par Shmuel Trigano Commentaire sur Radio J, le 18 octobre 2009
Nous vivons dans une société dont le discours public est profondément corrompu. Tout y est faux et déplacé. C’est la morale elle-même qui est devenue une idéologie.
Dans le crépuscule des utopies politiques du XXème siècle qui voulurent créer un Homme nouveau, les idéologues se sont rabattus sur la morale. Ils l’ont instrumentalisée pour promouvoir leurs intérêts partisans ou, tout simplement, carriéristes. Sont ainsi apparus sur la scène toute une gamme de figures vertueuses, très vertueuses.
Cela a commencé dans les années 1980 avec le déclin du socialo-communisme –déclin irrémédiable comme nous le montre le tableau tragi-comique du P.S. aujourd’hui–, quand les droits de l’homme ont cessé d’être une catégorie morale et juridique pour devenir un créneau idéologique. C’est ce qu’il est justifié de définir comme le droits-de-l’hommisme. Ce terme ne vise pas à dénigrer l’idée des droits de l’homme mais l’usage partisan qui en est fait. Ce fut là l’origine de la déliquescence du discours public, au point que la conscience morale se vit réduite au silence, à un exil intérieur qui étouffait son cri.
Nous avons ainsi vu se multiplier sur la scène médiatique de nouveaux types de discours public : le prêche, l’imprécation, l’accusation, la dénonciation, la remontrance.
De nouveaux acteurs politiques sont apparus avec les ONG. Voilà des gens qui s’instituent contrôleurs de la morale internationale mais qui ont un agenda politique engagé et surtout n’existent que par les fonds qu’ils obtiennent des Etats et des organisations internationales, avec tout ce que cela comporte de dépendance et de carriérisme pour leurs membres.
Cette rhétorique a envahi les médias dont une grande partie des acteurs se comporte à la façon d’un clergé qui contrôle tout mais que personne ne contrôle. Certains intellectuels ont cédé à la facilité de se prendre pour de grands esprits sur la montagne. Et les bureaucrates des partis sont devenus de vertueux personnages, faisant sans répit la morale tout azimuts, sauf à eux-mêmes. Cet étrange ministère de la parole publique nous rappelle la notion de « faux prophète ». Qui est le faux prophète ? C’est celui qui utilise la vision du réel dans un sens utilitaire. C’est celui qui fait de la parole/davar une lèpre/dever, c’est celui qui détourne la puissance de vérité qu’il y a dans le langage pour en faire une rhétorique creuse. Quand cela touche à la morale, c’est que la société est en danger.
Plus que d’une critique prophétique de ce dévoiement, nous avons besoin d’un Molière pour portraiturer les précieuses et les ridicules de notre temps.
La cause d’Israël est un test pour prendre la mesure de ce travers. Quelques cas récents nous le montrent, et notamment le phénomène d’opinion qui s’est produit autour de l’opération « Plomb durci » à Gaza. Révélation a été faite du fait que toutes les ONG israéliennes et une kyrielle d’associations qui font le procès permanent d’Israël et du sionisme, étaient en vérité le bras caché de l’Union Européenne et de ses gouvernements, cherchant à influencer du dedans la vie politique israélienne et à mettre en œuvre une réprobation morale de ses actes. Des instituts comme NGO Monitor ou des chercheurs comme Malka Markovitch ont clairement démontré la fausseté des allégations de ces pseudo-moralistes.
Récemment, le Secrétaire Général de l’ONU a accusé Israël de violer le droit international, mais quelle valeur cette condamnation a-t-elle pour quelqu’un qui a sciemment occulté l’extermination par le gouvernement du Sri Lanka de plusieurs millions de personnes ? Et le moraliste Obama, cinglant envers Israël, qu’a-t-il dit pour les bavures au Pakistan, en Afghanistan ? On n’a jamais entendu les grands moralistes à ce propos, pas de manifestation ni de boycott. A peine une mention dans les médias. Et la France qui emboîte le pas à Obama, qui condamne vertement, alors que sous Mitterrand elle a une part de responsabilité accablante dans le génocide du Rwanda ?
Non, la morale ne peut pas être à sens unique. Et nous aussi nous pouvons faire le procès de ces turpitudes. Mais nous ne l’avons pas fait.
*Commentaire sur Radio J, le 18 octobre 2009.
Elle existe dans l’Antiquité puisqu’elle est évoquée par Platon lorsqu’il dénonce les sophistes… N’est-elle pas déjà visée par le commandement : « tu ne mentiras pas » ?
Ce qui est nouveau, c’est son institutionnalisation, son utilisation comme moyen de gouvernement par la désinformation, permettant de conduire « les masses » là où on le souhaite, de « tirer les ficelles ».
Ce n’est pas fortuitement que je mentionne le commandement, car le fait d’être athée n’est pas neutre ; celui qui se sent lié par ce commandement doit –ou devrait – pour le moins se sentir gêné par le recours au mensonge.
