Publié par Michel Garroté le 17 août 2010

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Article publié sur http://drzz.info/et http://monde-info.blogspot.com/.

Droite, droite nationale et extrême-droite

Par Michel Garroté

Mardi 17 août 2010 – 7 Elul 5770

Hier soir, sur France 3, j’ai regardé un documentaire sur les années 1980. Et du coup, j’ai repensé aux années 1980, avec leurs « nouvelles valeurs » que furent l’argent facile et la frime. Les années 1980 et leur culte prépondérant de l’apparence, qui profita à de « jeunes créateurs », tels Gaultier, Rykiel ou Mugler. Les années 1980 et leur chaîne neurasthénique MTV qui « révolutionna » le monde de la « musique » avec le vidéo-clip, nouvelle source de schizophrénie. Avec, en cette France des années 1980, des réalisateurs, comme Besson et Mondino, qui filmèrent les « artistes » du moment. Avec les radios libres qui se multiplièrent. Avec les nouvelles chaînes de télévision qui apparurent. Ce fut aussi la première fois qu’un président socialiste se retrouva à la tête de la Ve République.

Les années 1980, ce furent également les premières apparitions modiques d’une certaine Carla Bruni, le corps enveloppé dans des accoutrements loufoques, le regard à la fois narcissique et pimbêche. Les années 1980, ce fut également la naissance du show-biz humanitaire, social et multiculturel, avec Coluche et Harlem Désir. Les années 1980, ce fut également la psychose du sida et le culte absolutiste du préservatif poreux. Les années 1980, ce fut également la première fois qu’un groupuscule d’extrême-droite devint un véritable parti de la « droite nationale » (ou de « l’extrême-droite », selon l’angle de mire). Tout ceci pose la question de savoir ce qui, hier et aujourd’hui, rassemble – et ne rassemble pas – la droite, la droite nationale et l’extrême-droite.

A cet égard, dans les 4 Vérités, Guillaume de Thieulloy tente l’optimisme (extraits) :  « nos divergences ne sont rien à côté de ce qui nous rassemble : le désir de voir notre patrie se débarrasser des chaînes dont le microcosme politico-médiatique et sa doctrine pré-totalitaire du « politiquement correct » l’ont accablée, pour amorcer sa renaissance. Or, nous n’avons aucune chance de sortir la France de l’ornière socialiste et immigrationniste, où elle s’enlise depuis une quarantaine d’années, si nous n’acceptons pas de nous entendre politiquement. Une entente politique, ce n’est pas une entente en tous domaines ».

Guillaume de Thieulloy ajoute :  « Un électeur de l’UMP n’a pas nécessairement vocation à passer ses vacances avec un électeur du FN ou avec un électeur qui refuse son bulletin de vote à tout parti, quel qu’il soit. En revanche, s’il est capable d’admettre qu’il est beaucoup plus proche – au moins par le but politique qu’il se fixe, à savoir la renaissance de la France – de l’électeur du FN ou de l’abstentionniste que d’un électeur socialiste, nous aurons franchi un pas de géant. Bref, le débat, oui ! L’exclusive, non ! (…) Pour nous, le principal clivage est celui qui sépare les socialistes des anti-socialistes. Si d’autres journaux de droite veulent se développer en se fondant sur d’autres clivages, grand bien leur fasse ! Nous n’avons pas vocation à remplacer la défunte ‘Pravda’ ! ». (Fin des extraits de l’article de Guillaume de Thieulloy).

