Publié par Dreuz Info le 30 mars 2009

A-t-on modifié le Coran ? Spiritualité Les éléments les plus anciens que nous possédions sur la vie de Muhammad ont été écrits par Ibn Ishaq seulement en 750 … mais son travail a été perdu, et n’est disponible que par morceaux dans une recension plus tardive de Ibn Hisham qui est mort en 834, soit deux cents ans après la mort du Prophète. On dit qu’il y a six recueils corrects et authentiques de traditions Hadith sur la vie du Prophète … mais ils ne datent que de deux à trois siècles aprés sa mort (leurs auteurs sont morts entre 870 et 915). Et un critique du dixième siècle a souligné la faiblesse de deux cents traditions incorporées dans les recueils de Muslim et Bukhari, qui pourtant passent pour sérieux Dans son étude classique, “On the Development of Hadith”, Goldziher a démontré qu’un vaste nombre de traditions Hadith, acceptés même dans les recueils musulmans les plus rigoureusement critiques, étaient des faux complets de la fin du 8ème et du 9ème siècle et, en conséquence, que les chaînes de transmission (isnads) qui les étayaient étaient totalement fictives. Même le texte du Coran doit être considéré comme suspect. Quand les premières citations du Coran apparaissent sur des pièces de monnaie et des inscriptions, vers la fin du septième siècle, elles montrent des divergences par rapport au texte canonique. Celles-ci sont insignifiantes du point de vue du contenu, mais le fait qu’elles apparaissent dans des contextes aussi formels que ceux-là ne colle pas avec la notion selon laquelle le texte avait déjà été fixé. Il faut dire que le Coran écrit actuel n’est pas l’oeuvre de Muhammad ; il a été compilé après sa mort selon le gré de divers personnages. En conséquence, il a existé plusieurs Corans dont le contenu et l’organisation des versets étaient totalement différents. Celui qui est considéré comme LE Coran est celui d’Uthman (644-656), un calife despotique qui a détruit toutes les sources antérieures (Umar et Abû Bakr avaient aussi fait disparaitre de nombreuses versions auparavant). Alors que les Musulmans modernes peuvent être liés par une position intenablement conservatrice, les érudits musulmans des premières années étaient bien plus flexibles, réalisant que des parties du Coran étaient perdues, perverties, et qu’il y avait plusieurs milliers de variantes qui rendaient impossible le fait de parler du Coran unique. Et ils savaient que les Corans compilés par les secrétaires particuliers du Prophète étaient différents de celui d’Othman. Dans les premiers siècles de l’Islam, beaucoup d’ouvrages furent écrits, qui relevaient des différences entre les Corans existants ; et bien qu’Othman affirmait et inscrivait une seule version, il fallut des années pour que les savants islamiques reconnaissent ce livre, et le propagent dans le monde islamique. Voici les noms des sept livres importants et notables qui furent écrits par les savants, à propos des différences entre les Corans : – Le “livre de la différence des livres” (les Corans de Médine, de Koufféh et de Bassora ) écrit par Kassâeï. – Le “livre de la différence des livres”, écrit par Khalaf. – Le “livre de la différence des habitants de Koufféh, de Bassora, et de Damas en matière des livres”, écrit par Farrâ. – Le “livre de la différence de Mossahéf”, écrit par Ibn Davoud Sédjestani. – Le “livre de Madaéni sur la différence des livres”, écrit par Madaéni. – Le “livre de la différence des livres de Damas, Hédjaz et l’Irak”, écrit par Ibn Amér Yahsébi – Le “livre de Mossahéf”, écrit par Mohammad Ibn Abd al Rahaman Isphahanï. Quelles étaient les différences de Corans entre les secrétaires du Prophète et celui d’Othman ? -Le Coran d’Imam Ali : il fut ordonné en fonction des dates des révélations et contient un relevé des versets abrogatifs et abrogés (les versets qui se contredisent). -Le Coran d’Abd Allah Ibn Massoud : Fazl Ibn Châsan disait que le nombre et l’ordre des sourates différaient considérablement de ceux du Coran d’Othman, car dans le coran d’Ibn Massoud, il n’ y a que cent dix sourates. Les noms de beaucoup de sourates étaient plus longs que ceux du Coran d’Othman. Il n’y avait deux sourates nommées “Sadjdéh” (prosternation). Il y avait quelques sourates supplémentaires, comme “Havâmime” ou “Mossabahât” dans le coran et qu’on ne trouve pas ailleurs. Certains versets différaient, surtout dans la sourate “Va al Assre” qui disait ceci : “J’en jure par l’heure de l’après-midi, l’homme travaille à sa perte. Tu en excepteras ceux qui croient et pratiquent les bonnes oeuvres, qui recommandent aux autres la vérité et la patience !” -Le Coran d’Abi Ibn Kab : L’ordre des sourates était