Bonjour Ilan,
je viens juste sur la pointe des pieds pour te dire combien je pense à toi en cette période d’ouverture du procès de ton bourreau et de ses complices barbares.
Je ne veux pas troubler la paix que tu as retrouvé à Jérusalem mais je voulais te dire ce qui suit :
Depuis que j’ai appris cette affaire, et dès le moment où l’on t’a découvert agonisant, je n’ai cessé de penser à toi qui aurais pu être mon fils.
J’ai pensé à ta souffrance physique et morale, aux angoisses terribles, à la peur au ventre, à l’espoir peut-être parfois d’une issue positive possible. Hélas Ilan, ils t’ont achevé de manière indicible, parce que tu étais Juif, et malgré ce que certains prétendent, tu es mort de l’antisémitisme et des idées à courte vue des ces sous-hommes et femmes du gang des barbares.
Tu es mort aussi parce la police n’a pas fait son boulot comme elle aurait dû le faire, quand on sait que Fofana a pu pendant ta séquestration quitter le territoire français pour la côte d’Ivoire et revenir tranquillement, sans être inquiété et achever son forfait !
Ilan je pense aussi à ta maman qui ne pourra certainement jamais se remettre d’un tel choc, à ta famille entière qui a été touchée en plein cœur par ta disparition dans ces circonstances horribles. Oui je pense très fort à eux pendant ce procès, afin qu’il puissent tenir le coup malgré le chagrin immense et l’évocation de ton calvaire.
Aucune sentence ne pourra être à la hauteur de ce que tu as subi, rien ne saurait punir de tels actes, ces gens ne méritent pas de vivre. Puisse la Justice divine faire que leur vie ne soit qu’un long tourment expiatoire.
Ilan, tu étais jeune, tu étais beau, tu travaillais, l’avenir te tendait les bras, mais un jour, par la complicité d’une diablesse qui t’a séduit, tu as été happé dans ce traquenard.
Ma lettre Ilan, est une lettre d’amour absolu, celui qui brûle dans les cœurs grâce à une flamme divine et qui ne s’éteint jamais. La lettre d’une maman qui comprend la souffrance d’une autre maman et la fait sienne.
J’ai eu beaucoup de pudeur à écrire cette lettre pour toi mais je voulais qu’on sache qu’il y a quantité de personnes qui ne t’ont pas oublié. Il y en a beaucoup d’autres dans mon cas, j’ai pu le constater en parlant autour de moi et en lisant des témoignages.
Ilan, je ne suis pas Juive mais je porte l’étoile de David autour de mon coup en souvenir de la Shoah et de tous les actes criminels commis contre les Juifs à ce moment-là et ensuite , jusqu’à nos jours, contre toutes les positions antisémites de certains, et bien sûr pour toi.
Repose en paix Ilan.