A l’inverse de l’optimiste Guillaume de Thieulloy, le sarcastique Bruno Wieseneck, dans ‘Le Choc du Mois’, semble voir les choses sous un angle très différent (extraits) :  « D’abord, le socle, et donc une question préalable : de quels atouts dispose cette famille d’esprit ? Influence ? Zéro. Finances ? Zéro. Crédibilité ? Unité d’action ? Soyons sérieux. Ses publications sont en phase terminale, à part quelques titres dont la qualité ou l’originalité motive encore un lectorat par ailleurs sur-sollicité. Ses sites Internet – sauf cas rarissimes – sont peu professionnels ou, s’ils le sont, ne sont ni glamour, ni à jour. Les visiteurs se défoulent, faute de mieux, sur des forums mal modérés. Beaucoup de ses grilles de lecture sont datées (moins que celles du Parti socialiste et de la mouvance antifasciste, chez qui l’inculture du renégat culturel le dispute au grotesque du bourgeois libertaire, mais tout de même). Seule richesse : ses militants, leur rage de vivre debout, leur générosité. Mais ces derniers sont éparpillés et se soucient davantage de taper sur le copain d’à côté que de réinventer un monde, ou plus modestement de critiquer efficacement la politique gouvernementale et l’inanité intellectuelle du sarkozysme ».

Bruno Wieseneck poursuit :  « Les talents non coordonnés de la Droite nationale, de la Réaction, de la Tradition – et autres entités à elles apparentées – exécutent une danse brownienne permanente autour de leurs ego majuscules. Dans ces conditions, la génération qui serait censée reprendre le flambeau intellectuel de cette famille d’esprit – exsangue et suffisamment apathique pour avoir laissé Nicolas Sarkozy récupérer ses thématiques en 2007 sans lui sauter à la gorge – devra être plus que motivée : héroïque. Ne doutons pas de la conviction et de la résolution de la relève qui se prépare, mais interrogeons-nous cependant sur la pérennité de ce qui prétend se rebâtir sur des fondations pourries. Au lieu de se détendre et de boire frais, certains en arrivent même à perdre leur sens de l’humour, usant leurs maigres forces dans de picrocholines querelles où l’on contemple, effaré, de jeunes droitistes talentueux s’interrogeant gravement lors de conciles tenus à trois dans une cabine téléphonique. C’est amusant. Deux minutes. (…)Les traversées du désert peuvent durcir, et former des apôtres. Mais lorsque ces derniers ont quelque chose à croire et espérer. Dans le cas contraire, les traversées du désert ne fabriquent que des scissions, des abandons, des aigris, des dépressifs ou des ratés ». (Fin des extraits de l’article de Bruno Wieseneck).

Voilà donc pour la question de savoir ce qui hier et aujourd’hui rassemble – et ne rassemble pas – la droite, la droite nationale et l’extrême-droite, selon Guillaume de Thieulloy et selon Bruno Wieseneck. Je note avec intérêt que dans notre communauté de blogues, nous avions lancé le débat sur cette question dès 2007. Et je note, avec le même intérêt, qu’entre temps, la question ne trouve toujours pas de réponse satisfaisante chez les Français.

Pour ce qui me concerne, j’ai commencé, il y a quatre ans, à défendre et à valoriser, sur Internet, le concept de société libre de culture judéo-chrétienne. Aujourd’hui, en 2010, ce concept trouve écho auprès de nombreux lecteurs, notamment sur drzz.info et sur monde-info ; et auprès de quelques chroniqueurs de droite qui publient leurs écrits – et les nôtres – sur Internet. Mais en France, sauf exception, tant l’UMP que les mouvements situés à droite de l’UMP ne se sentent pas particulièrement concernés par notre concept de société libre de culture judéo-chrétienne.

Je ne cherche pas vraiment à connaître les causes de cette relative indifférence. En revanche, j’ai sur ces causes un avis personnel. En vérité, je crains que l’individualisme et le désir de faire les choses pour de l’argent et/ou pour le pouvoir puissent, éventuellement, être deux causes parmi d’autres. Du reste, le succès de drzz.info (un blog collectif) et de monde-info (mon blog personnel) réside, selon moi, dans le fait que nos chroniqueurs sont libres et bénévoles. Et je dirais même que le jour où nous choisirons des structures organisées et rémunérées, je serais peut-être le premier à le regretter assez rapidement. Et le premier à me retirer. Pour me concentrer exclusivement sur monde-info.

http://www.les4verites.com/Quelques-remarques-autour-de-l-entente-a-droite-3125.html

http://www.chretiente.info/201008174500/ou-va-la-droite-nationale/

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