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Miguel Garroté avec les agences – C’est le bordel au Hamas. Tandis que l’hamazoïde Khaled Méchaal dit « a », l’hamazoïde Ossama Hamdan dit « b ». C’est le téléphone arabe sur fond de tam-tam sénégalais. Et à l’agence de presse britannique Reuters, qui essaye de démêler tout ça, c’est aussi le bordel. Ainsi, Laïla Bassam de Reuters à Beyrouth (Liban) et Pascal Fletcher de Reuters à Dakar (Sénégal) essayent d’accorder leurs violons, à l’instar des zigotos du Hamas (début de la dépêche Reuters) : « Le mouvement Hamas dément officiellement la teneur du communiqué du ministère sénégalais des Affaires étrangères publié à Damas » (ndmg : dont j’ai fait état aujourd’hui dans un article antérieur), déclare à Reuters le représentant du Hamas au Liban, Ossama Hamdan. Khaled Méchaal, le chef du Hamas qui vit en exil à Damas, a simplement demandé au président sénégalais Abdoulaye Wade « la fin de l’agression barbare des sionistes contre la bande de Gaza ainsi que la levée définitive du siège », a précisé Hamdan. « Toute discussion à l’avenir, sur quelque sujet que ce soit, n’est pas envisageable tant que durent les attaques et le siège », a-t-il ajouté, soulignant qu’il citait les propos de Méchaal. Ce dernier a téléphoné dimanche soir à Wade, président en exercice de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Dakar avait ensuite annoncé que le chef du Hamas s’était « dit prêt à signer un tel accord dans un endroit qui doit être déterminé d’une décision commune par les deux parties ». Wade a suggéré à son interlocuteur « une trêve définitive entre Israël et le Hamas par la signature d’un accord qui engage le Hamas à observer un cessez-le-feu immédiat en échange d’un cessez-le-feu immédiat de la part d’Israël et de la levée du blocus de la bande de Gaza », ajoutait le ministère sénégalais des Affaires étrangères (fin de la dépêche Reuters). Allô ? Gaza ? Y’a quelqu’un ? Ici c’est Beyrouth, passez-moi Dakar ! Purée…
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Copyright 2008 Miguel Garroté avec les agences pour drzz.info
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Nouveau gouvernement à Gaza
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Haaretz
Texte original : “Disinformation, secrecy and lies : How the Gaza offensive came about“.
Traduction française : Menahem Macina
Préparatifs de longue date, minutieuse collecte de renseignements, diversion opérationnelle et désinformation du public – telles sont les mesures qui ont présidé à l’opération « coulée de plomb », de Tsahal, contre des objectifs du Hamas dans la bande de Gaza, qui a débuté samedi matin.
Selon les fonctionnaires de la Défense, l’opération de désinformation a pris le Hamas par surprise et a contribué à accroître de manière significative les pertes dues à l’attaque.
Des informations provenant des milieux de la Défense font état de ce que le ministre de la Défense, Ehud Barak, a chargé Tsahal de préparer cette opération, il y a plus de six mois, alors même qu’Israël ouvrait des négociations avec le Hamas en vue d’un cessez-le-feu. Selon ces sources, Barak soutenait que malgré le fait que l’accalmie permettrait au Hamas de préparer une confrontation avec Israël, l’armée israélienne avait besoin de temps pour se préparer, il avait également donné l’ordre d’entreprendre une vaste collecte de renseignements afin de faire un inventaire de l’infrastructure sécuritaire du Hamas, parallèlement à celle d’autres organisations actives dans la bande de Gaza.
Cet effort de collecte de renseignements a permis d’obtenir des informations sur les bases permanentes, les dépôts d’armes, les camps d’entraînement, les habitations des hauts fonctionnaires et les coordonnées d’autres installations.
Le plan d’action mis en œuvre dans l’Opération “Coulée de Plomb” est seulement resté à l’état de projet jusqu’à il y a un mois, lorsque les tensions se sont intensifiées après que Tsahal ait fait une incursion dans Gaza durant le cessez-le-feu, pour détruire un tunnel dont l’armée estimait qu’il avait pour but de faciliter une attaque menée par des militants palestiniens contre des soldats israéliens.
