Publié par Dreuz Info le 2 septembre 2008

La menace islamo-gauchiste

Avec les vacances estivales et bien que l’article « La menace alliée islamiste-gauchiste » de Daniel Pipes ait été publié ici,  nous sommes tous plus ou moins passés à côté de ce phénomène sociologique.  Pourtant,  l’alliance  – bien que contre nature – entre gauchistes et islamistes est réelle.  C’est pourquoi,  je publie ci-dessous des extraits de l’article de Daniel Pipes.  En introduction,  je donne les liens vers quelques articles que j’ai écrit sur le même sujet.  En conclusion,  je reviens sur l’article de Daniel Pipes (qui date du 14 juillet 2008) à la lumière de événements survenus en Géorgie depuis le 7 août 2008.

« Terrorisme d’extrême gauche »

vendredi 24 août 2007

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28222

« Le Hezbollah de Belgique a décidé de manifester à Bruxelles le 11 septembre 2007 !  »

mercredi 29 août 2007

http://webresistant.over-blog.com/article-12057201.html

« Terrorisme :  la face occulte du monstre »

lundi 16 juin 2008

http://une-vision-neoconservatrice.over-blog.com/article-20509107.html

« L’antisémitisme de gauche est bien vivant »

dimanche 27 juillet 2008

http://leblogdrzz.over-blog.com/article-21535182.html

« Le temps des ambiguïtés est arrivé »

lundi 28 juillet 2008

http://monde-info.blogspot.com/2008/07/le-temps-des-ambiguts-est-arriv.html

Or donc,  le 14 juillet 2008,  Daniel Pipes,  dans la National Review,  publiait un article intitulé « La menace alliée islamiste-gauchiste » dont je reprends ici des extraits à partir de l’adaptation française effectuée par Alain Jean-Mairet (début de l’article de Daniel Pipes) :  « ‘Voici deux pays frères,  unis comme les doigts de la main’,  déclarait le socialiste Hugo Chávez pendant une visite à Téhéran,  en novembre dernier,  pour souligner son alliance avec l’islamiste Mahmoud Ahmadinejad.  Le fils de Che Guevara,  Camilo,  qui a aussi visité Téhéran l’an passé,  a affirmé que son père aurait ‘soutenu le pays dans sa lutte actuelle contre les Etats-Unis’.  Ils imitaient ainsi Fidel Castro qui,  pendant une visite rendue en 2001,  déclara à ses hôtes ‘qu’en collaborant,  l’Iran et Cuba pourraient mettre l’Amérique à genoux’.  Pour sa part,  Ilich Ramírez Sánchez (‘Carlos le chacal’) a écrit dans un livre intitulé ‘L’islam révolutionnaire’ que ‘seule une coalition de marxistes et d’islamistes peut détruire les Etats-Unis’ ».



« Spark,  la revue des jeunes membres du Parti travailliste socialiste britannique,  a fait l’éloge d’Asif Mohammed Hanif,  le terroriste-suicide britannique qui a attaqué un bar de Tel-Aviv,  le présentant comme un ‘héros des jeunesses révolutionnaires’ qui a accompli sa mission ‘dans l’esprit de l’internationalisme’.  Workers World,  un journal communiste américain,  a publié une nécrologie louant les mérites du terroriste en chef du Hezbollah,  Imad Mughniyeh.  Certains gauchistes vont plus loin encore.  Plusieurs – Carlos le chacal,  Roger Garaudy,  Jacques Vergès,  Yvonne Ridley  et  H. Rap Brown – se sont convertis à l’islam.  D’autres réagissent avec euphorie à la violence et à la brutalité de l’islamisme.  Le compositeur allemand,  Karlheinz Stockhausen,  a qualifié les attentats du 11 septembre 2001 de ‘plus grande œuvre d’art imaginable pour tout le cosmos’,  et feu le romancier américain,  Norman Mailer,  trouvait ‘brillants’ les auteurs de ces attentats ».




« Et rien de tout cela n’est nouveau.  Pendant la guerre froide,  les islamistes préféraient l’Union soviétique aux États-Unis.  Pour reprendre les termes utilisés par l’ayatollah Khomeiny,  en 1964 :  1. l’Amérique est pire que la Grande-Bretagne,  2. la Grande-Bretagne est pire que l’Amérique  3. et  l’Union soviétique est pire que les deux.  4. Chacun d’eux est pire que les autres,  chacun d’eux est plus abominable que les autres.  5. Mais aujourd’hui,  nous avons affaire à cette entité malveillante qu’est l’Amérique’.  En 1986,  j’écrivais que ‘l’URSS ne subit guère qu’une petite partie de la haine et du venin destinés aux Etats-Unis’.  Les gauchistes retournaient le compliment.  En 1978-79,  le philosophe français Michel Foucault a manifesté un grand enthousiasme pour la Révolution iranienne ».

