Par Ilan Tsadik © Metula News Agency
Mon oncle, Martin Bellie, qui vit à Toronto, nous a envoyé un rapport divertissant sur un incident qui s’est produit dans sa ville dimanche dernier. Cela s’est passé autour du plus grand magasin de liqueurs et d’alcool de l’Ontario – le LCBO – à l’intersection des rues Yonge et Summerhill.
Deux organisations anti-israéliennes, la “Coalition contre l’apartheid israélien” (sick) et “Pas en mon nom” (encore plus sick), in English Not in our name, ou encore Nion, avaient appelé à une action de boycott des vins israéliens, façon Carrefour en France.
“Pas en mon nom” est une association… juive. Pas les barbus de Natureï Karta, qui lèchent les bottes des néo-génocidaires islamofascistes à Téhéran, mais des dérangés gauchistes issus des universités nord-américaines.
Gaffe toutefois à l’amalgame trop facile : gaucher, gaucho, Groucho, de gauche, à gauche, gauche comme un balourd, sur votre gauche, à gauche en montant, à gauche de Jésus, caviar, qui porte à gauche, à gauche de Liberman (ou toujours très à droite), gauchiste, socialistefrançais hi hi ha ha ho ho, islamogaucho, centregauche, Siné, Val (à l’opposé du précédent), Vidal, Viral, communiss, Ben Gourion, papa, pseudogaucho, kikroikilestàgauche, fachogaucho, etc. Demandez notre catalogue pour plus de détails !
Reste que, comme en France, le libellé de ces méga-organisations est nettement plus long que la liste de leurs membres, puisqu’ils n’étaient qu’une petite quarantaine à braver le froid persistant de ce dimanche de printemps canadien afin de tenter de terrasser l’économie de l’Etat hébreu.
Dans des tracts, ils appelaient les consommateurs à ne pas débouchonner les bouteilles produites par les vignobles de Dalton, Margalit, Barkan, Carmel et Gush Etzion.
Devant le magasin, ils gesticulaient avec trois petites banderoles, sur lesquelles ont pouvait lire “Justice pour la Palestine” et “L’apartheid n’est pas casher”, “Cherche deux pièces cuisine en centre-ville” ou encore, “Boycottez le vin israélien”.
Là s’arrête toute similitude avec ce qui se passe en France.
A Toronto, six voitures de police s’étaient placées entre le magasin et les manifestants – une pour six boycotteurs et demi – les tenant à distance du précieux nectar.
A Paris, le gouvernement a choisi de laisser les militants verts-mollahs – également en faveur de l’excision des jeunes filles et de la lapidation de celles qui fautent en se laissant violer par leurs beaux-frères – détruire impunément les étagères de produits israéliens dans les supermarchés.
La raison étant que les leaders de ces associations de jeunes des banlieues, pour les droits de l’Homme Croyant et de la Femme Couverte à la Cuisine, ont prévenu à la télévision : “si ti m’laisse pas saccager les rayons di produits jouifs, j’ti l’appelle mes frérs et mes cousins allah riscousse”.
Et, par les poils du pubis du prophète, au ministère de l’Intérieur, on préfère laisser détruire quelques gondoles d’avocats et d’oranges made in Israël par une vingtaine de justiciers islamistes, que voir incendier des milliers de voitures françaises par des jeunes courroucés. Courroucés par la barbarie des soldats de Tsahal à Gaza, convient-il de préciser.
C’est un choix ! Bon ! Okay ! Passe ! Mais montrer au JT de France 2 qu’on cède à la menace en laissant détruire, sans envoyer la cavalerie, des produits dans un supermarché a indubitablement des effets délétères.
Pour l’image de l’Etat de droit, sûr. Et lorsqu’on commence à céder… il est difficile de reprendre la main et d’assurer l’ordre public.
Le plus ennuyeux, pour les autorités françaises, et pour les Français (surtout ceux au teint mat) tout court, c’est que la vindicte des jeunes des banlieues ne s’arrête pas aux fruits et légumes sionistes, loin s’en faut. Témoin cette scène de françonnade dans un bus de la région parisienne.
La seule faute des passagers roués de coups est d’être français. Même pas juifs, c’est pas bin croyable ! Les jeunes (pas la victime sanglante à terre, ceux qui la frappent à cinq contre un) l’expriment explicitement sur l’horreur enregistrée par des appareils de surveillance de la RATP.
