Sur les mains d’Obama, le sang des victimes
Par Michel Garroté
Mardi 11 mai 2010 – 27 Iyyar 5770
Qui s’en souvient ? Le général Petraeus avait mis en place une nouvelle stratégie en Irak. Cette nouvelle stratégie s’était révélée extrêmement efficace. Puis, un certain Barack Hussein Obama avait fait campagne, en annonçant, entre autres inepties, le cantonnement prématuré, dans leurs casernes, des troupes US présentes en Irak. A l’époque, nous avions prédit que cette décision démagogique allait réduire à néant le remarquable travail du général Petraeus. Et nous avions affirmé que Barack Hussein Obama porterait, à l’avenir, l’entière responsabilité de la recrudescence du terrorisme alquaïdique en Irak, un terrorisme alquaïdique étranger à l’Irak et dont le peuple irakien ne veut pas.
Or, la recrudescence du terrorisme alquaïdique en Irak atteint désormais des proportions qui font froid dans le dos. Alors disons-le franchement : Obama porte sur ses mains le sang de victimes civiles irakiennes innocentes. Ce n’est pas la première fois, dans l’histoire, que les politiques, dans leurs bureaux, fichent en l’air, le travail des soldats, sur le terrain. Mais c’est la première fois qu’un président saborde son armée de façon aussi grossière et inutile, de façon à ce point grotesque et ce en dépit des erreurs passées, déjà commises en la matière, dont les leçons n’ont toujours pas été tirées. Il n’y pas plus meurtrier qu’un chef d’Etat pacifiste.
A ce propos, entre hier soir et ce matin, je lis, ça et là, sur le wire et sur le net, qu’une série d’attentats terroristes, synchronisés par Al-Qaïda ont fait au moins 119 morts et environ 350 blessés, hier, lundi 10 mai 2010, en Irak. Les attentats ont notamment frappé des marchés, une usine et des check points, dans divers quartiers de Bagdad, dans la ville pétrolière de Bassorah, située dans le sud du pays et dans d’autres localités. Salamane al Zarkani, gouverneur de la province de Babel déclare que ces attaques terroristes sont une réaction aux efforts des diverses factions chiites irakiennes pour constituer un gouvernement de coalition.
A Hilla, à cent kilomètres au sud de Bagdad, deux terroristes ont dirigé leurs voitures vers l’entrée d’une usine où les ouvriers quittaient leur travail. Une troisième bombe a explosé quand les policiers et les ambulanciers se sont rendus sur les lieux. Trois attentats à la voiture piégée ont frappé Bassorah, ville pétrolière du sud de l’Irak, causant 21 morts et plus de 70 blessés, sur un marché du centre-ville, dans le nord de la ville, près d’une station-service et dans un quartier résidentiel. A Al Souaïra, dans la province de Wassit, à 50 km au sud-est de Bagdad, deux kamikazes ont déclenché leurs explosifs sur un marché, faisant 13 morts et quarante.
A Bagdad, six barrages des forces de sécurité ont été attaqués par des terroristes qui ont tué sept membres des forces de l’ordre irakiennes. De plus, des bombes ont explosé près de trois check points, faisant plusieurs blessés. D’autres attentats terroristes perpétrés dans la province d’Anbar, située à l’ouest Bagdad, dans la ville de Mossoul, située dans le nord du pays, ainsi que dans des banlieues nord et ouest de Bagdad ont causé hier lundi au moins 119 mort et environ 350 blessés. Les attentats terroristes à Bagdad se sont produits à la même heure. Fait nouveau dans la stratégie meurtrière d’Al-Qaïda, les terroristes ont fait usage, outre les classiques kamikazes et les classiques voitures piégées, d’armes munies de silencieux.
David Petraeus le reconnaît d’ailleurs comme son maître à penser, bien avant Clausewitz.
Non, Ce n’est pas la première fois, dans l’histoire, que les politiques, dans leurs bureaux, fichent en l’air, le travail des soldats, sur le terrain. Avant Obama il y eut déjà un certain Charles De Gaulle pour inaugurer le genre. Alors même que l’armée française avait quasiment anéanti le FLN sur le terrain, l’homme ne tint aucun compte des efforts de nos soldats. Il s’empressa de « transférer » la souveraineté de l’Algérie à un collectif de brigands qui n’avaient aucune légitimité pour l’assumer. Nous aurions pu nous retirer après avoir pris le temps de mettre en place une administration et un encadrement qui se seraient montrés plus favorables au développement d’une coopération avec la France ! …… et bien non ! …… Le résultat, nous le connaissons tous à présent. Mais voilà, comme Obama aujourd’hui, c’était « l’homme providentiel » !
Les conséquences du retrait des troupes américaines, dans leurs casernements dans un premier temps avant de rentrer ensuite au pays, sont tout aussi prévisibles pour l’Irak. Règlements de comptes sanglants et impitoyables, avant de vivre quelques décennies très agitées, …… comme l’Algérie !
Alors oui, il n’y a effectivement pas plus meurtrier qu’un chef d’état pacifiste car il ne suffit pas de clamer à l’encan que l’on veut vivre dans la peau d’un agneau, pour que ça rende automatiquement les loups végétariens.
Les forces US sont en Irak depuis 2003, elles ne vont pas y rester pendant trois siècles, ou alors il faut aller exliquer ça au contribuable américain qui se débat dans une crise économique et dans un pays surendetté.
Pourquoi le gouvernement et les forces irakiennes ne sont-elles toujours pas capables en 2010 d’assurer la sécurité sur leur propre sol ?
Parler des politiciens et de l’armée de cette manière fait un peu rats des villes et rats des champs. Bon ! Nous avons tous nos rancœurs et je partage celles de l’Algérie française, de loin car j’étais jeune et au Maroc. Néanmoins De Gaulle était à l’opposé d’un pacifiste mais il avait une idée fixe : La Force de frappe française. Je pense que dans la majorité de ces cas où l’on voit le Politique imposer silence à l’Armée, il y a une dimension cachée, excessivement grave, que nous ne saurons peut-être jamais. Dans le cas de l’Algérie j’ai l’intime conviction qu’il y a eu des tractations avec les Américains : OK pour la bombe dans le Pacifique si vous lâchez l’Algérie française. Pour Barak c’est peut-être : retirez-vous ou l’on parle de la bombe (ce que vient d’écoper le gouvernement actuel d’Israël). Bon ! Ça vaut ce que ça vaut dans une conversation de Citoyens qui cherchent à comprendre les impossibles décisions qui les tracassent.
Je note aussi avec un certain dégout que , lorsque Bush était au pouvoir, le moindre attentat en Irak était à la une des journaux pour montrer “l’échec de son invasion d’un pays où il faisait bon vivre” et que le chouchou des médias étant désormais à la Maison Blanche, ceux ci sont rélégués en page 12.
Le travail de Patréus n’a jamais été analysé par les médias français (sauf I.Rioufol) alors qu’aux USA, même Newsweek a reconnu que W avait eu raison en rétablissant la démocratie.
Tout à fait d’accord avec GERARD PIERRE.