« L’annonce par le gouvernement israélien d’un gel de la construction dans les colonies ne susciteront pas comme réponse de la part des pays arabes des mesures de normalisation » C’est ce qu’a affirmé ce mercredi 9 septembre le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit. Le chef de la diplomatie égyptienne a tenu ces propos lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue espagnol, Miguel Moratinos.
« Le gel de la construction n’est pas équivalent au lancement d’un processus de normalisation » a ajouté Ahmed Aboul Gheit.
D’autre part , le secrétaire général de la ligue arabe, l’Egyptien Amr Moussa, a déclaré lui aussi , lors d’une conférence de presse donnée au Caire le 6 Septembre 2009, qu’il n’y a aucune place pour une normalisation avec Israël.
Moussa, a d’ailleurs nié que cette normalisation des relations avec l’Etat hébreu puisse être offerte « sur un plateau d’argent », en simple contrepartie à l’arrêt de toute construction dans les territoires de Judée Samarie. Il a même menacé de « réaction très sévère, les pays arabes qui agiront unilatéralement pour améliorer leurs échanges avec Israël ».
En même temps Mahmud Abbas (Abou Mazen), pose aussi des conditions préalables à une rencontre avec Benyamin Netanyahu à New –York.
Par la voix de son porte parole, Nabil Abou Roudaineh, le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé le 8 Septembre dernier, les dirigeants des pays arabes à adopter une attitude « forte et unie » lors de sa rencontre avec le souverain de l’Arabie Saoudite, le roi Abdallah Ben Abdel Aziz Al-Saoud.
Voilà donc tous les efforts naïfs du président Obama pour un compromis avec les Arabes en intimidant Israël s’est retourné contre lui. Malgré ses courbettes obséquieuses et ses paroles d’auto-humiliation, il n’a obtenu aucune concession, même infinitésimale de l’Arabie Saoudite ou de l’Egypte. Les Etats arabes ont tous répondu négativement à toutes les requêtes d’Obama pour apporter quelques bribes de reconnaissance pour répondre aux concessions israéliennes.
Rappelons nous déjà que, le mois dernier , la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a été humiliée publiquement par le ministre des affaires étrangères saoudien, qui a dûment souligné qu’il n’y avait rien à négocier jusqu’à ce qu’Israël cède à toutes les exigences arabes.
Les pays arabes ont rejeté la requête du président Obama qui leur demandait des gestes de bonne volonté. Mais le plus grave est que les pays arabes refuseront tout simplement d’effectuer des gestes de bonne volonté envers Israël, même après l’annonce par le gouvernement de Netannyahou d’un gel de la construction dans les localités de Judée Samarie. Les déclarations successives du secrétaire général de la ligue arabe le 6 septembre, au Caire, et celles du chef de la diplomatie égyptienne, ce mercredi 9 septembre 2009, sont très claires dans ce sens.
Le président américain, Barack Obama, a déjà avoué qu’il est déçu par les dirigeants des pays arabes et des Palestiniens qui ne soutiennent pas autant qu’il le souhaiterait le processus de paix qu’il cherche à promouvoir. Lors d’une rencontre le 13 juillet dernier avec des dirigeants de la communauté juive américaine, Barack Obama a déclaré : « J’ai adressé des lettres aux dirigeants des pays arabes en les appelant à soutenir la paix et à le montrer par des gestes. Malheureusement, j’ai trouvé chez eux un manque de courage. J’ai trouvé aussi que les dirigeants palestiniens manquent de leadership ».
Le président américain, Barack Obama, a adressé récemment des lettres à au moins sept dirigeants de pays du Proche-Orient leur demandant de faire des gestes de confiance vis-à-vis d’Israël. Parmi les pays auxquels s’est adressé Obama : l’Arabie saoudite, l’Egypte, la Jordanie, Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Maroc
Barack Obama a adressé une lettre au roi du Maroc lui demandant de renouveler les relations entre son pays et Israël. Parallèlement, il a adressé des lettres à d’autres dirigeants de pays arabes et quand il était en Arabie saoudite, lors de son entretien avec le roi, il a demandé que des gestes soient faits vis-à-vis d’Israël dans trois domaines : l’autorisation du survol du pays par les compagnies aériennes israéliennes, l’octroi de visas à des touristes israéliens et la tenue de rencontres publiques entre dirigeants saoudiens et israéliens.
Parallèlement à l’envoi de ces lettres, l’émissaire américain George Mitchell a rencontré plusieurs dirigeants arabes et les a pressés de prendre des mesures à ce sujet. Ces derniers ont refusé jusqu’ici d’effectuer le moindre geste de bonne volonté envers Israël.
L’envoyé américain au Proche-Orient, George Mitchell, qui a pris le mois dernier congé de ses interlocuteurs arabes avec le sentiment qu’il serait dans la capacité de soutirer quelques gestes de la part du monde arabe vers Israël en l’espace d’un mois, est conscient aujourd’hui de la difficulté de sa tache et qu’il n’obtiendra aucune concession des pays arabes.
On ne peut donc que déplorer cette situation de statu quo imposée par les pays arabes .Le monde semble n’attendre de concessions que de la part d’Israël, alors que les Israéliens attendent toujours la contrepartie de leur retrait de la Bande de Gaza.
Ftouh Souhail, Tunis