Le tribunal de Haifa vient de condamner la compagnie aérienne El Al à verser 6000 euros de dommages et intérêts à deux arabes israéliens, pour les avoir humiliés lors d’un contrôle de sécurité à l’aéroport JFK de New York.
Abd al-Wahab Shalabi, 43 ans, et son frère Abd al-Aziz Shalabi, 44 ans, sont agents d’assurance. Ils étaient les deux seuls arabes du groupe de 17 personnes invités à New York par leur employeur, la Menora Assurance.
Après avoir passé la sécurité, un membre de la sécurité d’El Al, Keren Weinberg, a commencé à suivre les deux frères arabes jusqu’à l’avion. Quand Abd al-Wahab se leva pour aller aux toilettes, Keren Weinberg lui hurla l’ordre de rester à porter d’elle. Il lui répondit qu’elle n’avait aucun droit de lui parler sur ce ton, et que si elle n’avait pas l’intention de l’arrêter, « qu’elle le laisse tranquille »
C’est alors que Ilan Or, responsable de la sécurité d’El Al est entré en scène pour lui demander de s’excuser auprès de Keren Weinberg faute de quoi il ne serait pas admis à bord.
« Je me suis éloigné, je me suis assis sur un banc, et je me suis à pleurer, explique Abd al-Wahab au juge. Je pleurais à cause de l’humiliation que je venais de subir, devant tous les passagers et devant mes collègues, à cause de la façon injuste dont je venais d’être traité à cause de mon origine. Les gens se sont approchés de moi pour tenter de me consoler, mais j’étais sous le choc. J’ai pleuré comme jamais je n’avais pleuré avant en public. »
Finalement, Abd al-Wahab s’est excusé et il a pu monter dans l’avion.
Le juge Amir Toubi, dans sa décision, insiste sur le fait que si la loi autorise les services de sécurité aérienne à fouiller les passagers et leurs bagages, rien n’autorise qu’on les traite sans dignité, sans respect pour leurs droits civiques élémentaires. Il ajoute que la menace des agents de sécurité d’interdire au passager l’accès à bord s’il ne s’excuse pas est un abus d’autorité et de pouvoir, et qu’on ne peut pas, au nom de la « sainte sécurité » faire preuve d’arrogance et de rudesse.
Cette honteuse histoire est intéressante à plus d’un titre.
Elle rappelle aux sionistes aveugles pour qui Israël est absolument irréprochable et parfaite en tout, que tel n’est pas le cas. En Israël, il y a de injustices, comme dans tous les pays occidentaux, mais certainement pas plus. En Israël, il y a des défavorisés, comme dans tous les pays occidentaux, mais certainement pas plus. En Israël, il y a des tensions entre citoyens arabes israéliens et juifs israéliens, mais infiniment moins que dans les pays occidentaux.
Elle montre aux pro-palestiniens que si Israël était un état qui pratique l’apartheid, Abd al-Wahab Shalabi, et son frère Abd al-Aziz Shalabi n’auraient pas eu les honneurs du tribunal, car ils auraient tout simplement été jetés en prison sans autre forme de procès.
Elle leur montre que si Israël était un état raciste, jamais un juge n’aurait retourné l’humiliation publique contre El Al et condamné la compagnie israélienne à leur verser des dommages et intérêts.
Elle leur montre que si Israël était un état qui pratique la censure des pays arabes, jamais un journal n’aurait été autorisé à publier une telle histoire, embarrassante pour l’image d’Israël, dont ses ennemis vont faire leurs choux gras.
Elle leur montre enfin que si un tel incident est publié dans un grand quotidien israélien (en l’occurrence le Haaretz du 8 avril 2010) c’est que l’affaire est particulièrement grave et rare. En effet, celui qui prêche la théorie d’un Israël d’apartheid n’a de cesse de dénoncer une discrimination raciale quotidienne, un phénomène de la société tout entière. Hélas, si la discrimination était quotidienne, elle n’intéresserait ni les quotidiens, ni les lecteurs.
Elle rappelle enfin à la gauche éprise de démocratie et du respect des droits de l’homme que deux frères arabes, sans grands moyens financiers peuvent facilement faire triompher leur honneur bafoué devant la cour israélienne, alors qu’en France, quand deux arabes se font maltraiter par un officier de police, que ce soit sous Mitterrand, sous Jospin ou sous Sarkozy, ils peuvent peut être déposer plainte, mais ils peuvent toujours courir pour obtenir réparation de l’humiliation subie !
Que mes ennemis me disent s’ils pensent que la peine de 6000 euros est suffisante, ou s’ils pensent qu’elle est insuffisante, et que la juste sanction, c’est rayer Israël de la carte.