« Comme l’expliquent Janet Afary et Kevin B. Anderson,  tout au long de sa vie,  la conception de l’authenticité nourrie par Michel Foucault a consisté à observer des situations dans lesquelles les gens vivent dangereusement et flirtent avec la mort,  source de créativité.  Dans la tradition de Friedrich Nietzsche et Georges Bataille,  Foucault aimait l’artiste qui dépasse les limites de la rationalité,  et il défendait avec fougue les irrationalités qui franchissaient de nouvelles frontières.  En 1978,  Foucault trouva de telles forces transgressives dans le personnage révolutionnaire de l’ayatollah Khomeiny et des millions de gens qui risquaient la mort en le suivant dans sa Révolution.  Il savait que des expériences aussi ‘limite’ pouvaient conduire à de nouvelles formes de créativité et il lui donna son soutien avec ardeur ».




« Un autre philosophe français,  Jean Baudrillard,  présentait les islamistes comme des esclaves en rébellion contre un régime oppressif.  En 1978,  Foucault qualifiait l’ayatollah Khomeiny de ‘saint’ et,  une année plus tard,  l’ambassadeur de Jimmy Carter aux Nations Unies,  Andrew Young,  parla de lui comme ‘d’une sorte de saint’.  Cette bonne volonté peut paraître surprenante compte tenu des profondes différences qui séparent les deux mouvements.  Les communistes sont des laïques athées et gauchistes ;  les islamistes exécutent les athées et imposent des lois religieuses.  La gauche exalte les travailleurs ;  l’islamisme privilégie les musulmans.  L’une rêve d’un paradis des travailleurs,  l’autre d’un califat.  Les socialistes veulent le socialisme ;  les islamistes acceptent le marché libre.  Le marxisme implique l’égalité des sexes ;  l’islamisme opprime les femmes.  Les gauchistes condamnent l’esclavage ;  certains islamistes l’approuvent.  Comme le relève le journaliste Bret Stephens,  la gauche a consacré ‘les quatre dernières décennies à prendre fait et cause pour les libertés que l’islam rejette le plus résolument :  liberté sexuelle et matrimoniale,  droits des homosexuels,  liberté de religion,  pornographie,  diverses formes de transgression artistique,  pacifisme et ainsi de suite’ ».

« Ces divergences semblent éclipser les quelques ressemblances qui sont apparues à Oskar Lafontaine,  l’ex-président du Parti social-démocrate allemand :  ‘L’islam est basé sur la communauté,  ce qui le place en opposition avec l’individualisme extrême sur le point d’échouer en Occident.  [De plus,]  le musulman pieux est tenu de partager ses biens avec autrui.  L’esprit de gauche souhaite également voir le fort aider le faible’.  Pourquoi,  dans ce cas,  la création de ce que David Horowitz appelle ‘l’Alliance impie’ entre la gauche et l’islamisme ?  Essentiellement pour quatre raisons.  Premièrement,  comme l’explique le politicien britannique George Galloway,  ‘le mouvement progressiste des quatre coins du monde et les musulmans ont les mêmes ennemis’,  à savoir la civilisation occidentale,  en général,  et les États-Unis,  la Grande-Bretagne et Israël,  en particulier,  de même que les juifs,  les chrétiens croyants et les capitalistes internationaux ».




« En Iran,  selon l’analyste politique de Téhéran,  Saeed Leylaz,  ‘depuis cinq ans,  le gouvernement permet à la gauche d’exister afin,  concrètement,  d’opposer une résistance aux religieux libéraux’.  Leurs discours sont interchangeables :  Harold Pinter décrit l’Amérique comme ‘un pays géré par une bande de fous criminels’,  et Osama bin Laden qualifie le pays ‘d’injuste,  criminel et tyrannique’.  Pour Noam Chomsky,  l’Amérique est ‘l’un des principaux états terroristes’,  et Hafiz Hussain Ahmed,  un dirigeant politique pakistanais,  en parle comme du ‘plus grand état terroriste’.  Ces points communs suffisent à convaincre les deux parties de négliger leurs nombreux désaccords pour favoriser la collaboration.  Deuxièmement,  les deux parties partagent certains objectifs politiques.  Leur alliance a été forgée symboliquement en 2003,  à Londres,  par une manifestation géante commune d’opposition à la guerre contre Saddam Hussein.  Les deux parties souhaitent que les forces de la coalition échouent en Irak,  que la guerre contre le terrorisme soit abandonnée,  que l’antiaméricanisme se répande et qu’Israël soit éliminé.  Elles s’accordent également sur l’immigration de masse et sur le multiculturalisme en Occident.  Elles coopèrent sur ces plans lors de meetings,  telle la Conférence anti-guerre du Caire,  qui rassemble les gauchistes et les islamistes autour d’une ‘alliance internationale contre l’impérialisme et le sionisme’ ».