Une bande de surveillance sauvée in-extrémis des oubliettes de la bien-pensance, auxquelles elle était politico-correctement destinée, par un policier over-écœuré.
Après les actes de conspuassions de la Marseillaise au Stade di Françaouis, il faudrait être un peu limité intellectuellement (con ?) pour s’étonner de ces incidents ultérieurs et de ceux qui ne vont pas tarder à venir. Il y a beaucoup de gens vivant dans l’Hexagone qui détestent la France et les Français. Avec des gouvernements qui font dans leurs frocs, Ilan ne voit pas exactement comment la vapeur pourra être inversée.
M’enfin, chacun ses problèmes, ses autobus, ses magasins et ses méthodes ; il reste suffisamment de bagnoles à brûler en France avant que l’on commence à se faire réellement du mouron. Ah ces jeunes… quels espiègles tout de même !
Mais revenons plutôt à la manière ontarienne de traiter le problème, c’est plus original. Les pro-israéliens et les démocrates torontois sont aussi plus couillus que leur semblables français. Regardez bien, mes belles Germaines, ce qui suit, vous vous êtes peut-être trompées de Tarzans et de continent.
Car, ayant appris par les media la tenue de la manifestation de boycott, les Ils torontois (t’auront toi ?) se sont massivement rendus au LCBO en question, et y ont dévalisé tout le stock de vins et liqueurs originaires d’Israël.
Au point, et c’est véridique, que les gérants ont sorti des vins casher des entrepôts qui n’ont pas du tout mûri au soleil de la Palestine.
Quand tonton Bellie est arrivé, vers 13h 55, le magasin était rempli d’amateurs de pinards de chez nous. Les étalages étaient vides, et les employés étaient allés chercher à la cave ce qui leur restait de piquette estampillée par le grand rabbin de Jérusalem.
Ils avaient disposé à la va-vite les dernières boutanches sur une table improvisée. Tonton a réussi, faisant appel à sa musculature supérieure, à dégager de l’échauffourée deux bouteilles de Margalit Cabernet Franc 2004. Il aurait même pu plus mal tomber.
Lorsqu’il parvint à la caisse, les contre-boycotteurs se déversaient toujours dans le magasin par voitures entières, mais le commerce était alors en rupture complète de stock, y compris les lots de consolation non-israéliens.
La plupart des clients quittèrent le LCBO sans même regarder les activistes médusés, réduits à ingurgiter des fonds de Coca-Cola, leurs pancartes gisant sur leurs chaussettes.
Mais oncle Bellie, qui a l’esprit taquin révélateur des lecteurs de la Ména, ne put se priver de sortir ses deux trésors de leur sac et de les agiter en direction des antisémites, avec un sourire qui, paraît-il (c’est tatie Rebecca qui me l’a raconté), lui fendait le visage d’une oreille à l’autre.
Choux blanc, donc, à Toronto, pour les partisans d’Ahmadinejad, Nasrallah, Mashal et M’bala M’bala. Tonton me dit que les cousins français pourraient en prendre de la graine, et que ce genre d’action – au surplus très amusante – est facile à organiser.
Ilan lui a répondu que la Ména était une agence de presse strictement neutre et qu’elle ne saurait participer à inciter à des actions militantes. Quant à mes Germaines adorées, elles préfèrent assurément les Ilan sans peur et sans reproche, les Hercules et les Samsons qui ne se terrent pas dans leur cave tandis que leurs ennemis piétinent leurs droits citoyens et leur honneur. Tant mieux pour les Ilan, les Hercules, les Samsons : les belles femmes aux éphèbes courageux !
Quand à Eliezer Isaac Goldberg, le président de LCBO, il me demande d’annoncer que des manifestations de boycott de produits israéliens auront lieu : demain, vendredi, à midi pile, devant leur magasin d’Ottawa, dimanche, à 14h 15, devant ceux de Montréal, et lundi, 16h, face à celui de Kapuskasing. La direction de LCBO annonce encore que les stocks sont limités et que les premiers arrivés seront les premiers servis.
(info # 010904/9) [Analyse]
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Très joli coup de plume qui a le mérite de remettre un peu les pendules à l’heure. Bravo :o)