Publié par Les amis de Rachel Franco le 12 octobre 2010

 

 

Cette semaine, je souhaite interroger le récit de la tour de Babel et tenter de saisir en profondeur en quoi ce récit, terriblement actuel, devrait alerter chacun de nous sur la menace totalitaire qui pèse au dessus de nos têtes.

     

Souvenez-vous ! Les hommes parlaient une même langue et avaient des paroles semblables. Ils ont souhaité bâtir une ville et une tour dont le sommet atteigne le ciel ; le texte ajoute qu’ils étaient un peuple uni parlant une même langue. Et la question se pose à juste titre : pourquoi la génération de la tour de Babel a-t-elle mérité d'être détruite et pourquoi l'Éternel a-t-il confondu leur langage ?

     

N'est-ce pas bien d'être tous unis et de former un peuple Un ? Est-ce mal de nous entendre au point de parler la même langue ? Pour répondre à ces questions, la Tradition s'attache à analyser les termes qui content les actions et les pensées des hommes de la Génération de Babel.

Voici :

     

    « Or, en émigrant de l'Orient, les hommes avaient trouvé une vallée dans le pays de Sennaar, et s'y étaient arrêtés. Ils se dirent l'un à l'autre : "çà, préparons des briques et cuisons-les au feu. Et la brique leur tint lieu de pierre, et le bitume de mortier." »

     

Il a fallu donc que les hommes quittent l'Orient, lieu de la naissance de la lumière, mais aussi lieu de l'Origine ou de l'Avant pour que les pensées coupables s'emparent d'eux. Une précision : le mot utilisé ici par la Bible est Kedem, qui veut à la fois dire Est mais aussi Origine, Premier ou Avant comme pour nous signifier que pour trouver la lumière, l'homme ne peut faire l'impasse de son origine ou des questions du sens de la vie.

     

Ils ont fait choix de remplacer les pierres par des briques et le mortier par du bitume ; qu'est-ce à dire ? Pourquoi cette volonté de faire disparaitre les pierres ? La pierre est un symbole que l'on retrouve dans de nombreuses traditions, et pour nous attacher aux traditions qui nous sont proches, nous pourrions évoquer la pierre de fondation du monde, la pierre angulaire que les bâtisseurs ont négligée ou encore Joseph appelée la pierre d'Israël.

     

Examinons le mot « pierre » en hébreu qui se dit Even et s'écrit Aleph, Beith et Noun. Ces trois lettres écrivent deux mots qui sont Av soit le Père et Ben, soit le Fils.

     

Chaque pierre est unique et garde son grain, sa nature, sa personnalité. Aucune n'est jamais identique à aucune autre ! Vouloir supprimer des pierres de la tour qui monte au ciel est un peu comme l'affirmation de la volonté de supprimer entre les hommes toutes les différences et imposer une uniformité sans couleur intérieure. La pierre juive est une pierre qui reconnait la valeur de la Transmission du père au fils, du Maitre au disciple, soit encore la valeur de la verticalité profonde.

     

Or la génération de Babel a réduit les pierres en poussière, et a choisi le ciment pour « lisser » toutes aspérités qui gêneraient la vision unitaire d'un peuple qui parle la même langue et a des paroles semblables.

 

 

Babel, en effet, est le prototype de la dictature où ni les hommes, ni même leurs paroles ne peuvent dériver de la ligne unitaire de la pensée unique.

     

La Tradition orale enseigne que Nimrod était l'idéologue de cette génération et l'un des plus grands des démagogues de l'histoire des hommes. Il était un chasseur dans sa bouche et piégeait ses contemporains par un discours séduisant que nous pouvons facilement imaginer : « Unité, égalité, plus de religion ou une seule religion pour tous, etc. ».

     

Comme il est tentant ce discours d'unité et comme il est bon d'imaginer un monde sans conflit possible ! Mais il faut ouvrir les yeux et chercher les pierres disparues ; il faut ouvrir ses oreilles et entendre la parade militaire dans la mélodie d'une vie facile.

