La Croix publie un article de Pascal Boniface prônant le boycott et la destruction d'Israël, et refuse de publier la réponse de Raphaël Draï et de Shmuel Trigano. Dreuz.info a décidé de publier la réponse refusée par La Croix.
Pascal Boniface et l’apologie de l’illégalité
Par Raphaël Draï, professeur émérite des
Universités, et Shmuel Trigano, professeur des Universités, directeur de la revue Controverses (1).
Dans un article paru dans La Croix du 26 octobre, Pascal Boniface, directeur actuel de l’IRIS, tente de justifier les appels au boycott des produits en provenance d’Israël, avec les passages à l’acte violents qui s’ensuivent dans de nombreux lieux fréquentés par le public. Quoiqu’il prétend, ces appels sont lancés en violation flagrante de l’article 225, 1 et 2, du Code pénal qui punit leurs auteurs et complices d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. L’article 225 est d’une grande netteté compte tenu des conséquences de ces appels discriminatoires tant sur la paix civile dans notre pays qu’au plan international puisqu’ils risquent d’y être assimilés à des actes de belligérance caractérisés. Aucune considération tirée de la notoriété réelle ou supposée des auteurs de ces incitations particulièrement contagieuses à l’illégalité ne saurait en annuler le caractère illicite. Au contraire, le statut de parlementaire ou de haut fonctionnaire, voire de participant à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, constitue en la matière, comme c’est le cas, un élément aggravant. D’où en effet les plaintes parfaitement légales, elles, déposées en ce sens par le Bureau National de Vigilance contre l’Antisémitisme et son président, Mr Sammy Ghozlan, commissaire honoraire de Police, devenu l’une des cibles privilégiée des boycotteurs et de leurs organisations.
Ne pouvant se maintenir sur ce terrain, Pascal Boniface est acculé à l’invocation de la politique d’ « apartheid » dont serait coupable l’État d’Israël, assimilé par lui à une Afrique du Sud de triste mémoire. Ce procédé relève d’une « rhétorique de la souillure » délibérée qui ne supporte néanmoins aucune confrontation honnête et objective avec la réalité. C’est dans la plupart des pays arabes que les Juifs n’ont plus droit de cité et que les chrétiens vivent dans la peur. Il fait injure aux institutions politiques et judiciaires de l’État d’Israël et à son peuple, qui pourraient en remontrer aux états occidentaux par le rôle qu’y joue la Cour Suprême.
Le directeur de l’IRIS laisse clairement entendre que les soutiens de cet État actuellement sous la menace d’une triple guerre : terroriste, conventionnelle et nucléaire conforteraient en fait un État raciste et s’en défausseraient en accusant leurs critiques d’« antisémitisme ».Un pareil procédé donne une idée particulièrement préoccupante non seulement de la mentalité mais des compétences réelles de Pascal Boniface tant en matière de sociologie de la communauté juive que dans le domaine des Relations internationales. L’accumulation de sophismes sectaires n’a jamais équivalu à une connaissance effective de réalités jugées de haut, à des milliers de kilomètres de distance, comme si la France ne devait pas à son tour se défendre contre une menace terroriste quotidienne et ubiquitaire.
Il y a une décennie Pascal Boniface, donnant dans l’ethnologie électorale, s’était fait remarquer par une note au PS dans laquelle il préconisait le « délaissement » – usons d’un euphémisme- par ce parti de l’électorat juif au « profit de l’électorat musulman ». Il en est résulté sa mise à l’écart de ce parti. A présent il récidive en tentant de « découpler » antisémitisme et antisionisme afin que, selon ses vues, les critiques de l’État d Israël ne fassent plus l’objet d’un odieux chantage. Il devrait pourtant veiller aux effets de sa rhétorique. A force d’accumuler les arguments de la « causalité diabolique », pour reprendre l’expression de Léon Poliakov, cette rhétorique là risque de tourner à l’auto-justification personnelle et à l’apologie de la violation des lois en vigueur dans notre pays.