Si nos médias en parlent ils se focaliseront sur l’humiliation subie par ces deux israéliens arabes et non sur la justice rendue…
Très juste Cyril! Ils alimentent la haine contre Israël et son gouvernement “raciste”… C’est plus vendable!
Mais pas pour l’article de Jean-Patrick Grumberg qui véhicule des poncifs éculés et faits des amalgames qui finissent par tenir lieu de vérité.
« (…) que si Israël était un état qui pratique l’apartheid(…) ils auraient tout simplement été jetés en prison sans autre forme de procès ».
Apartheid = Afrique du Sud d’avant Mandela. Si le système a été dénoncé comme inique à juste titre, l’Etat de Droit existait bien et la Loi était respectée bien mieux qu’en bien d’autres pays. Le « développement séparé » ne voulait pas dire absence de droit pour une partie de la population et exclusion de toutes vies et prérogatives. Un nombre important de programme d’aide et de programme sociaux était d’ailleurs en place pour cette population qui hélas faisait peur. Cette « triste disposition » de la communauté blanche Sud-Africaine avait été mise en place surtout pour se protéger d’une majorité qui lui faisait d’autant plus peur que tous les pays de l’Afrique noir arrivés à l’indépendance avaient connus des dérives totalitaires épouvantables. En conséquence la minorité blanche ne voulait pas partager le pouvoir politique et décisionnel.
Une anecdote : ma sœur et son mari habitait un quartier huppé et protégé de la banlieue blanche de Jo’ burg. Une des plus belles villas du quartier appartenait à une famille noire Sud-Africaine qui avait fait fortune dans le commerce (les taxis) et vivait là en bonne intelligence avec son voisinage. C’était à l’époque de l’apartheid…
Enfin, il n’est pas sûr encore que l’Histoire ne donne malheureusement raison à la communauté blanche au moins d’avoir voulu se protéger, il n’est pas sûr que l’Afrique du Sud « moderne » ne sombre pas dans le totalitarisme sur fond tribal et ethnique comme tous les pays noirs d’Afrique, sans exception à ce jour.
L’exode de la minorité blanche est déjà bien entamé : 30% de celle-ci depuis la prise de pouvoir de l’ANC s’est exilée.
Le formidable et extraordinaire Mandela sera-t-il une parenthèse dans l’actuelle orientation de ce pays ? Il faut espérer que d’autres Mandela se révéleront !
Pourquoi cette réaction et mise au point de ma part. Pour faire court, comme dirait Michel Garroté, parce que nous véhiculons encore une vision du monde qui nous a été inculqué par la vision marxiste-tiers-mondiste-communiste lors de la guerre froide, en particulier notre perception de la période coloniale qui mériterait sans doute d’être étudiée de manière moins idéologique et plus objective et remise en perspective. Que de mensonges et de désinformation sur le sujet ! Période qui mériterait sans doute beaucoup plus de considération, d’abord de notre propre part !
« (…) alors qu’en France, quand deux arabes se font maltraiter par un officier de police, que ce soit sous Mitterrand, sous Jospin ou sous Sarkozy, ils peuvent peut être déposer plainte, mais ils peuvent toujours courir pour obtenir réparation de l’humiliation subie !
Je trouve cette affirmation déplacée et à la limite scandaleuse. Rien n’est jamais tout noir ou tout blanc et bien des jugements donnés prouvent exactement le contraire. C’est entre autre une insulte faite à Fanny Truchelut. La France a mis en place un contrôle du politiquement correct « La Halde » qui est une insulte faite au Français.
Monsieur Grumberg, vous commencez mal.
Qu’est ce que la gauche a à voir avec “rayer Israël de la carte” ? Je ne comprends pas très bien.
« (…) alors qu’en France, quand deux arabes se font maltraiter par un officier de police, que ce soit sous Mitterrand, sous Jospin ou sous Sarkozy, ils peuvent peut être déposer plainte, mais ils peuvent toujours courir pour obtenir réparation de l’humiliation subie !
Ce sont plutôt les policiers qui se font insulter et tabasser ; quant aux autres, ils sont chouchoutés !
Remarquable commentaire de Barakat, même s’il prend quand même des gants en évoquant le “merveilleux” Mandela.
“Elle rappelle enfin à la gauche éprise de démocratie et du respect des droits de l’homme que deux frères arabes, sans grands moyens financiers peuvent facilement faire triompher leur honneur bafoué devant la cour israélienne, alors qu’en France, quand deux arabes se font maltraiter par un officier de police, que ce soit sous Mitterrand, sous Jospin ou sous Sarkozy, ils peuvent peut être déposer plainte, mais ils peuvent toujours courir pour obtenir réparation de l’humiliation subie !”
Juste un petit détail, jusqu’à preuve du contraire, en France on ne détruit pas au buldozer les maisons des Arabes.