« Troisièmement,  l’islamisme a des liens historiques avec le marxisme-léninisme.  Sayyid Qutb,  le penseur islamiste égyptien,  a adopté la conception marxiste d’étapes historiques,  à laquelle il ajoute simplement un postscriptum islamique ;  il a ainsi prédit qu’une ère islamique éternelle s’instaurerait après la chute du capitalisme et du communisme.  Ali Shariati,  l’intellectuel-clé de la révolution iranienne de 1978–79,  a traduit Franz Fanon,  Che Guevara  et  Jean-Paul Sartre en persan.  D’une manière plus générale,  l’analyste iranien,  Azar Nafisi,  relève que l’islamisme ‘tire son langage,  ses objectifs et ses aspirations au moins autant des formes les plus grossières du marxisme que de la religion.  Ses dirigeants sont aussi influencés par Lénine,  Sartre,  Staline  et  Fanon,  que par le prophète’.  Passant de la théorie à la pratique,  les marxistes voient dans les islamistes une étrange concrétisation de leurs prophéties ».




« Marx annonça que les bénéfices des entreprises s’effondreraient dans les pays capitalistes et que leurs dirigeants réagiraient en saignant à blanc les travailleurs ;  le prolétariat allait connaître la pauvreté et la rébellion avant d’établir un ordre socialiste.  Mais le prolétariat des pays industrialisés est au contraire devenu toujours plus prospère et son potentiel révolutionnaire s’est évanoui.  Lee Harris note ainsi que les marxistes ont attendu en vain la crise du capitalisme pendant un siècle et demi.  Puis vinrent les islamistes,  à commencer par la révolution iranienne,  suivie des attentats du 11 septembre et autres attaques contre l’Occident.  Enfin,  le tiers monde avait entamé sa révolte contre l’Occident,  réalisant les prédictions marxistes – quoique sous la mauvaise bannière et avec des objectifs incorrects.  Olivier Besançonnot,  un gauchiste français,  considère les islamistes comme ‘les nouveaux esclaves’ du capitalisme,  et demande s’il ne serait pas ‘naturel qu’ils s’unissent à la classe ouvrière pour détruire le système capitaliste’ ».

« Quatrièmement,  le pouvoir :  les islamistes et les gauchistes peuvent obtenir davantage en s’unissant,  que séparément.  En Grande-Bretagne,  ils ont formé ensemble la Stop the War Coalition,  dont le comité directeur comprend des représentants d’organisations tels que le Parti communiste britannique et la MAB (Muslim Association of Britain).  Le Parti du Respect britannique amalgame le socialisme international radical et l’idéologie islamiste.  Les deux parties ont joint leurs forces pour l’élection du Parlement européen,  en mars 2008,  proposant des listes communes de candidats,  en France et en Grande-Bretagne,  sous des désignations de parti peu révélatrices.  Les islamistes bénéficient particulièrement des accès,  de la légitimité,  des talents et de l’impact que leur procure la gauche.  Cherie Booth,  l’épouse de Tony Blair,  alors Premier ministre,  a plaidé devant la Cour d’appel pour aider une jeune fille,  Shabina Begum,  à porter le jilbab,  vêtement islamique,  dans une école britannique.  Lynne Stewart,  un avocat de gauche,  a enfreint les lois américaines et a fait de la prison pour avoir aidé Omar Abdel Rahman,  le cheikh aveugle,  à fomenter une révolution en Égypte.  Volkert van der Graaf,  un fanatique des droits des animaux,  a tué le politicien hollandais,  Pim Fortuyn,  pour l’empêcher de transformer les musulmans en ‘boucs émissaires’ ».

« Vanessa Redgrave a financé la moitié d’une caution de 50.000 livres pour permettre à Jamil el-Banna,  un suspect de Guantánamo accusé d’avoir recruté des djihadistes pour aller se battre en Afghanistan et en Indonésie,  de sortir d’une prison britannique ;  Redgrave a déclaré considérer son geste en faveur d’el-Banna comme ‘un profond honneur’,  bien que l’homme soit recherché en Espagne pour des accusations liées au terrorisme,  et soit suspecté d’entretenir des liens avec Al-Qaïda.  À plus grande échelle,  le Parti communiste d’Inde a fait le sale travail de Téhéran en retardant de quatre mois le lancement de TecSar,  un satellite espion israélien.  Et des gauchistes ont fondé l’International Solidarity Movement pour empêcher les forces de sécurité israéliennes de protéger le pays contre le Hamas et les autres groupes terrorises palestiniens ».