Appeler « Pravda » (mot qui signifie en russe à la fois Vérité et Justice) un journal qui a été d’abord un journal d’ouvriers, puis est devenu celui de la désinformation et du mensonge, en dit long sur les projets de ses rédacteurs, dont l’un des plus connus fut Joseph Staline. Les batailles pour le pouvoir soviétique se sont jouées entre éditorialistes de la Pravda ou des Izvestias (= nouvelles), au bénéfice de la Pravda.
Des codes permettaient d’ailleurs de décrypter les informations :
« Bien que le contenu de la Pravda soit étroitement contrôlé par ses éditeurs, il n’est pas impossible de déceler la vérité dans le journal parmi les articles de désinformation et de propagande. De nombreux lecteurs deviennent experts dans l’art de deviner la vérité. La formulation des articles est un indice important pour comprendre le message. Les nouvelles les plus importantes sont souvent mentionnées brièvement et placées dans des rubriques obscures. Les pages du verso contiennent souvent des informations plus avérées que les pages du recto. À la place d’une mauvaise nouvelle en URSS, le journal parle d’une série de désastres similaires dans d’autres pays. » (wikipédia)
C’est le détournement du langage de la Pravda qui a inspiré à Orwell l’idée de novlangue.
C’est pourquoi il ne me semble pas que le début de la novlangue en France soit dans les années 1980. Il est bien antérieur, notamment par la désinformation sur la véritable histoire du parti communiste français, et son rôle dans la Résistance.
A la fin de la guerre, il se présentait partout comme « le parti des fusillés », et s’enorgueillissait de « 75 000 fusillés » alors que le nombre officiel est de environ 30 000. Ce que cette propagande pseudo historique ne disait pas, c’est l’alliance des communistes avec les nazis, préconisée après le pacte Molotov Ribbentrop, la minimisation des thèses nazies, le soutien au mouvement pacifiste, (Déat, un temps SFIO, rédacteur de l’œuvre, était payé par les nazis pour défendre les thèses pacifistes ; les communistes le faisaient gratuitement…) le refus de voter les crédits de guerre, les sabotages des avions, chars d’assaut et munitions, qui ont coûté la vie à des aviateurs et soldats français, la fraternisation des communistes avec les soldats de l’armée d’invasion allemande en juin 1940, jusqu’à la rupture du pacte et l’invasion de l’URSS en juin 1941.
De 1945 à 1969, date de la candidature de Jacques Duclos à la présidentielle, où ce dernier recueille 4,8 millions de voix (+ de 21 %) le pcf conserva l’image du parti de la Résistance, dont il s’appropria éhontément la propriété, la paternité, l’exclusivité.
En 1981, il représentait encore une force importante, et, image de la Résistance oblige, patriotique.
C’est alors que la novlangue a connu un nouveau développement : avec la création de SOS Racisme par Julien Dray, fils de militants pour l’indépendance de l’Algérie qui ont été priés de choisir comme les autres entre « la valise et le cercueil », mais un peu plus tard, et qui n’a tiré aucun enseignement de cette expérience et a conservée intacte son aversion pour la France, c’est la frénésie de la repentance, de la contrition, de l’antiracisme qui s’empare de tout le pays.
Les Français sont montrés du doigt, ils sont les infâmes colonisateurs, même les ouvriers et les paysans qui n’ont jamais mis les pieds dans les colonies, et qui, « travailleurs » ayant eux-mêmes subi « l’exploitation capitaliste » sont considérés comme responsables au même titre de « l’impérialisme » et du « colonialisme » dénoncés par Lénine déjà en 1916, dans « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme ».
Le cynisme de F. Mitterrand lui montre tout l’intérêt qu’il peut trouver en flattant ce nouvel électorat, à qui il dit « les immigrés sont en France chez eux », qu’on continue à répéter dans les cellules du ps et dans les établi
Il encourage Dray, qui n’hésite pas à monter de faux témoignages, joués par des acteurs, pour montrer comme les Français sont d’ignobles racistes, (l’inverse, impossible, n’étant que mensonges fascistes). Serge Malik témoigne des bidouillages des élections et des coups tordus dans « Histoire secrète de SOS Racisme », paru en 1990, ce qui montre que non seulement la désinformation et la manipulation sont actives, mais que la diversion, la dissimulation est efficace. D’autres que le ps devaient d’ailleurs avoir intérêt à dissimuler ces faits…
Quoi qu’il en soit, piloté, financé et étroitement surveillé par le ps, SOS Racisme n’est pas investi par les islamistes ou islamophiles comme le Mrap ou la LDH, mais il joue un rôle important dans l’installation de la chape de plomb, renforcée maintenant par la Halde, que les propos de la présidente d’Areva ne semblent pas émouvoir, tant ces organisations prétendument anti-racistes sont devenues des officines destinées ouvertement par « discrimination positive », à l’éradication des souchiens, des mâles blancs et de toute notre civilisation.
Churchill a dit que jamais autant d’hommes n’auront dû autant à si peu.
Hélas, on va pouvoir le répéter : la classe politique a trahi, vendu notre continent, notre culture, notre civilisation pour 3 voix aux élections, une paix factice dans les banlieues et un baril de pétrole.
Je n’en ai plus pour longtemps, mais ce que mes enfants et mes petits-enfants vont trouver, cela me désespère.