Publié par Guy Millière le 20 juillet 2010

 

frontière avec le Liban et les territoires du Hezbollah

 

Dans un article récent (« Israel, Diaspora Jews not equal partners », Jerusalem Post, 8 juillet 2010), Isi Leibler, ancien Président du conseil des gouverneurs du Congrès juif mondial, s’inquiétait, à juste titre de la dérive qu’il constatait dans certaines organisations et mouvements affirmant soutenir Israël. Et j’entends insister sur ce point. 


A côté des gauchistes « antisionistes », des « post-sionistes » et des juifs antisémites façon Noam Chomsky, Shlomo Sand et Norman Finkelstein, il existe, notait Isi Leibler, des gens condescendants, souvent « membres d’une gauche qui se veut très bien pensante », qui prétendent apporter leur lumière et conseiller le gouvernement israélien, le réprimander, le fustiger pour ses fautes supposées en des termes qui servent les ennemis d’Israël et semblent parfois décalqués de leurs propres communiqués : et ces gens prétendent cela va de soi, agir et parler pour le « bien » d’Israël, être de vrais « amis d’Israël », voire les « meilleurs amis d’Israël ».  


Ces gens, en général, oublient au passage ce que c’est que le terrorisme et ce que c’est que le totalitarisme. Ils semblent ne pas savoir ce que contient la charte du Hamas ou ne plus vraiment s’en souvenir. Ils semblent ignorer ce que diffuse quotidiennement la télévision de l’Autorité Palestinienne en termes d’incitation au meurtre, et même les discours louangeurs envers des terroristes tenus en arabe par les dirigeants de l’Autorité palestinienne. Ils en sont sûrs, le gouvernement israélien est trop intransigeant, pas assez proche du juste milieu, pas assez « pro-palestinien » en somme, et ne fait pas assez d’efforts pour avancer vers la création d’un Etat palestinien.  


Leur « arrogance », écrivait Isi Leibler, est « ahurissante ». Et il poursuivait : « Ils ne sont pas arrêtés par le fait que le peuple israélien aujourd’hui soutient massivement les politiques menées par son gouvernement. Même Kadima, le principal parti d’opposition, sait fort bien que s’il était au pouvoir, il suivrait un cours semblable ». Puis : « Les politiques défendues » par ces gens « reflètent les vues seulement d’une frange marginale d’Israël incarnée par un mouvement tel que le Meretz, qui a gagné seulement trois sièges à la Knesset ». Ceux qui prétendent soutenir Israël ne peuvent agir et parler aux fins de tenter d’affaiblir et de déstabiliser le gouvernement israélien sans se comporter  d’une manière qui relève d’un « culot absolu et outrageant ».  


S’adressant aux juifs de la diaspora, Isi Leibler notait :« les juifs de la diaspora ont été et restent les partenaires les plus importants de l’Etat juif. Personne ne leur conteste le droit de donner leur avis sur les décisions israéliennes qui ont un impact sur le futur du peuple juif ». Mais ceci se trouve accompagné d’une nuance cruciale : mener campagne ou parler  d’une manière susceptible d’affecter les politiques tenant à la sécurité de l’Etat doit être considéré, de la part de gens qui ne sont pas citoyens d’Israël comme « outrepassant les limites ». Et Isi Leibler ajoutait sur ce point : « Les juifs de la diaspora et les citoyens israéliens ne sont pas, en ce domaine, des partenaires égaux ». Puis, plus loin, « c’est nous, nos enfants, nos petits enfants dont la vie est en jeu », ce n’est pas la vie de gens habitant New York, Rio, Londres ou Paris.  


Le rôle des véritables amis d’Israël, concluait Isi Leibler, n’est pas de critiquer Israël, tout particulièrement dans des domaines affectant la sécurité, il est de veiller à ce que l’histoire ne soit pas déformée ou falsifiée, d’apporter un soutien moral et politique à Israël lorsqu’Israël est attaqué, et pas de louvoyer dans une position trouble destinée à être politiquement correcte en « cherchant à souligner des fautes mineures » hypothétiquement commises par Israël tout en feignant d’ignorer, dans leur confort, et à des milliers de kilomètres de distance, « les horreurs qui surviendraient si les barbares qui sont à nos portes devaient l’emporter ».  


Je pensais, dans le prolongement de la pétition « Raison garder », devoir me faire l’écho des mots d’Isi Leibler.  


J’évoquais récemment ici la création aux Etats-Unis d’un Comité d’urgence pour Israël qui, selon les mots de William Kristol, entend constituer « l’aile pro-israélienne du mouvement pro-israélien ».  


Je pense qu’il existe en France des pro-israéliens au sein du « mouvement pro-israélien ».  


Je pense qu’il est plus que jamais nécessaire de distinguer les vrais amis d’Israël des faux amis. Je ne gagne strictement rien à l’écrire, sinon le fait de manifester mon soutien aux vrais amis d’Israël, le fait de dire que je comprends leurs sentiments, et que je pense que l’aile pro-israélienne du mouvement pro-israélien en France aurait tout intérêt à se renforcer, et à s’affirmer.  


C’est dans les temps difficiles qu’on voit de quelle étoffe sont faits les êtres humains : nous sommes dans des temps difficiles. Certaines étoffes se déchirent, d’autres résistent. Les étoffes qui se déchirent sont, en des temps semblables, de peu d’utilité, et encore pourrais-je en dire davantage.


Guy Millière

 

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