Publié par Dreuz Info le 30 mars 2010

 

 

   

 

  

  

Notre Zemmour, les autochtones et les allochtones

   

Michel Garroté

   

Mardi 30 mars 2010 – 15 Nisan 5770

   

Dans la République Bananière de Sarkozie (RBS), la bouffonnerie sera bientôt élevée au rang de vertu susceptible de décrocher la légion du déshonneur. Car en effet, dans l’affaire Zemmour comme en toute chose, les esprits à la fois libres et rieurs sont une espèce en voie de disparition.

  

Ainsi, l’excellent Gilles William Goldnadel, sur http://blognadel.over-blog.com/, dans un billet d’humeur intitulé « D’UN Z QUI VEUT DIRE ZEMMOUR », écrit avec humour (poil au cul lourd) :  « Il est sans doute inutile de s’appesantir lourdement sur l’énième polémique psycho dramatique franco-française ayant pour cadre la nouvelle question raciale issue de l’immigration et pour prétexte une nouvelle « petite phrase » reprochée, cette fois, à mon ami Éric Zemmour. Sur le fond, il n’est pas douteux, que l’intéressé – il est le premier à le reconnaître – aurait davantage précisé sa pensée, pour autant que la forme de son intervention, lui en ait laissé le temps. S’il avait disposé de l’espace nécessaire, Éric le téméraire, aurait bien entendu indiqué que son observation  sur la représentation de la délinquance immigrée n’avait pas un caractère biologique mais sociologique.

  

Mon cher et regretté Christian Jelen n’avait pas écrit autre chose dans sa courageuse « Guerre des rues » (Plon). Il aurait pu argumenter, à l’instar du Parti Communiste Belge («Le drapeau rouge en ligne») :  « Dans les grandes villes, les actes de délinquance sont-ils plus le fait des allochtones ?  Oui. La réponse est nette. Elle est confirmée par la composition de la population carcérale, par les statistiques (parfois non publiées) de la police. Et la simple probabilité statistique nous entraîne à cette conclusion. Les jeunes d’origine allochtone représentent plus de 60 % des jeunes Bruxellois de moins de 18 ans. Cela relativise déjà la question ».  En réalité, personne de sérieux ne peut contester ce qui ne devrait relever que de la banalité affligeante. Il est donc plus intéressant de s’interroger sur le caractère scandaleux d’un lieu commun. Reprenons la méthodologie de mes « Martyrocrates » :  de qui parle-t-on et qui parle ?  Le téméraire à osé désigner les immigrés par leur origine :  plus qu’un délit :  une faute de goût.

  

Le fol !  Avait-il oublié avoir déclenché une première bronca en ayant fait remarquer à sa contradictrice l’évidence chromatique de sa couleur de peau ?  Et qui parle ?  Non l’insoupçonnable porte-parole du Parti Communiste Belge, mais le représentant de la droite française et médiatique dans les émissions people de l’audiovisuel public. Décomplexé au lendemain d’une élection présidentielle prétendument libératoire, ce n’était plus de l’intrépidité, mais du suicide que de ne pas, désormais, peser ses mots au trébuchet de la bienséance, en prévision d’une déconfiture électorale qui ne pouvait que marquer le retour de la Réaction vigilante et conforme. Cette nouvelle tempête aura, une nouvelle fois, permis de démontrer à quel point la notion de « liberté d’expression » ne pouvait bénéficier exclusivement qu’à ceux qui s’en gargarisent dans leur vert d’eau saumâtre. Qui, au sein de la classe médiatique, a pris la défense de Zemmour ne serait-ce qu’au nom de cette sacro-sainte notion ?  La palme revenant à un Parisien autrefois libéré qui, le 25 mars, invoquait pour incriminer le scandaleux, sans les nommer, des magistrats qui « ne démentaient pas Éric Zemmour mais soulignaient l’inutilité de la dangerosité d’une saillie plus provocatrice qu’instructive »… Il a dit la vérité, il doit être…

  

Tandis que Stéphane Guillon, de France Inter, après avoir moqué le physique du ministre de l’immigration et l’avoir comparé à une fouine et à Iago le traître était défendu par le Syndicat des Journalistes, sans avoir fait l’objet de la moindre sanction, tandis que, quelques jours après les excuses présentées par Jean-Luc Hees, es qualité de président de Radio France, un second histrion de la même maison France présentait ses excuses aux fouines…  pas un de ces courageux hommes de presse prêts à monter sur les barricades pour défendre la liberté en danger au premier bruit de bottes imaginaire entendu dans le lointain, prêts à offrir leur poitrine aux ciseaux du censeur fantasmé, n’éprouva le besoin de défendre le principe devant lequel ils se prosternent habituellement avec un empressement de bigote.

  

À ce degré de bouffonnerie intellectuelle et morale, on ne s’étonnera pas de la convocation de l’avocat général Philippe Bilger par son Procureur Général, pour avoir – sur son blog – défendu un principe qu’il a la réputation de chérir sans discrimination, donc, sans contradiction. Lorsque l’on sait les coquecigrues proférées publiquement et impunément par certains juges qui vont jusqu’à se vanter à l’avance de ne pas appliquer les lois, selon eux, scélérates, on attend avec confiance la protestation indignée du Syndicat de la Magistrature ».

  

  

  

  

  

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