Publié par Dreuz Info le 5 janvier 2010

Le vin: les pays arabes en produisent davantage aujourd’hui. Les musulmans ont avec le vin une histoire conflictuelle depuis des lustres, marquée par l’interdit religieux. Pourtant, les pays arabes en produisent de plus en plus. C’est ce que constate notamment tunisieaffaire.com, un site pour les biznessmen du Maghreb, qui explique qu’après un long intermède et les pressions islamistes, l’industrie vinicole est en pleine expansion dans les pays arabes et la consommation locale est en forte hausse.

 

Au Maroc, première surprise, les Marocains boivent beaucoup de vin: 45 millions de bouteilles par an, en progression de 7 %. C’est considérable pour une population de 34 millions d’habitants alors qu’une large partie refuse encore cette boisson pour des motifs religieux. Dans  ce pays  proche de l’Europe, le vin est couramment consommé à la maison, il n’y a pas d’interdit absolu, la seule condition c’est d’être discret.

 

 

Le vin en Tunisie connaît aussi une nouvelle jeunesse avec une production et un chiffre d’affaires en pleine croissance, ainsi qu’une amélioration constante de sa qualité, malgré l’opposition des islamistes. Vu l’étroitesse du territoire, les producteurs ont misé sur l’excellence, et nos vins sont médaillés dans les concours internationaux”. Ce fut le bon choix: avec 7 millions de bouteilles et  chiffre d’affaires de 27 millions de dollars en 2009, la production tunisienne  progresse de 10% par rapport   à l’an  dernier et 40% de la production est exportée.

 

Aujourd’hui, la Tunisie réalise un programme de développement et de mise à niveau de ses structures et a obtenu la certification ISO 9001. La réussite de ces vins produits par les vignerons de Carthage est le résultat de cette politique qualitative. « Après une restructuration du vignoble et une mise à niveau des équipements techniques », explique Belgacem D’Khili, œnologue formé à l’ENSA de Montpellier et directeur général des Vignerons de Carthage.      « Nous sommes parfaitement adaptés aux marchés internationaux des vins de qualité, alliant modernité et typicité méditerranéenne. » (1).

 

 

L’Algérie aussi  connaît  une  véritable « renaissance vinicole ». Le vin algérien est allé  aujourd’hui à la reconquête de la Méditerranée.Les producteurs de vin algériens participent massivement chaque année au salon international des vins et spiritueux méditerranéens qui  est organisé à Montpellier. Une exposition considérée comme le premier espace de transactions pour les vins méditerranéens. L’Algérie dispose plusieurs Appellation d’Origine Contrôlée (2) et produit en moyenne 500 000 hectolitres de vin par an. L’Algérie était, en effet, le premier exportateur au monde et le quatrième plus gros producteur de vin, il y a 50 ans, avec un volume de 18 millions d’hectolitres. Les vignobles représentaient la moitié des exportations algériennes et presque le tiers de son produit national brut. La viticulture entrera ensuite, dans une phase de déclin au milieu des années 60.  Pour redresser la barre, un programme de développement viticole s’est fixé comme objectif l’extension des zones dédiées à cette filière. Le sol ainsi que le climat aidants, les vignobles destinés à la production de vin s’étendent désormais sur 85.000 hectares et fournissent 2,1 millions d’hectolitres. Ce qui confère, de nos jours, à l’Algérie le dix-neuvième rang au classement mondial des pays producteurs de vin ! Les prévisions prévoient une extension des zones viticoles de 11.000 hectares supplémentaires et à l’augmentation de la production de vin de dix pour cent par an d’ici fin  2010.Boostée par un plan de développement agricole, la filière viticole algérienne  est entrain de rattraper son retard. Le but est de renouer avec les performances d’antan.

 

 

Le vin dans le reste du  monde arabe connaît aussi une nouvelle jeunesse avec une production et un chiffre d’affaires en pleine croissance, ainsi qu’une amélioration constante de sa qualité, malgré l’hostilité des milieux  islamistes.

 

“Il y a trois critères propices à la consommation du vin: l’argent, la démocratie et la paix. Même si les pays arabes ne les réunissent pas tous, les conditions sont en train timidement de devenir favorables dans cette région”, a affirmé l’oenologue français, Denis Dubourdieu.