Il y aurait beaucoup à dire sur l’argumentaire de Pascal Boniface. De nombreux auteurs y ont déjà répondu, dont nous sommes, mais sans doute les écarte-t-il du fait de leur origine juive (mais tout de même Pierre André Taguieff…) de sorte qu’il ne les discute même pas. Nous relevons une phrase tout de même problématique: « antisémitisme et antisionisme ne sont pas assimilables. L'antisionisme est l'opposition à l'existence de l'État d'Israël » .Que signifie être « opposé à l’existence de l’Etat d’Israël », sinon prôner la légitimité de sa destruction. On peut imaginer que les Israéliens ne se feront pas harakiri et qu’ils s’opposeront à ce politicide. Il y a en Israël environ 6 millions de Juifs. C’est devenu la plus grande concentration de population juive du globe. 30 % des enfants juifs de la planète y résident. Que serait la liquidation de cet État sinon une extermination en masse du peuple juif frappé dans sa puissance même d’avenir ? Les lecteurs et lectrices de La Croix en jugeront.
Raphaël Draï, Shmuel Trigano
(1) http://www.controverses.fr/
Petite note à part et dans l’air du temps, bien nuageux. J’ai particulièrement apprécié la fermeté avec laquelle Raphaël Draï s’est exprimé face à Mohamed Sifaoui lors d’un précédent « C dans l’air » où encore une fois, et même si Mohamed Sifaoui fait entendre clairement ce qui se passe en Algérie, lorsqu’il lui est demandé de réagir aux assassinats des chrétiens, il s’en tient à une mise à distance du problème de peur qu’il ne lui explose à la figure. Fort heureusement, la petite musique de Raphaël DraÏ est entrée dans mon oreille et m’a permis d’écouter avec calme le discours nauséabond de Caroline Fourest sur France Culture hier matin, lors de sa chronique. Il sembe fécond pour certains « penseurs occidentaux très médiatisés » de se nourrir du discours islamiste actuel et sans cesse actualisé par les injustices dont se saisissent les ONG ou les associations dès lors que l’islam est en jeu. Il en fut ainsi de l’argument de Caroline Fourest sur « la question universelle de la peine de mort », par lequel elle met sur un même pied la peine de mort en Iran et la peine de mort aux Etats Unis. J’ai lu très récemment cet argument sur un site islamiste espagnol (pour ne citer que celui-là) qui se lamentait de la sentence iranienne mais se demandait dans le même temps pourquoi nous ne réagissions pas à la condamnation à mort d’une Américaine ayant « tué son mari ». Notre intellectuelle surmédiatisée mérite-t-elle et d’autres avec elle, comme Pascal Boniface, de nous éclairer? Non.
Je viens de laisser sur http://www.la-croix.com/contacts/ le message suivant. J ignore s il sera pris en compte, mais ce ne peut pas faire de mal de leur dire ce que vous pensez de leur journal.
Nicolas Merlet
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Bonjour,
Je viens de lire avec stupefaction que le journal La-Croix vient de refuser un droit de reponse au pamphlet anti-israelien de Pascal Boniface:
http://www.dreuz.info/pascal-boniface-prone-la-destruction-disrael-la-croix-refuse-un-droit-de-reponse/#more-7251
J ai souvenir de vieux exemplaires du journal La-Croix de l annee 1917, trouves dans une vieille batisse familiale. Il y etait question de « peuple deicide ».
J ai cru que le journal La Croix avait evolue. J avais tort, il s est simplement recycle.
Puisque la politesse m y oblige, veuillez agreer mes sentiments distingues,
Nicolas Merlet
HONTE À LA CROIX !
Honte aux journaux qui se glorifient de la liberté de la presse et qui ( à l’aide de leurs opportunistes « écrivains » ) changent de vestes et de chemises jusqu’à ce qu’on leur demande d’ôter leur pantalon si ce n’est déjà fait !
Vive la France !
que voulez vous defendre devant un anticemite notoire gomme ce boniface