Publié par Guy Millière le 26 juin 2010

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J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé la nouvelle dans la grande presse française. Peut-être a-t-elle fait l’objet d’un entrefilet très discret qui m’a échappé. Elle ne cadre pas, en effet, avec la réalité telle que les grands médias entendent la décrire. Elle montre que la fermeté paie. Elle montre aussi que, lorsqu’on tient un certain type de discours à des va-de-la-gueule, ils révèlent leur vraie nature.  


Un bateau devait quitter l’Iran jeudi aux fins de rejoindre Gaza et de prolonger l’opération menée par le Mavi Marmara. Après que le départ du bateau qui, avait annoncé le gouvernement iranien, devait avoir à son bord des « gardiens de la révolution », ait été reporté à dimanche, ce départ a été finalement annulé. 


Un certain Hossein Sheikholeslam, secrétaire général de la conférence internationale pour le soutien de l’intifada palestinienne, lors d’une conférence de presse, a rendu public un communiqué dont je reproduis ici quelques phrases : « en raison des restrictions venant du régime sioniste d’occupation, il a été décidé que le voyage n’aurait pas lieu…. Le régime sioniste a fait du blocus une question politique et nous ne voulons pas politiser ce type d’aide humanitaire car la chose la plus importante pour nous est de briser le blocus de Gaza ».  Enfin : « De façon à priver le régime sioniste de toute excuse, l’aide collectée pour le peuple opprimé de Gaza leur sera transmise par d’autres moyens sans que le nom de l’Iran soit mentionné ».  


La raison de ce mouvement de recul piteux ? L’agence de presse officielle iranienne la donne : le gouvernement israélien a fait savoir que l’entrée dans les eaux territoriales israéliennes de tout bateau ayant pour but de briser le blocus serait considéré par Israël comme un acte de guerre.  


Il a donc suffi qu’Israël menace pour que la dissuasion fonctionne. Et il a suffi qu’Israël tape du poing sur la table pour que les dirigeants iraniens cherchent un tapis sous lequel se cacher.  


Les dirigeants iraniens feront croire à qui veut les croire qu’ils ont découvert seulement au cours des deux jours qui viennent de s’écouler qu’Iraël recourait à des restrictions : quelle découverte ! Ils ne veulent pas politiser la situation : qui pourrait penser qu’ils ont jamais voulu politiser quoi que ce soit ? Ils veulent, bien sûr, toujours briser le blocus de Gaza : à condition de ne rien faire et que leur nom ne soit pas cité.  


Je ne pense pas que la grande presse française reprendra ce genre de nouvelle. Si elle était obligée de dire que le gouvernement israélien parvient à intimider Ahmadinejad et ses sbires, comment pourrait-elle continuer à attaquer le gouvernement israélien et à défendre les positions plus ou moins lâches des gouvernements occidentaux face à l’Iran ?  


Je pense depuis des années que le régime iranien aurait pu tomber si la stratégie élaborée par George Walker Bush avait pu se trouver menée jusqu’au bout : le régime iranien peut remercier Villepin, Chirac, Schröder et Poutine qui, en 2003, ont empêché que la libération de l’Irak s’opère avec une efficacité optimale. 


Je pense depuis plus d’un an que s’il y avait encore un Président américain à la Maison Blanche et non pas un imposteur anti-américain, le peuple iranien aurait reçu le soutien nécessaire lors des élections truquées d’il y a un an.  


Je pense que le régime iranien est plus fragile et bien moins courageux qu’il ne prétend en donner l’apparence. Ce qui lui permet de sembler inquiétant est la faiblesse et la couardise, voire la complicité de ceux qui lui font face. J’ai écrit, en septembre 2009, que la position  de chef de file du monde libre n’étant plus assumée à la Maison Blanche, Binyamin Netanyahu l’avait reprise. Je n’ai pas à changer un mot sur ce point.  


Ahmadinejad est un hideux et ridicule Hitler de vaudeville. Cela ne signifie aucunement qu’il n’est pas dangereux. Cela signifie qu’il apparaît plus grand qu’il n’est parce que les acteurs occidentaux sont petits, très petits, davantage que petits, de dimensions qui leur permettraient de passer par un trou de souris au moindre claquement de doigt. Cela signifie que les petits acteurs occidentaux sont sous l’influence d’idées perverses, du style de celles qui prévalaient à Münich en 1938. Netanyahu a tiré les leçon de Münich : il est, sur la scène internationale, le seul.  
 

Guy Millière

 

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