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La Grèce, nouvelle ou fausse alliée d’Israël ?
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Par Michel Garroté
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Lundi 26 juillet 2010 – 15 Av 5770
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J’avais timidement pronostiqué un rapprochement israélo-grec en réaction au rapprochement turco-iranien. J’avais timidement pronostiqué cela, mais sans me faire trop d’illusions. Car dans les années 1970 déjà, le Pasok de Papandreou père avait donné le statut diplomatique aux terroristes de l’OLP basés à Athènes. Cela dit, face à la Turquie et compte tenu de la crise économique, la Grèce a peut-être intérêt à se rapprocher doucement d’Israël. J’ai écris « peut-être »…
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Ainsi, la visite en Israël du Premier ministre grec Georges Papandreou, la première depuis deux décennies, a marqué le réchauffement des liens entre les deux pays au moment où les relations d’Israël avec la Turquie n’arrêtent pas de se dégrader. Au cours d’une conférence de presse après sa rencontre avec M. Papandreou, le Premier ministre Binyamin Netanyahu a salué cette visite. « Nous avons échangé des vues sur les moyens de parvenir à la paix. Nous avons eu un dialogue constructif, qui est venu compléter ce dont nous avions discuté, pour la première fois, lors d’une entrevue fortuite il y a longtemps, dans un restaurant à Moscou », a déclaré Netanyahou qui n’a pas manqué de se référer également au développement des relations entre la Grèce et Israël dans les secteurs de l’économie, via l’extension des relations existantes dans les domaines de la technologie, du savoir-faire, du commerce et de l’agriculture.
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Auparavant, le Premier ministre grec avait été reçu par le président israélien, Shimon Peres, lequel a souhaité au chef du gouvernement grec, en prenant appui sur une période correspondante de crise économique en Israël, « la plus difficile conjoncture économique pour mon pays », a-t-il souligné, que la fin de la crise soit pour la Grèce un « nouveau départ ». Pendant son séjour, M. Papandreou, qui était accompagné du ministre adjoint des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, s’est rendu à Yad Vashem, le mémorial de l’Holocauste à Jérusalem. La Grèce pourrait aider à résoudre les accords de paix entre Israël et ses voisins, a déclaré son Premier ministre, George Papandreou, en visite officielle en Israël, dans une interview.
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Interrogé pour savoir si la Grèce serait prête à offrir sa médiation entre Israël et la Syrie, George Papandreou a affirmé : « mon père (ancien Premier ministre grec) et moi-même avons toujours eu traditionnellement des relations étroites avec de nombreux dirigeants arabes dans la région. Oui, nous pourrions aider. Nous ne nous imposons pas, mais oui, nous pourrions aider, c’est dans notre intérêt et dans l’intérêt du Moyen-Orient » (Note de Michel Garroté : « des relations étroites avec de nombreux dirigeants arabes dans la région », en clair, des relations avec des dictateurs ; d’où l’impossibilité, jusqu’à présent, de compter sur la Grèce…).
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« Ma visite était prévue depuis longtemps. J’ai commencé à resserrer les liens avec Israël il y a environ deux ans. Ce n’est pas ma première visite. En tant que président du Pasok (mouvement socialiste grec), j’ai des liens chaleureux avec les partis israéliens frères – Avoda et Meretz – ainsi que les parties palestiniennes sœurs – l’OLP et le parti de M. Barghouti », a-t-il encore ajouté (Note de Michel Garroté : les partis frères et les parties sœurs de Papandreou fils ne sont pas ce qu’il y a de plus fréquentable dans la région…).
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Le Premier ministre grec a déclaré jeudi 22 juillet qu’il allait transmettre au président palestinien Mahmoud Abbas un message du Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu, appelant à des pourparlers directs entre Israël et les Palestiniens, selon Haaretz du 23 juillet 2010. « Je ne suis pas sceptique, et vous non plus, en ce qui concerne la paix avec les Palestiniens », a déclaré Benjamin Netanyahu à la fin de sa rencontre avec le leader grec. « Je serais heureux que vous transmettiez à M. Abbas ce message », a ajouté le Premier ministre israélien, qui a également demandé à la Grèce d’appuyer les sanctions internationales contre l’Iran.
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Benjamin Netanyahu a rencontré son homologue grec et le ministre grec des Affaires étrangères à sa résidence officielle à Jérusalem. « Athènes et Jérusalem sont à la base de la civilisation mondiale », a-t-il déclaré à l’issue de ces entrevues. « Les relations entre nos deux pays se perpétuent à l’époque moderne où les Juifs ont toujours vécu en Grèce, a-t-il ajouté, insistant sur le fait que « la Grèce d’aujourd’hui et Israël sont les pierres angulaires de la stabilité au Moyen-Orient ».
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Sources :
http://cicad.ch, Crif, Haaretz, European Jewish Press
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Copyright Michel Garroté 2010 & sources citées
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bla bla bla de pôlitiques!
Certes,certes, le Pasok de gauche et Netanyahou de Droite, les copains dictateurs, etc.
Il est néanmoins surprenant qu’un site judéo-chrétien ne conçoive aucun réel intérêt géostratégique de long terme entre Israël et la Grèce, pays orthodoxe, fortement impliqué en Méditerannée et dans le sud de l’Europe, dont l’armée se rêve déjà en fer de lance de l’OTAN et de la Chrétienté dans cette partie offerte aux risques de pénétration turco-iranienne par les Balkans. Grèce, qui subit déjà depuis 1974 les assauts de la Turquie par Chypre et qui tire de cette alliance avec Israël, au moins un avertissement à la Turquie qui s’en détourne et s’en mord déjà les doigts…
Israël cultive des relations avec d’autres substituts à la défection turque, comme la Roumanie, en dépit du tragique accident en manoeuvre de ce soir (6 tués israéliens et 1 roumain dans un crash).
La Grèce, qui a offert son espace aérien de la Mer Egée à un aéropage de cent F-16D israéliens, en 2008, pour un exercice grandeur nature de ravitaillement en vol sur longue distance équivalente à celle parcourue pour frapper les sites nucléaires iraniens. Et pratiquer des tirs ciblés sur des batteries de s-300 achetés par la Grèce à la Russie en 2000, au cas où l’Iran parviendrait à mettre la main dessus, ce qui n’est toujours pas à l’ordre du jour.
Papandreou a t-il attendu que la crise israélo-turque soit à son comble pour prêter ses services? Ou être au fond du trou économique pour se souvenir que les Juifs disposaient de traditions bancaires?
Ne voir que l’intérêt soudain de cours terme, c’est mépriser un peu l’intelligence des politiques, qui anticipent quand même sur les mauvais coups prévisibles, même si tous les dégâts n’ont pas été évités.
Une Europe du Sud renforcée (Roumains, Grecs, Serbes, Croates…), capables de trouver des terrains d’entente avec Israël, même si ce ne sera jamais les mamours, c’est presque une question de bon sens…
PS : n’ai pas mentionné d’autres rapprochements diplomatiques, sans parler “d’alliance” (quoi que…) : avec les Chrétiens d’Arménie (pour demeurer dans la communauté culturelle et le souvenir du génocide)
et, surtout, bon nombre de pays d’Asie centrale : Azerbaïdjan (point de contrôle direct sur l’Iran), Ouzbekistan, Turkmenistan,
Khazakstan : station aérospatiale de Baïkonour, partagée avec des équipes et ingénieurs russes, indiens… zone de recherche devenue internationale, suite à l’incapacité russe d’assurer seule son devenir.
Appelons cela une diversification à toutes fins utiles, vers l’Est comme à l’égard de l’ouest…