« Dans le Spectator de Londres, Douglas Davis qualifie cette coalition ‘d’aubaine pour les deux parties’.  ‘La gauche,  alors une maigre bande de communistes,  de trotskystes,  de maoïstes et de castristes,  s’accrochait à la lie d’une cause en bout de course ;  les islamistes pouvaient fournir les foules et la passion,  mais ils avaient besoin d’un véhicule,  d’un moyen de prendre pied sur la scène politique.  Il devenait ainsi impératif de conclure une alliance tactique’.  Ou,  plus simplement,  pour reprendre les termes d’un gauchiste britannique,  ‘les avantages pratiques de la coopération permettent de compenser les divergences’.  Le rapprochement croissant des gauchistes et des islamistes est l’un des développements politiques actuels les plus préoccupants,  car il entrave les efforts d’autoprotection de l’Occident ».

« Lorsque Staline et Hitler ont conclu leur pacte,  tristement célèbre,  de 1939,  l’alliance rouge-brun a constitué un danger mortel pour l’Occident et,  en fait, pour la civilisation elle-même.  La coalition actuelle représente la même menace,  d’une manière certes moins spectaculaire,  mais non moins certaine.  Et comme sept décennies auparavant,  celle-ci doit être mise en lumière,  dénoncée,  rejetée  et  vaincue » (fin de l’article de Daniel Pipes).




Il vaut maintenant la peine de reprendre l’article de Daniel Pipes,  à la lumière de événements survenus en Géorgie depuis le 7 août 2008.  Un rapide survol des blogosphères gauchistes et islamistes,  permet de constater que depuis l’invasion russe de la Géorgie,  l’alliance islamo-gauchiste connaît un nouveau regain.  C’est à la fois choquant et éclairant.  Choquant,  car il aura fallu que le régime mafio-kagébiste russe renoue avec les mauvaises habitudes,  pour que l’alliance islamo-gauchiste reprenne du poil de la bête.  Eclairant,  car nous sommes désormais fixés – si nous ne l’étions pas déjà auparavant – sur la nature perverse de cette alliance islamo-gauchiste.

La lutte contre les USA est le principal moteur de l’islamo-gauchisme.  Autrement dit,  le gauchisme et l’islamisme,  n’ont pas de moteur par et pour eux-mêmes,  à part la société virtuelle concentrationnaire qu’ils promettent.  Leur principal moteur est l’anti-américanisme.  Ils ne bâtissent pas sur quelque chose mais contre quelque chose.  Les gauchistes et les islamistes s’imaginent qu’en collaborant,  ils pourraient mettre les USA à genoux.  L’effet séducteur de l’islamisme sur le gauchisme tient au fait qu’il est question de « révolution islamique ».  C’est le mot « révolution » qui les séduit.  Je me souviens parfaitement qu’en 1979,  les gauchistes ont manifesté leur enthousiasme pour la Révolution iranienne.  Parce que l’ayatollah Khomeiny a utilisé le terme « Révolution » iranienne,  et non pas « Réaction »,  « Restauration » ou « Renouveau ».




Et puis,  les islamistes et les gauchistes s’imaginent qu’ils obtiendront le pouvoir en s’unissant.  Là,  c’est encore moins reluisant que pour le reste.  Car en effet,  les régimes islamistes et gauchistes actuels nous donnent un avant-goût du futur paradis islamo-gauchiste.  En Iran,  nous avons une théocratie intégriste,  négationniste et génocidaire.  A Cuba,  au Nicaragua et – doucement mais sûrement – au Venezuela,  nous avons des régimes autoritaires et claniques,  avec les frères Castro,  la famille Ortega et la bande à Chavez.  Depuis l’époque de la guerre froide,  les gauchistes n’ont pas évolué.  Ils sont prêts à s’allier aux pires régimes de la planète,  pourvu qu’ils puissent rester anti-quelque chose ;  et pourvu qu’ils puissent atteindre l’orgasme cérébral que leur procure le mythe de la révolution.  Et c’est pourquoi,  comme l’écrit Daniel Pipes,  la menace alliée islamiste-gauchiste doit être mise en lumière,  dénoncée,  rejetée  et  vaincue.

Miguel Garroté



 
 
 
 

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