Publié par Dreuz Info le 22 avril 2009

Les délégués européens ont quitté la salle lors de la conférence de l’ONU contre le racisme à Genève, ce lundi, pour protester contre un discours du président iranien. Mahmoud Ahmadinejad avait qualifié Israël de “régime le plus cruel et le plus raciste”. La presse européenne débat de cette provocation et de ses conséquences.

Trouw – Pays-Bas
Le boycott occidental de la conférence de l’ONU contre le racisme à Genève est une erreur, écrit le quotidien Trouw – malgré le discours du président iranien Mahmoud Ahmadinejad : “Ce sont des propos insupportables qui dénotent une évolution à juste titre très préoccupante. … On a toutefois fait de modestes progrès depuis [la conférence de Durban en 2001]. Les condamnations expresses à l’encontre d’Israël ont cette fois été rayées de la déclaration finale. De même que la critique du blasphème dont les pays musulmans en premier lieu abusent pour limiter la liberté d’expression. … Cela ne suffit pas aux absents. Mais quelles autres tribunes internationales reste-t-il donc aux défenseurs des droits de l’homme ? Ne pas participer signifie aussi abandonner ces tribunes de l’ONU aux négationnistes de l’holocauste et aux pays qui condamnent une discrimination et en nient beaucoup d’autres. Même si le dialogue reste extrêmement limité, le prix est trop élevé pour nous.” (21.04.2009)

» article intégral (lien externe, néerlandais)

La Vanguardia – Espagne
Le quotidien La Vanguardia commente le discours du président iranien Mahmoud Ahmadinejad prononcé à l’occasion de la conférence de l’ONU contre le racisme : “Sa contribution lors de la séance d’ouverture dans laquelle il a désigné Israël comme la bannière du racisme dans le monde à cause des mauvais traitements infligés aux Palestiniens, a réduit à néant toute possibilité d’entente. En signe de protestation, les représentants des 23 Etats européens ont quitté la conférence et ont ainsi apporté leur soutien aux quatre autres Etats européens ainsi qu’aux Etats-Unis, au Canada et à Israël qui ne participent pas à la conférence. … Ce serait une erreur si l’Occident répondait à la provocation d’un président Ahmadinejad qui a organisé son propre show médiatique s’adressant à son public national qui va bientôt se rendre aux urnes. Cette personne s’est de nouveau discréditée elle-même par l’incitation à la haine. On ne devrait pas lui donner la possibilité de torpiller une conférence mondiale.” (21.04.2009)

 

Libération – France
Suite au discours controversé du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Genève, le quotidien Libération critique entièrement la conférence contre le racisme : “Durban II, comme Durban I, apparaît comme une caricature de diplomatie onusienne. Offrant une tribune et des applaudissements à un Président adepte de la lapidation, homophobe et antisémite, [la conférence] laisse le champ libre aux dictatures chinoise, algérienne ou cubaine …Avec, en fond de sauce, la relativisation du concept des droits de l’homme qui ne serait que l’habile ravalement de l’impérialisme occidental. …Cet éternel débat sur l’universalisme des valeurs et de la morale oublie les victimes qui, elles, ne font pas la différence. Pour un Tibétain torturé dans une prison chinoise, pour un homosexuel cubain dans sa cellule, pour une immigrée malienne rejetée en mer, la violation de ses droits est une réalité absolue”. (21.04.2009)

» article intégral (lien externe, français)

Rzeczpospolita – Pologne
Après le discours du président iranien, le quotidien conservateur Rzeczpospolita salue le boycott polonais de la conférence contre le racisme de Genève : “A cette conférence … l’orateur principal est Mahmoud Ahmadinejad – le président de l’Iran. C’est-à-dire le président d’un pays dans lequel la discrimination et l’intolérance sont à l’ordre du jour. Et bien sûr la non-tolérance et la discrimination de nombreux groupes : femmes, jeunes filles, homosexuels, minorités religieuses. … Comme on pouvait s’y attendre, le président iranien a nommé Israël comme le meilleur exemple de racisme dans le monde. A cette occasion, il a une nouvelle fois offensé les victimes de l’holocauste, en suggérant que leurs souffrances auraient préparé la voie de l’occupation des territoires palestiniens. … C’est une bonne chose que le gouvernement polonais se soit décidé à boycotter cette manifestation. ” (21.04.2009)

» article intégral (lien externe, polonais)

La Repubblica – Italie
Dans le quotidien progressiste de gauche La Repubblica, Luigi Caracciolo écrit que l’intervention du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Genève place aussi le président américain Barack Obama dans une situation difficile : “Obama est dans le pétrin. L’homme à qui il a tendu la main pour reconstruire les relations américano-iraniennes après plus de 30 ans, … a célébré à sa manière le 120e anniversaire de la naissance d’Adolf Hitler. … Avec une perfidie bien étudiée – faisant preuve de sang froid et d’une remarquable habileté politique – Ahmadinejad a laissé entrevoir une ouverture pernicieuse à Obama en marge de son discours, en indiquant sa disposition … à ne recourir qu’à l’énergie nucléaire civile. … Avec sa provocation, Ahmadinejad pousse Obama dans ses derniers retranchements et nous les Européens avec lui, même si nous comptons peu. Elle engendre le risque que le profond désaccord entre Israël et les Etats-Unis au sujet de l’Iran … ne refasse surface.” (21.04.2009)

» article intégral (lien externe, italien)

Jyllands-Posten – Danemark
Suite au discours du président iranien Mahmoud Ahmadinejad lors de la conférence de l’ONU contre le racisme, le quotidien Jyllands-Posten craint pour la capacité de l’Occident à s’imposer : “Tout d’abord, il est maintenant évident que l’UE et l’Occident ont perdu leur voix au sein de l’ONU et ne contrôlent plus l’agenda international. … D’autre part, il se dessine à la conférence de Genève les contours d’un nouvel ordre mondial qui ne va certainement pas dans le sens de l’Europe. L’ONU, qui est née des ruines de la Seconde Guerre mondiale et a donné naissance à d’importantes conventions et à la déclaration des droits de l’homme, est maintenant dirigée par un groupe de pays qui a un agenda tout à fait différent. On pourrait considérer comme une blague le fait qu’une conférence contre le racisme et la xénophobie soit dirigée par la Lybie en collaboration avec l’Iran, le Pakistan et Cuba. Mais c’est la réalité. Et dans cette réalité, l’Occident est sur le point de perdre la bataille pour le statut d’interprète premier de la nature des droits de l’homme.” (21.04.2009)

» article intégral (lien externe, danois)

De Francis Grunchard

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