Publié par Dreuz Info le 4 décembre 2009

L’Union européenne s’apprête à déclarer : Jérusalem est aussi la capitale de la Palestine
Barak Ravid – Haaretz


La semaine prochaine, les ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne devraient appeler, pour la première fois de manière officielle, au partage de Jérusalem afin que la ville soit la capitale d’Israël et de la Palestine.
Le Haaretz a obtenu le projet de résolution rédigé par la Suède, qui exerce la présidence de l’UE. Celui-ci laisse aussi entendre que le moment venu, l’UE reconnaîtra une déclaration palestinienne unilatérale d’indépendance. Ces derniers jours, Israël mène une campagne diplomatique pour freiner cette résolution, mais ses chances de réussite sont faibles.


Le 7 décembre prochain, les ministres des Affaires étrangères de l’UE se réuniront à Bruxelles pour débattre du processus de paix. Au terme de ces débats, qui dureront deux jours, sera publiée une résolution détaillant la politique de l’Union. En vue de cette réunion, la Suède a pris l’initiative d’une résolution appelant au partage de Jérusalem et la définissant comme capitale d’Israël et de la Palestine.

Ce sera la première fois que l’Union européenne proposera officiellement une solution possible à l’une des questions fondamentales de tout accord définitif avec les Palestiniens.


Dans cette proposition de résolution, l’UE fait part de son inquiétude face au blocage du processus de paix et appelle à reprendre immédiatement les négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne. L’objectif de ces négociations, affirme la proposition, est « un Etat palestinien indépendant, démocratique, viable et possédant une continuité territoriale incluant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-est pour capitale ».


L’UE exprime également sa profonde inquiétude face à la situation à Jérusalem-est : « L’Union européenne demande à toutes les parties d’éviter les provocations. Nous n’avons jamais reconnu l’annexion de Jérusalem-est. Pour parvenir à une paix véritable, il faut résoudre le problème du statut de Jérusalem comme capitale des deux Etats », est-il dit dans la proposition de résolution.

La résolution appelle également à la réouverture des institutions palestiniennes à Jérusalem-est et affirme que « le gouvernement israélien doit cesser toute attitude discriminatoire vis-à-vis des Palestiniens de Jérusalem-est ».


La décision du cabinet restreint de sécurité de geler la construction dans les colonies pendant dix mois est mentionnée sommairement dans la proposition de résolution : « Le conseil des ministres des Affaires étrangères prend note de la décision du gouvernement israélien de geler partiellement et temporairement la construction dans les colonies et espère que cela constituera un pas vers la reprise des négociations ». De même, la levée des barrages en Cisjordanie ne suscite que peu de louanges : « De nombreux barrages restent en place pour protéger les colonies », y est-il dit.


Sur la question des frontières, l’UE souligne qu’elle n’acceptera aucune modification israélienne des lignes de 1967, à moins que ce changement soit accepté par les Palestiniens. L’UE se félicite aussi du plan proposé par le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, « et pourra, le moment venu, reconnaître un Etat palestinien ». Au ministère israélien des Affaires étrangères on considère cette phrase comme une indication selon laquelle l’Union européenne pourrait reconnaître une déclaration d’indépendance palestinienne unilatérale.


L’ambassadeur d’Israël auprès de l’Union européenne, Dan Curiel, a adressé la semaine dernière à Jérusalem plusieurs télégrammes dans lesquels il accuse la Suède de « placer l’Union européenne sur une trajectoire de collision avec Israël ».


Dans un autre télégramme, l’ambassadeur estime que la France et la Grande-Bretagne soutiennent l’initiative suédoise. Selon lui, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie ne sont pas non plus aux côtés d’Israël. M. Curiel a indiqué que pour empêcher que la résolution soit adoptée, il faudrait qu’au moins deux de ces cinq pays soutiennent Israël. Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, doit rencontrer aujourd’hui à Athènes son homologue espagnol, Miguel Moratinos, à qui il demandera que la décision de l’UE ne porte pas sur Jérusalem.


Des diplomates européens au fait des débats affirment que la résolution sera certainement modifiée en faveur d’Israël mais qu’il sera pratiquement impossible d’empêcher l’adoption d’une décision appelant au partage de Jérusalem. En effet, même les pays les plus proches d’Israël ne pourront le soutenir sur ce point car Jérusalem n’est pas concernée par la décision de geler la construction dans les colonies. A cela il faut ajouter la construction à Guilo et la démolition de maisons palestiniennes à Jérusalem-est. « Nous estimons que cette décision aidera les Palestiniens à reprendre les négociations et leur offrira une garantie européenne concernant l’établissement de la capitale palestinienne à Jérusalem », affirment ces diplomates européens.

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