 

 

Après une longue éclipse causée par les nationalisations et les mauvaises méthodes d’exploitation  l’industrie vinicole est en pleine expansion au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Egypte, au Liban, en Jordanie et bientôt en Syrie. Ces pays consacrent aujourd’hui 80.000 hectares à la vigne de cuve qui produit 1,3 million d’hectolitres de vin, soit 146 millions de bouteilles. Avec un chiffre d’affaires de 340 millions de dollars (230 millions d’euros) et près de 50.000 emplois directs et indirects, ce secteur voit la vie en rose.

 

En sept ans, l’Egypte a doublé sa production pour atteindre aujourd’hui 8,5 millions de bouteilles, dont les trois-quarts sont consommés par les touristes.

 

En Syrie, la nationalisation des années 1960 a également fait perdre sa saveur au vin, mais récemment, un homme d’affaires, Johnny Saadé, a planté un vaste domaine près de Lattaquié qui produira d’ici deux ans  de grande quantité de vin de  haute qualité. A Homs, c’est un prêtre hollandais qui prépare ce breuvage.

 

Au Liban, 15 ans de guerre civile ont retardé son épanouissement mais aujourd’hui, le pays compte 18 vignobles contre trois en 1990.

 

En Jordanie, Crémisan et du Latroun, deux compagnies appartenant à des chrétiens se sont lancées dans la vigne. Les 2.000 hectolitres d’”Eagle” et “Zumot” ont trouvé un débouché inespéré dans les années  auprès des Irakiens.

 

Aujourd’hui, le “Saint Georges” trouve preneur dans les monarchies du Golfe où le vin est  considéré comme interdit. Le négoce du vin dans les pays du Golfe prend aujourd’hui de l’ampleur .Afin de développer ses parts de marché à l’international,  le groupe industriel vinicole Veyret-Latour a décidé d’étudier les possibilités de se tourner vers l’Orient, plus précisément du côté des pays du golfe et de la Turquie. Lespays du golfe et de la Turquie sont énormes. opportunités de conquête sur les marchés des

 

Les pays du golfe et en particulier les Emirats Arabes Unis, gros amateurs de produits de luxe, constituent  un marché jeune où le potentiel de développement est significatif. Le marché du vin dans ces pays est en pleine progression, quoique il est difficile d’avoir des chiffres exactes .Si les musulmans en général ont avec le vin un héritage  difficile marquée par l’interdit religieux, on constate paradoxalement que  certains pays arabes en produisent de plus en plus et la qualité s’améliore constamment.

 

 

Ainsi, malgré une traditionnelle défiance de l’islam vis-à-vis de l’alcool en général et du vin en particulier, on observe que la production  vinicole est en plein essor.  Au Maghreb , l’Oranais en Algérie, la région de Nabeul en Tunisie et celle de Mekhnès au Maroc produisent la majeure partie des vins arabes avec 1,3 million d’hectolitres et une quinzaine d’appellations contrôlées, dont 20% sont exportés vers l’Europe.

 

L’engouement pour le vin déplaît aux islamistes. Au Maroc, leurs députés ont suggéré de taxer lourdement les boissons alcoolisées et en Egypte, chaque année, les Frères musulmans proposent d’interdire le vin, mais … en vain.

 

Espérant que l’année 2010 soit bien arrosée

 

Ftouh Souhail, Tunis

 

 

(1) La Tunisie affiche une production de 600 000 hectos suivant les années. Ce pays bénéficie d’un climat particulièrement clément et un formidable ensoleillement estival. Un facteur qui, avec son sol calcaire-limoneux permet de cultiver la vigne dans des conditions idéales. Cette culture date ici de l’époque romaine, comme en attestent un certain nombre de vestiges aujourd’hui au Musée du Bardo. Carthage qui était le grenier de Rome fut aussi son cellier ! Les Carthaginois ont fait prospérer ce patrimoine et ont aussi étudié la viticulture et l’œnologie comme en témoigne un Traité d’agronomie écrit par Magon, maître de l’agronomie tunisienne au VIIIe siècle avant J.-C.

 

(2) En Algérie, L’Office National de Commercialisation des produits Vitivinicoles (ONCV),  dispose d’une dizaine de zones d’Appellation d’Origine Contrôlée : Le Coteaux de Mascara, ancêtre des vins d’Algérie, Coteaux de Tlemcen, région d’histoire et de traditions, Medea ville antique, Coteaux du Zaccar, Monts du Tessala, Dahra, Aïn Bessem Bouira.

 

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