Au-delà de l’aspect purement tragicomique, cette affaire reste le reflet d’un problème sociologique profond qui est loin d’être résolu. Voyons cela.

L’avocat du mari : « Il a demandé la nullité parce que sa femme a menti et aussi parce qu’elle n’était pas vierge. Il m’a clairement dit : ‘Si elle avait dit la vérité, ben j’aurais réfléchi’ ».

L’avocat de l’épouse : « La jeune femme a accepté l’annulation de mariage car c’était pour elle la seule manière de se sortir de cette impasse et de retrouver sa liberté ».

L’épouse : Comment réagit l’épouse ? Son avocat, Edouard Mauger, s’explique sur Le Post : « La jeune femme a accepté l’annulation de mariage, car c’était pour elle la seule manière de se sortir de cette impasse et de retrouver sa liberté. Elle était délabrée psychologiquement. Pour elle, c’était un choc, elle était complètement effondrée, quasiment tétanisée et en larmes, a-t-il ajouté. Elle se considère comme une femme moderne d’un temps moderne. Je veux vivre une vie normale d’une femme vivant en France. Quelques soient mes origines, c’est ma vie, c’est comme ça, a déclaré la jeune femme, selon son avocat. Aujourd’hui, ma cliente a envie de se faire  oublier » a déclaré Edouard Mauger sur Le Post.

Que d’autre pense Edouard Mauger, avocat de l’épouse ? « C’est une procédure d’un autre âge, c’est de la préhistoire socio-culturelle. On ne peut pas revenir dans une telle approche de la femme. La virginité ou la non virginité ne peut pas être considérée comme un cas de vice du consentement. Il faudrait changer la loi a déclaré Edouard Mauger. Selon lui, sa cliente ne voulait pas d’une procédure trop longue. Il n’existe pas d’autres cas d’annulation de mariage pour défaut de virginité avant le mariage » a déclaré Edouard Mauger sur Le Post.

L’avocat du mari à propos du verdict du juge : « Je n’ai pas été surpris puisque les deux ex-époux étaient d’accord. Lorsque deux personnes disent qu’elles veulent annuler leur mariage, que voulez-vous faire? ».
  
  

  
  

La ministre de la justice et Garde des Sceaux Rachida Dati a finalement changé d’avis et intégré le concert des indignations. Elle veut que la juridiction collégiale d’appel soit amenée à se prononcer à nouveau. Autrement dit, le parquet va faire appel d’un verdict (rendu par le juge concerné) conformément à la loi. Quant à moi je persiste et je signe : primo, c’est parce qu’il s’agit de musulmans et non pas de Juifs ou de chrétiens que le mariage a été annulé ; secundo, dans le même registre le plus grave ce sont la polygamie et les mariages forcés. On n’a pas fini de rigoler.  Miguel Garroté