Le 19 novembre, suite à des salves de dizaines de fusées Qassam qui explosèrent sur le sol israélien, Barak soumit le plan à l’approbation finale du gouvernement. Jeudi dernier, 18 décembre, le Premier ministre, Ehud Olmert, et le ministre de la Défense se rencontrèrent au quartier général de Tsahal au centre de Tel-Aviv, pour approuver l’opération.
Toutefois, ils décidèrent de mettre l’opération en suspens pour voir si le Hamas s’abstiendrait de tirer après l’expiration du cessez-le-feu. Ils reportèrent donc la présentation du plan à l’approbation du cabinet, mais informèrent la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, des développements.
Ce soir-là, des sources du Bureau du Premier ministre firent savoir à la presse que
« si les tirs en provenance de Gaza continuaient, la confrontation avec le Hamas serait inévitable ».
Durant le week-end, quelques ministres lui reprochèrent vivement, ainsi qu’à Barak, de ne pas lancer de représailles aux tirs de Qassam du Hamas.
« Ce bavardage aurait rendu impossibles l’opération d’Entebbe ou la Guerre des Six Jours »,
déclara Barak, en réponse à ces accusations. Finalement, le Cabinet se réunit le mercredi [24 décembre], mais le Bureau du Premier ministre émit une fausse information en affirmant que la discussion aurait pour objet le djihad global. C’est ce matin-là seulement que les ministres apprirent que la discussion aurait en réalité pour thème l’opération à Gaza.
Dans sa présentation des grandes lignes de la discussion au sein du Cabinet, le Bureau du Premier ministre consacra une ligne à la situation à Gaza, contre une page entière dédiée à la mise hors-la-loi de 35 organisations islamiques.
En fait, la réunion du cabinet consista en une discussion de cinq heures concernant l’opération ; les ministres furent mis au courant des différents projets et plans d’action. « Ce fut un examen très détaillé de la situation », dit un ministre, qui ajouta :
« Chacun comprit pleinement dans quelle direction nous nous engagions et à quelles sortes de scénarios cela pouvait mener. Personne ne put dire qu’il/elle ignorait ce sur quoi il allait voter. »
Le ministre dit également que la discussion montra que les leçons du Comité Winograd sur le processus de prise de décision, durant la Seconde Guerre du Liban de 2006, avaient été « entièrement assimilées »
A la fin de la discussion, les ministres votèrent unanimement en faveur de l’attaque, laissant au Premier ministre, au ministre de la Défense et à la ministre des Affaires étrangères le soin de fixer le moment précis de son déclenchement.
Tandis que Barak peaufinait les derniers détails avec les officiers responsables de l’opération, Livni se rendait au Caire pour informer le président égyptien, Hosni Mubarak, qu’Israël avait décidé de frapper le Hamas.
Parallèlement, Israël continua à désinformer en annonçant qu’il allait ouvrir les points de passage vers la bande de Gaza et que Olmert déciderait s’il y avait lieu de lancer des frappes après trois délibérations supplémentaires le dimanche, soit un jour après que l’ordre de lancer l’opération fut donné, en réalité.
« Le Hamas évacua tout le personnel de son quartier général après la réunion de Cabinet de mercredi », dit un fonctionnaire de la Défense, « mais l’organisation les y renvoya quand elle apprit que tout était suspendu jusqu’à dimanche. »
La décision finale fut prise le vendredi matin, quand Barak rencontra le Chef d’Etat-major, le général Gaby Ashkenazi, le chef du service de sécurité du Shin Bet, Yuval Diskin, et le chef de la Direction du Renseignement, Amos Yadlin. Quelques heures plus tard, Barak s’entretint avec Olmert et Livni, lors d’une réunion finale au cours de laquelle les trois donnèrent les ordres à l’aviation.
Vendredi soir et samedi matin, les chefs de l’opposition et des personnalités politiques éminentes furent informés de l’attaque imminente, en ce compris le président du Likoud, Benjamin Netaniahu, Avigdor Lieberman d’Israel Beitenu, Haïm Oron de Meretz et le Président Shimon Peres, conjointement à la présidente de la Knesset, Dalia Itzik.
Barak Ravid
© Haaretz
Mis en ligne le 28 décembre 2008, parM. Macina , sur le site upjf.org
Le régime avait annoncé la capture de tous les chefs du groupe séparatiste baloutche de Jundallah qui est financé par Washington. Alors que le mouvement est réellement touché et son chef en fuite, il a réussi à porter un coup terrible au régime par un audacieux attentat au camion piégé dans la pure tradition du Hezbollah.
