Publié par Dreuz Info le 8 avril 2010

 

haifa_court.jpg

 

Le tribunal de Haifa vient de condamner la compagnie aérienne El Al à verser 6000 euros de dommages et intérêts à deux arabes israéliens, pour les avoir humiliés lors d’un contrôle de sécurité à l’aéroport JFK de New York.

 

Abd al-Wahab Shalabi, 43 ans, et son frère Abd al-Aziz Shalabi, 44 ans, sont agents d’assurance. Ils étaient les deux seuls arabes du groupe de 17 personnes invités à New York par leur employeur, la Menora Assurance.

 

Après avoir passé la sécurité, un membre de la sécurité d’El Al, Keren Weinberg, a commencé à suivre les deux frères arabes jusqu’à l’avion. Quand Abd al-Wahab se leva pour aller aux toilettes, Keren Weinberg lui hurla l’ordre de rester à porter d’elle. Il lui répondit qu’elle n’avait aucun droit de lui parler sur ce ton, et que si elle n’avait pas l’intention de l’arrêter, « qu’elle le laisse tranquille »

 

C’est alors que Ilan Or, responsable de la sécurité d’El Al est entré en scène pour lui demander de s’excuser auprès de Keren Weinberg faute de quoi il ne serait pas admis à bord.

 

« Je me suis éloigné, je me suis assis sur un banc, et je me suis à pleurer, explique Abd al-Wahab au juge. Je pleurais à cause de l’humiliation que je venais de subir, devant tous les passagers et devant mes collègues, à cause de la façon injuste dont je venais d’être traité à cause de mon origine. Les gens se sont approchés de moi pour tenter de me consoler, mais j’étais sous le choc. J’ai pleuré comme jamais je n’avais pleuré avant en public. »

 

Finalement, Abd al-Wahab s’est excusé et il a pu monter dans l’avion.

 

Le juge Amir Toubi, dans sa décision, insiste sur le fait que si la loi autorise les services de sécurité aérienne à fouiller les passagers et leurs bagages, rien n’autorise qu’on les traite sans dignité, sans respect pour leurs droits civiques élémentaires. Il ajoute que la menace des agents de sécurité d’interdire au passager l’accès à bord s’il ne s’excuse pas est un abus d’autorité et de pouvoir, et qu’on ne peut pas, au nom de la « sainte sécurité » faire preuve d’arrogance et de rudesse.

 

Cette honteuse histoire est intéressante à plus d’un titre.

 

Elle rappelle aux sionistes aveugles pour qui Israël est absolument irréprochable et parfaite en tout, que tel n’est pas le cas. En Israël, il y a de injustices, comme dans tous les pays occidentaux, mais certainement pas plus. En Israël, il y a des défavorisés, comme dans tous les pays occidentaux, mais certainement pas plus. En Israël, il y a des tensions entre citoyens arabes israéliens et juifs israéliens, mais infiniment moins que dans les pays occidentaux.

 

Elle montre aux pro-palestiniens que si Israël était un état qui pratique l’apartheid, Abd al-Wahab Shalabi, et son frère Abd al-Aziz Shalabi n’auraient pas eu les honneurs du tribunal, car ils auraient tout simplement été jetés en prison sans autre forme de procès.

Elle leur montre que si Israël était un état raciste, jamais un juge n’aurait retourné l’humiliation publique contre El Al et condamné la compagnie israélienne à leur verser des dommages et intérêts.

 

Elle leur montre que si Israël était un état qui pratique la censure des pays arabes, jamais un journal n’aurait été autorisé à publier une telle histoire, embarrassante pour l’image d’Israël, dont ses ennemis vont faire leurs choux gras.

 

Elle leur montre enfin que si un tel incident est publié dans un grand quotidien israélien (en l’occurrence le Haaretz du 8 avril 2010) c’est que l’affaire est particulièrement grave et rare. En effet, celui qui prêche la théorie d’un Israël d’apartheid n’a de cesse de dénoncer une discrimination raciale quotidienne, un phénomène de la société tout entière. Hélas, si la discrimination était quotidienne, elle n’intéresserait ni les quotidiens, ni les lecteurs.

 

Elle rappelle enfin à la gauche éprise de démocratie et du respect des droits de l’homme que deux frères arabes, sans grands moyens financiers peuvent facilement faire triompher leur honneur bafoué devant la cour israélienne, alors qu’en France, quand deux arabes se font maltraiter par un officier de police, que ce soit sous Mitterrand, sous Jospin ou sous Sarkozy, ils peuvent peut être déposer plainte, mais ils peuvent toujours courir pour obtenir réparation de l’humiliation subie !

 

Que mes ennemis me disent s’ils pensent que la peine de 6000 euros est suffisante, ou s’ils pensent qu’elle est insuffisante, et que la juste sanction, c’est rayer Israël de la carte.

 

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading