosquée et dénonce les moyens de pression. Il affirme :
« Je déplore et condamne la pression dont la ville de Draguignan, la seule du Var dans ce cas, fait subitement l’objet de la part de l’Association Culturelle des Musulmans de la Dracénie et de son président.
Son attitude et ses méthodes ne plaident certainement pas en faveur de la cause qu’il défend. Parailleurs, je tiens à préciser que contrairement a ce qui est insinué, je n’ai jamais accordé un rendez-vous le 30 mai, à M. Abderrahmane Ghoul (président du Conseil Régionaldu Culte Musulman PACA) que je ne connais pas et n’ai jamais rencontré. Je rappelle en outre que la ville n’est nullement responsable de la situation actuelle dans laquelle se trouve le culte musulman.
Ses pratiquants se réunissaient jusqu’alors dans un immeuble de la rue Jean Boyer dont le propriétaire n’a pas souhaité renouveler le bail. Je ne vois donc pas pourquoi on rendraitaujourd’hui la mairie responsable de l’absence d’un lieu de culte musulman et surtout pourquoi on la mettrait en demeure de régler ce problème.
Je tiens en conséquence à préciser et éclaircir plusieurs points pour les Dracénois :
1 – La Ville ne dispose pas aujourd’hui d’un terrain de 3 000 m2 à mettre à disposition de quelque culte que ce soit.
Les seuls terrains disponibles sont aujourd’hui destinés à accueillir des équipements publics, d’intérêt général, qu’il n’est pas question de remettre en cause.
2 – Même si la Ville disposait d’un tel terrain, elle ne saurait prendre la décision de l’affecter à un culte sans avoir auparavant procédé à une large consultation de tous les Dracénois.
3 – La loi du 9 décembre 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État préciseclairement dans son article 2 « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier quisuivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des Départements et des Communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. »
Dans son Titre IV, article 19, dernier alinéa, il est clairement précisé concernant les associations pour l’exercice des cultes, qu’elles « ne pourront, sous quelque forme que ce soit,recevoir des subventions de l’État, des Départements ou des Communes. » La pratique religieuse relève, depuis plus d’un siècle maintenant, de la seule conscience privée de chaque individu. La collectivité n’a donc aucune obligation vis-à-vis des confessions religieuses.
Ce principe fondamental de laïcité est profondément ancré dans la société française et assure la cohésionde notre pacte républicain.
4 – Il est tout à fait possible à l’Association Culturelle des Musulmans de la Dracénie de rechercher des solutions dans le secteur privé plutôt que de vouloir forcer la main à la Collectivité publique.
5 – La perspective des élections au sein du Conseil Français du Culte Musulman semble conduire les responsables locaux des différents courants à des surenchères dont le but« électoraliste » n’échappe à personne.
Je pense pour ma part que la question des lieux de cultes pour la pratique de l’Islam doit être abordée avec sérénité et franchise mais pas dans la précipitation etl’intimidation. Elle doit relever d’une politique générale définie par le ministère de l’Intérieur, chargé des Cultes, et non d’initiatives locales dispersées.
Je voudrais ainsi dire au président de l’association, que s’il veut que les Dracénois « n’aient pas peur de l’Islam » comme il le dit, lameilleure façon d’y parvenir n’est sans doute pas de les menacer de manifestations dans la rue, fussent-elles des prières, de nature à troubler l’ordre public.
En Démocratie, si l’on veut être respecté en tant que citoyen d’une minorité, il faut d’abord soi-même faire preuve de respect pour la majorité de ses concitoyens, dans leurs convictions, leurs croyances et leurs lois.
C’est pourquoi, je ne céderai à aucun chantage, mais serai toujours vigilant à faire respecter les lois de la République ».
Source : Var Matin
Serait un frémissement ? le début d’un frémissement??
@ Yéhoudi
Merci pour ce texte… impressionnant !
J’ai aimé que tu voies dans ce texte un « cri d’amour ».
Il y a des mecs parfois qui arrivent presque à racheter tous les autres ! Ils donnent l’espoir que le monde pourrait être meilleur demain…
Moi aussi, je suis “en guerre” contre l’Islam (comment faire autrement ?) mais j’ai laissé des amitiés très profondes et des nostalgies très fortes de mon passage en Algérie. C’est important de le dire.
Je me permettrai de te “piquer” cet article de l’Echo d’Oran pour le relayer vers d’autres qui en seront aussi touchés.
Amicales salutations
14 siècles… Barakat !
Salut Barakat
diffuses ce trés beau texte partout ou tu peux
c’est un baume, c’est de l’arnica..
tu penses bien que je suis dans le meme cas que toi..
mes amis Musulmans valent souvent bien mieux que des gens de chez moi
et j’ai grandi et été élevé par des Musulmans
longtemps, par un infini respect pour ces gens comme pour mes maitre j’ai fait suivre le Nom de l’ Evoyé par -saws-
Salate 3ali wa sellème..
par contre je vomis cette racaille venue des campagnes, des bidonvilles etc et qui n’a pas VOULU s’en sortir ,là ou la République donne a tous les memes chances!! oui les memes! n’en déplaise aux grincheux
n’oublions jamais ces Juifs venus de leurs Shtetl qui se proclamaient “heureux comme D.ieu en France….et leurs momes qui leurs interdisaient de parler Yiddish, et qui deviendront les élites de la Nation a force de travail, de persévérance et d’amour pour la France..
alors les donneurs de leçons je leur dis “Keuch meine tokhèsse”
j’en en France quelques amis Muzz qui ont été capables de bien élever leurs momes et qui leur ont donné des situations enviables et qui pratiquent un Islam serein et paisible (n’en déplaise aux créateurs de clichés aussi dans ce domaine)
la bataille doit etre menée contre ces charlots barbus, en kamiss, qui “évangélisent” de pauvres gens faibles , vulnérables, croyant trouver la rédemption dans les tchadors et les Khotbate..
Cordialement a toi amigo.