 

 

Les mots s'habillent de noblesse pour mieux cacher l'enfer d'une dictature en marche. Toutes les pierres sont précieuses dès lors qu'elles gardent enfoui en elles le trésor de la Sagesse des Pères ; ce n'est point qu'il soit impossible de les rassembler, mais il faut veiller à l'unicité de chacune d'elle comme à la prunelle de nos yeux.

     

Ainsi Jacob, lors de son exil loin de la maison familiale a-t-il réuni sous sa tête douze pierres qui en font Une pour confier sa nuit au ciel, et il me parait essentiel que ce soit justement lorsque sa tête, siège de la pensée immatérielle, était posée sur ces douze pierres de passage qu'il a pu faire ce fameux rêve de l'échelle.

  

Douze pierres disais-je ? Comme les douze pierres sur la tunique du Grand Cohen qui symbolisaient les douze tribus d'Israël. Douze pierres encore, sans doute comme les douze apôtres et douze pierres toujours comme les douze mois de l'année.

 

Le pari est sans doute de réussir à marier l'universel et le particulier ; la difficulté est bien là, dans cette Unité indispensable qui ne saurait faire l'impasse des lumières toutes personnelles des douze tribus d'Israël et de chacun des soixante-dix peuples qui composent les Nations du monde. Je voudrai ici ajouter que le nombre douze peut en effet s´élever à l´unité supérieure car en hébreu, le mot Un se dit Ehad et il a pour valeur guématrique le nombre treize. Ne soyez donc pas surpris non plus que le mot Amour ait aussi pour valeur le nombre treize et s´apparente donc à l´unité. Pour nous élever au ciel de l´Unité, la tour des hommes ne saurait ignorer leurs différences, leurs caractères, leurs histoires qui sont autant de chances d´une rencontre authentique entre les êtres. Amour et Unité ne font-ils pas vingt six qui est la guématrie du Nom indicible ? 

 

 

Si les langages ont été confondus, c'est bien pour que nous puissions chacun avec notre univers mental nous enrichir mutuellement.

 

Aujourd'hui, la génération de Babel est bien présente ; elle parle de l'Islam comme d'une religion de paix et d'amour ; mais dans le même temps, elle assassine allègrement. Cette génération pratique aussi le terrorisme intellectuel qui nous interdit de discuter des idées et des religions, mais ne se gêne nullement pour stigmatiser les hommes qui refusent de jeter leurs pierres aux orties et n'ont pas honte de verser des larmes devant un mur de pierres.

 

Je ne manquerai pas ici l'occasion de vous dire que le mot Hamas figure dans le texte de la Bible en hébreu et que sa traduction est Iniquité, Violence, Injustice et que la chose Hamas a déplu au Ciel, ainsi que l'énonce Le livre des livres.

 

Enfin une toute dernière chose qui n'a sans doute rien à voir, mais comme j'aime la science du lien même s'il ne repose que sur mon imagination, je vous propose :

 

La semaine dernière, une grande catastrophe écologique a vu le Danube, la Hongrie et plusieurs pays touchés par une immense vague rouge venue détruire la terre. Or puisque nous avons étudié la tour de Babel, je réfléchissais au mot Tour en hébreu et je me suis aperçue que ce mot qui se dit MiGDaL peut se lire GaL DaM qui veut dire Vague de sang. Un hasard, juste un hasard la semaine où nous avons également étudié le déluge et l'arche de Noé.

 

De la même manière, j'ai aussi lu la semaine dernière un article sur le fléau des punaises qui envahit New York, une véritable plaie, un peu comme avant la sortie d'Égypte et je me suis dit que s'il devait y avoir un rapport avec les deux tours torpillées par des terroristes islamistes dans cette même ville, sans doute est-ce pour rappeler au Président Obama l'origine islamiste des attentats du onze septembre, lui qui s'est éloigné de l'Orient et de la Lumière. Mon très grand regret est bien sûr que cette plaie affecte nos amis américains.

 

Voilà, les deux derniers paragraphes de cet article sont de mon cru, un délire pur et simple ; pourtant je vous assure, je n'ai pas bu le vin de Noé, je n'ai fait que poser mes lèvres sur la coupe des secrets de l'intériorité.

 

 

Rachel Franco

 

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