Publié par Ftouh Souhail le 20 novembre 2010

Il est d’usage, dans la tradition juive, de ne pas insulter les personnes qui viennent de disparaître. Mais on pourrait dire qu’avec la disparition d’une grande gueule comme Abraham Serfaty l’air à respirer sera plus pur.

La figure emblématique de la gauche marocaine antisioniste, qui niait tout droit historique à son peuple, vient de disparaître. Abraham Serfaty sera inhumé au cimetière juif de Casablanca, près de ses parents.

Serfaty est décédé dans une clinique de Marrakech à l'âge de 84 ans. Selon son épouse, Christine Daure-Serfaty, une enseignante française, Abraham Serfaty souffrait d'une maladie pulmonaire et avait des problèmes de mémoire. 

Opposant d'Hassan II et ancien membre du Parti communiste marocain, puis du groupuscule marxiste-léniniste Ila-al-Amam ('En avant'), Abraham Serfaty avait passé dix-sept ans en prison (de 1974 à 1991) sous le régime de Hassan II, condamné par la cour de sûreté pour avoir monté un groupuscule marxiste, pour sa proximité avec les thèses indépendantistes au sujet du Sahara-Occidental, et pour son opposition à « l'absolutisme monarchique ».

Juif marocain de Tanger, il avait ensuite été banni, et déchu de sa citoyenneté, avant d'être réhabilité par Mohamed VI à son arrivée au pouvoir.

L’information de la mort d'Abraham Serfaty a rapidement fait le tour des médias arabes, et a aussitôt été publiée sur internet. La page qui lui est consacrée sur Wikipédia a été actualisée quelques heures seulement après son décès.

Personnage très apprécié dans les milieux antisionistes arabes, ses convictions antisionistes ont fait de lui une personne très célèbre, car ce juif renégat avait adopté tous les mythes judéophobes de l'antisémitisme arabe.

Oralement et dans ses écrits, l'homme proclamait souvent son appui aux droits du " peuple palestinien martyr ". Il considérait que les Palestiniens sont victimes de la « communauté internationale », entre les mains des superpuissances et des sionistes.

Il considérait les israéliens comme des étrangers et se présentait clairement comme juif marocain antisioniste. Il avait également affirmé qu’il ne visiterait  pas le Proche Orient avant la « libération totale de la Palestine ».

Ce militant antisioniste avait bâtit sa célébrité sur la haine des siens. Il était à ce titre une grande figure de la mouvance palestinophile.

Ce qui me choque personnellement, ce sont les éloges « au bon juif » qui lui furent adressées, précisément parce qu’il avait rejeté le droit de son peuple à sa souveraineté.

Sa vie dans le fond aura été bien pénible : malgré ses théories sur "le peuple qui n'existe pas", il aura vu se construire une nation puissante et forte pendant soixante trois ans, et l'immense majorité des diasporas juives la soutenir.

Il aura été un communiste militant, ce qui était courant chez les jeunes juifs marocains des années 30 et 40, et une autre cause de tristesse pour lui : l'échec du communisme, l'effondrement de l'URSS, et l'absence de résultats concrets de son engagement. Il ne lui sera resté que la haine du sionisme, le plus facile car il avait un public acquis. 

Ainsi, Abraham Serfaty, qui eut une vie très longue, connut le pire des malheurs avant de disparaître, et de voir disparaître avant lui bien de ses idéaux : seul resta, étrangement, cette rage contre l’indépendance hébraïque retrouvée.

Triste personnage, Abraham Serfaty, Juif marocain renégat, renégat de son histoire, des siens, et de sa patrie Israël.

Qu'il meure dans l'oubli.

Ftouh Souhail, Tunis

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