Beaucoup de films consacrés à la Deuxième Guerre mondiale pèchent par excès dramatiques ou par volonté de simplifier la réalité.
La réalisatrice Rose Bosch poursuit un tout autre but. Dans “la rafle”, elle veut raconter l’histoire du Vel d’Hiv, ces 13’000 Juifs, étrangers ou Français déchus de leur nationalité, traqués par l’Etat français pour leur seule confession. Vision inédite que ces camps de concentration gardés par des gendarmes, de ces ruelles de Montmartre souillées par les descentes des RG, des miliciens et de la police.
Quand la France martyrisait ses propres enfants.
“La rafle” est un film brillant, d’une impartialité exemplaire. Pas d’exagérations, pas de volonté de traiter tous les Français d’antisémites – ce qu’ils n’étaient pas – ou d’oublier les courageux Parisiens qui sauvèrent 10’000 Juifs de la déportation, leurs voisins, amis ou connaissances. Pas de volonté de vomir sur l’Eglise catholique – et là encore, l’Histoire lui donne raison. Aucun désir communautaire non plus : Rose Bosch n’est pas juive, et c’est peut-être là sa plus grande force. Elle parle de cette histoire avec la distance nécessaire, et ne force jamais le trait.
“La rafle” prouve que le cinéma peut parler d’Histoire sans caricature, et son impact s’en trouve décuplé. C’est LE grand succès du cinéma français en cette période de Pâques. 2 millions d’entrées en deux semaines.
Ce film fera date. A ne manquer sous aucun prétexte.
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Chacune et chacun ayant eu le temps de lire ma mise au point concernant Senec et Olivarus, j’ai retiré tous les commentaires à ce propos, y compris le mien. Bon vent….
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