différent. Selon Fazl Ibn Ghasan le livre commencait par “Fatéhat al Kétab” (l’ouverture du livre), “Bagharéh” (la vache), “Néssâ” (les femmes), “Allé Omran” (la famille Omran), “Anâm” (les bienfaits), “Eerâf” (le purgatoire), “Maédéh” (la table), “Anfâl” (les surestimations), “Davoud” (David), “Tahâr” (les propres), “Insân” (l’homme), “Nabi Aliéh al Salam” (le missionnaire auquel salut), “Hai Ahl al Kétab” (les gens du livre)… ( Selon Al Féhreste -La liste d’Ibn Nadime Page 46). La sourates “Younesse” (Jonas) était absente. Les sourates n’atteignaient pas les 116 et un bon nombre n’existaient pas du tout dans le Coran d’Othman; comme les sourates “Davoud” (David), “Tahâr” (les propres), “Nabi Aliéh al Salâm”, etc… Ainsi comme l’affirmera l’Imam Ja’far qui ne mâchait pas ses mots, “le véritable Coran n’existe pas !” Selon As-Suyuti (mort en 1505) Ibn ’Umar al Khattab aurait dit :”Que personne d’entre vous ne dise qu’il a acquis le Coran entier, car qu’en sait-il ? Beaucoup du Coran a été perdu ! Alors qu’il dise : J’ai acquis ce qui était disponible. ” (As-Suyuti, Itqan, partie 3, page 72). —–> Cela indique bien que le Coran ne nous a pas été retransmi dans son intégralité. L’Imâm Al-Bukhârî et Ibn Jarîr disent que, selon Ubayy Ibn Ka`b et Anas b. Malik, ces paroles ont été révélées dans la Sourate 102 “At-Takâthur” (La course aux richesses) : “le Prophète (paix et bénédiction d’Allâh sur lui) a dit : ‘Si le fils d’Adam avait deux vallées de richesses, il souhaiterait que lui en fût échue une troisième. Rien ne peut remplir le ventre du fils d’Adam sauf la terre (= la mort), mais Dieu revient vers celui qui revient à Lui’ …”. —–> Pourtant on ne retrouve plus ce passage dans la sourate 102 (qui ne contient que 8 versets) du coran actuel. Il a donc été enlevé. On rapporte qu’un homme récitait le Coran en compagnie de l’Imam Ja’far. Le narrateur dit qu’il entendit certains versets, durant la récitation, qui ne correspondaient pas à des versets reconnus. L’Imam Ja’far dit à la personne qui récitait : “Ne récite pas de cette manière. Récite comme les gens jusqu’à ce que le Mahdi (le Messie) arrive. Quand le Mahdi arrivera, il récitera le véritable Coran et le Coran compilé par Ali, sera de nouveau ramené !” (Usul Kafi: 2.622) —–> Cela indique bien que les versions du Coran postérieures à celles d’Ali sont considérées comme défectueuses. Selon Jabir, l’Imam Baqir aurait dit : “Personne ne peut affirmer avoir rassemblé tout le Coran tel qu’il a été révélé par Allah, si ce n’est un menteur. Les seules personnes à avoir entièrement compilé et appris par cœur le véritable Coran étaient Ali ibn Abi Talib et les Imams qui lui ont succédé !” (Usul Kafi: 1:228 ) —–> Les Chiites le confirment : “Celui qui a compilé le Coran véritable c’était Ali ibn alit tabib !” (A noter qu’ils estiment aussi que les versets relatifs à Ali ont été supprimés par Uthman, le calife imposteur anti-Chiites) Selon As-Suyuti, Aïsha, l’épouse favorite du Prophète, aurait dit : “Du temps du Prophète, la sourate des Parties faisait deux cents versets à la lecture. Quand Uthman édita les copies du Coran, seuls les versets actuels furent enregistrés !” (73). Selon As-Suyuti aussi, Uba Ibn Ka’b, l’un des grands compagnons de Muhammad, aurait demandé à l’un des Musulmans, “Combien y a-t-il de versets dans la sourate des Parties ?” Le Musulman dit : “Soixante-treize versets.” Uba Ibn Ka’b lui raconta : “Autrefois il était pratiquement égal à la sourate de la Vache (environ 286 versets) et comprenait le verset de la lapidation”. L’homme demanda : “Qu’est-ce que le verset de la lapidation ?” Uba Ibn Ka’b dit : “Si un vieil homme ou une vieille femme commettait l’adultère, lapidez-les à mort.” Au sujet de ce verset disparu, Ibn Majah a rapporté les paroles de Aisha qui disait : “Le verset relatif à la lapidation et à l’allaitement (9, 8a) est venu et sa feuille se trouvait sous mon lit : aussi, quand l’envoyé de Dieu mourut, et que nous fûmes occupés par les détails entourant sa mort, un animal domestique entra et dévora la feuille.” —–> Les textes historiques confirment effectivement que les anciens musulmans lapidaient les personnes adultères, suivant en cela ce qui était écrit dans un verset dont on n’a plus retrouvé la trace depuis. Au sujet du verset 6 de la sourate 33 “Les confédérés” (“…Pour les croyants le Prophète a priorité sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères.”), Uthman dit que le texte d’Ubai b. Ka’b comportait : “Pour les croyants le Prophète a priorité sur eux-mêmes ; et il est un père pour eux et ses épouses sont leurs mères.” —–> Source philozine

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