Publié par Guy Millière le 14 août 2010

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Chacun le sait, je pense, une mosquée devrait être construite à proximité du site de Ground Zero à New York. La gauche américaine est favorable, bien sûr, et parle d’un « geste de conciliation » et d’ouverture envers une « religion de paix », soulignant qu’il n’y a aucun rapport entre les auteurs des attentats du onze septembre et ceux qui entendent faire édifier la mosquée. Le maire de New York, Michael Bloomberg, est censé être républicain, mais le discours qu’il tient est celui de la gauche américaine. L’organisation J Street, la grande sœur de l’appel J Call lancé en Europe voici quelques semaines, et qui est la première association de soutien à Israël à être sur les positions de l’extrême-gauche israélienne, et la première association de soutien à Israël à être, de surcroît, financée largement par des membres d’organisations islamiques s’est, bien sûr, déclarée elle-même favorable au projet : au nom de la tolérance, cela va de soi.

 

L’imam qui a lancé le projet, Feisal Abdul Rauf, lui, ne perd pas son temps. Il est actuellement en tournée dans l’ensemble du monde musulman aux fins de procéder à une levée de fonds. Ses principaux arrêts ? Abu Dhabi, Bahrein, le Qatar, et, bien sûr, Dubai, la plaque tournante de la finance islamique et des financements qui mènent de l’Iran vers le Hamas, le Hezbollah, et quelques autres groupes sympathiques. Il doit rassembler un minimum de cent millions de dollars, ce qui est sans doute fort peu pour ceux qui lui donnent rendez-vous.

 

Feisal Abdul Rauf est, cela va de soi, présenté comme un « modéré ». Ses liens avec la confrérie des Frères musulmans n’étant pas un secret, on peut considérer que sa « modération » a des colorations très étranges, puisque la branche « palestinienne des Frères musulmans est le Hamas. Mais il est vrai qu’en France où on expulse des roms qui n’ont jamais été musulmans aux fins de montrer que le gouvernement lutte contre la montée de l’islam radical dans les banlieues, l’UOIF, qu’en haut lieu on appelle « modérée » est elle-même la branche française des Frères musulmans.

 

Sans justifier directement le terrorisme islamique, Rauf n’en a pas moins déclaré, dans un entretien télévisé récent, que « le terrorisme ne pourrait prendre fin qu’à partir du moment où le monde occidental reconnaîtra tout le mal qu’il a fait au monde musulman ». Une mosquée tout près de Ground Zero serait vraisemblablement un lieu où les Occidentaux pourraient se rendre pour commencer à expier.

 

Barack Hussein Obama sera prêt  à leur montrer le chemin. Son message aux musulmans pour le commencement du ramadan ressemble à celui qu’aurait pu prononcer un homme converti à l’islam, avec cette différence qu’Obama n’aurait pas à se convertir, puisque, né de père musulman, il est, selon les règles de l’islam, musulman.

 

Rauf est, cela va de soi, favorable à la charia et à sa pleine application, et en faveur de tribunaux islamiques pour les musulmans aux Etats-Unis. Lorsqu’il a été invité à commenter les attentats du onze septembre 2001, il en a rapidement trouvé la cause : « les politiques américaines ».  La mosquée devrait s’appeler Cordoba Institute : Institut de Cordoue. Cordoue était la capitale du califat islamique qui a soumis l’Espagne à partir de 711. La gauche américaine décrit l’Espagne soumise comme ayant été un lieu de paix et d’harmonie entre les hommes et les religions : ne lui parlez surtout pas du statut de dhimmi, elle vous répondrait qu’après la conquête, les musulmans ont eu l’extrême gentillesse de ne pas tuer tous les Juifs et tous les Chrétiens, mais de leur faire une petite place d’individus soumis. La gauche américaine sait qu’islam veut dire soumission : elle adopte d’ores et déjà la posture adéquate, Michael Bloomberg aussi. Quant à Barack Obama, faut-il insister ? L’islam, a-t-il dit, est vecteur de justice, de progrès,  d’avancée de tous les êtres humains vers la dignité. Quelques heures avant ce beau discours, des travailleurs humanitaires étaient sauvagement assassinés dans les montages d’Afghanistan, par des gens qui ne sont sans doute pas musulmans et que Feisal Abdul Rauf n’a pas du tout dénoncés, Michael Bloomberg pas davantage, et Barack Obama moins encore. Le magazine Time était, au même moment, en vente dans tous les kiosques, et montrait en couverture le visage mutilé d’une jeune afghane coupable d’être une femme  aux yeux de ces gens qui ne sont sans doute pas musulmans. La gauche américaine a reproché à Time une faute de goût, une « récupération ». La couverture de l’édition européenne du magazine n’était pas la même. Les organisations féministes américaines, comme toutes les organisations de gauche ont dit que cela ne les concernait pas, et qu’elles ne voulaient pas contribuer à la moindre action susceptible de cautionner la guerre ou des préjugés anti-musulmans : la gauche féministe n’a que faire du sort des femmes afghanes. Elle sera la bienvenue à la mosquée de Ground Zero.

 

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Les Etats-Unis restant une démocratie et un état de Droit, une campagne d’affichage qui durera un mois va commencer la semaine prochaine. Il sera posé sur les affiches une simple question : « Why There ? ». Pourquoi là ? L’association organisatrice de la campagne, SIOA, Stop Islamisation of America, a dû, cela dit, se battre pour que la campagne puisse avoir lieu. Les Etats-Unis restent une démocratie et un état de Droit, mais, tout comme dans « la ferme des animaux » de George Orwell, certains étaient plus égaux que d’autres, il semblerait, par les temps qui courent et en l’ère Obama, que certains aient un peu plus de droits que d’autres.

 

Guy Millière

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