Publié par Abbé Alain René Arbez le 21 juillet 2010



MARTHALER DANS LA CITE DES PAPES

Par l’Abbé Alain René Arbez, Genève

Mercredi 21 juillet 2010 – 10 Av 5770

Dans sa pièce « papperlapapp », le soixante-huitard zurichois Marthaler surfe avec exubérance sur l’air du temps, déliquescent et corrosif à la fois, à l’égard de tout ce qui touche à l’Eglise catholique, à la personne du pape, à la dévotion des gens simples, aux références chrétiennes. La pièce « la plus anticléricale encore jamais jouée dans ce lieu », selon les commentateurs, est mise en scène autour de symboles démonstratifs, au cœur de ce site chargé d’histoire, avec un décor composé d’un autel, d’un confessionnal (qui n’existait pas à l’époque des papes d’Avignon, soit dit en passant !) et d’acteurs erratiques habillés de chapes et de mitres. Car quand on est gauchiste, antireligieux, on déteste spontanément l’Eglise catholique, et donc on ne s’attaquera jamais à ces religions qui aujourd’hui outragent ouvertement les droits de l’homme, bafouent les femmes et persécutent entre autres les chrétiens.

Non, on préfère cibler encore et encore, et en remettre une couche contre la chrétienté et ses valeurs fondatrices, c’est-à-dire, au fond, cracher sur sa nourrice. Car qui donc a développé les connaissances, créé les universités, enfanté la littérature, la philosophie, les arts, sinon la civilisation judéo-gréco-romaine ? Matrice culturelle raillée et pourfendue par ces belles âmes errantes et revanchardes illustrant lamentablement la sous-culture dite post-moderne, nihilisme tendance faisant le lit de lendemains qui déchantent. La pièce jouée en Avignon et tant vantée pour sa haute teneur culturelle par nombre de commentateurs ne fait pas dans la dentelle et attaque de plein fouet l’institution Eglise et son message en usant de métaphores douteuses bricolées visuellement à partir d’objets de la société de consommation (machine à laver, tronçonneuse, etc.).

Les symboles religieux y sont mis au pilori non pas pour faire une relecture critique du passé, (pourquoi pas ?), mais bien pour ridiculiser ouvertement le sentiment de foi des pauvres attardés qui osent encore se dire croyants à notre époque libérée. C’est ainsi que le Christ de Marthaler devient transgresseur provocant de sa propre eucharistie, ce qui enchante certains chroniqueurs extasiés qui voient là un magnifique théâtre empreint de poésie. Vous saviez, vous, que, en 2010, bien se foutre de la gueule des cathos en public et traîner dans le caniveau les valeurs spirituelles qui ont suscité notre culture et notre démocratie était une militance poétique ?

Abbé Alain René Arbez, Genève

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