Lundi à l’aube, Abdol-Ghafour Riggi (ci-dessous), un des frères du chef du mouvement, a foncé avec un camion chargé d’une tonne de C4 vers les grilles d’accès de la caserne où se trouve le centre du commandement commun de l’ensemble des forces armées basées dans la région Sistan et Baloutchistan. Il est arrivé au point nommé pendant la prière matinale, cérémonie qui précède le briefing hebdomadaire entre le représentant du guide suprême et 4 commandants locaux des Pasdaran de la brigade des garde-frontières, et des brigades Fath, Rassoul Akram et Mersad.
© http://WWW.IRAN-RESIST.ORG
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Selon le communiqué du mouvement publié quelques minutes plus tard, le martyr Abdol-Ghafour aurait réussi à détruire tous les bâtiments du commandement central tuant par la même occasion plus de 150 officiers des Pasdaran parmi lesquels pourraient figurer les commandants des garde-frontières et des brigades Fath, Rassoul Akram et Mersad (brigades qui opèrent dans tout le sud-est iranien). Le groupe appelle le régime à retirer ses troupes ou s’attendre à d’autres actions de ce genre.
C’est le plus grand attentat jamais perpétré contre les Pasdaran. La radio américaine Farda, librement diffusée en Iran, a annoncé la nouvelle. Le régime a dû reconnaître les faits. Cependant, il minimise le nombre des victimes (6 morts, 22 blessés), mais néanmoins, il ne communique guère sur le sujet car l’affaire ne se résume pas à une bombe !
En effet, dans son communiqué, les Jundallah – soldats de Dieu- affirment avoir lancé cette attaque punitive en réponse à la démolition par les Pasdaran de l’école coranique sunnite Azim Abad de la ville de Zabol, démolition à la suite de laquelle les Pasdaran auraient profané des exemplaires de Coran trouvés sur place en jetant certaines pages dans les dépôts des eaux usées de la ville.
Cette accusation inédite tombe comme par hasard au moment où le régime des mollahs se pose en leader du monde musulman en lutte contre Israël et des dirigeants arabes jugés au mieux complaisants au pire complices. Et voilà qu’un groupe répondant au doux nom de Jundallah, soldats de Dieu, l’accuse de profaner le Coran, ce qui est incompatible avec le leadership de l’Ouma.
C’est la réponse de Washington à l’exploitation faite par les mollahs du drame de Gaza pour s’imposer dans le rôle du patron de la rue arabe ou encore l’arbitre de la région. Téhéran a cherché à s’affirmer dans ce double rôle (terroriste et médiatique) afin de pousser Washington à accepter une entente selon les intérêts iraniens, Washington qui a besoin d’une entente stratégique avec l’Iran, mais avec des clauses favorables aux intérêts américains, a riposté sur le même terrain avec l’accusation de la profanation du Coran et surtout cet attentat contre l’un des lieux les mieux gardés du régime.
L’ennemi a frappé les Pasdaran, cette milice dont la charte précise qu’elle a été créée non pas pour préserver l’intégrité territoriale du pays, mais la sécurité du régime. En s’attaquant à cette force chargée de la sécurité du régime, les Américains ont porté la menace jusqu’au cœur du régime. Ils pourraient recommencer au Kurdistan ou les autres zones frontalières iraniennes rendues instables par la gestion répressive des mollahs et grâce à des fonds américains fournis à des groupes armés comme le Jundallah. On comprend donc la discrétion du régime, partagé entre la dénonciation d’un attentat ou le désir de ne pas démoraliser ses troupes et peut-être provoquer des désertions.
Téhéran avait frappé fort en montant une machination machiavélique contre le principal allié des Etats-Unis dans la région, l’Egypte, en l’accusant dans ses médias arabophones de complicité avec Israël. L’Amérique a trouvé une réponse non moins forte avec cette menace profonde contre l’image régionale du régime et aussi sa sécurité intérieure.
Ce soir, le régime des mollahs se bat sur plusieurs fronts : à Gaza, en Iran (contre Jundallah) ou encore au sein du pouvoir.