Publié par Jean-Patrick Grumberg le 24 novembre 2010

Re-publication de mon article publié initialement lundi 22 novembre.

Le 4 novembre dernier, une des lectrices de Drzz m’envoie un message pour me signaler l’ouverture d’une dégoutante exposition photo sur Gaza, en marge de l’expo Basquiat, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

Dégoutante expo car elle montre les blessés d’une guerre, mais seulement d’un coté, toujours le même : les Palestiniens. Les blessés civils israéliens ne sont pas assez humains ? L’expo ne le dira pas.

Dégoutante, parce que rien ne permet de distinguer les inévitables blessés civils – comme dans toutes les guerres, des civils devenus boucliers humains par la menace des néo-nazis locaux (on les appelle aussi le Hamas), des victimes d’attentats et règlements de comptes claniques qui font trembler, plusieurs fois par mois, la bande de Gaza.

Dégoutante encore parce que cette propagande silencieuse, insidieuse, qui accuse Israël d’être responsable de monstrueux crimes contre l’humanité, n’a qu’un objectif : justifier l’étape suivante ou sa disparition sera exigée. Car n’est-il pas juste de se débarrasser d’un monstre ?


La lutte contre l’ignoble désinformation prenait, avec cette exposition, un tournant nouveau : c’est sur le terrain qu’il fallait porter notre action.

Grâce au soutien actif des membres de l’association Europe-Israël, de volontaires recrutés sur Facebook, et de valeureux de la LDJ, une distribution de tracts a été organisée, dimanche 21 novembre, devant l’entrée du Musée.

Le tract, qui a été distribué à 3000 exemplaires, était d’une irréprochable neutralité, et ne pouvait faire l’objet d’aucune attaque. Des photos, prises sur des sites palestiniens, et ce titre : « Gaza, les photos qui dérangent ». De ce fait, il suivait la logique de l’expo : le public était invité à constater par lui même qu’il existe une autre vérité, à Gaza.

Mon objectif était de rétablir un certain équilibre. Informer le public, lui montrer cette facette de Gaza que cachent les médias. Le résultat fut largement au dessus de nos attentes :

L’administration du Musée, prise au piège par son indifférence – ou sa complicité, nous ne le saurons probablement jamais, était montrée du doigt par ce tract. Elle devenait l’auteur de cette propagande déguisée en expo artistique, révélée par nos photos.

Conséquence : la direction du musée a décidé, hier dimanche 21 novembre, de fermer l’exposition pour une durée d’une semaine.

L’équipe des volontaires de la distribution des tracts a essuyé, comme c’est étrange, des injures judéophobes et israélophobes : la vérité que révèle les tracts, je dois le reconnaître, est d’une rare violence, car rien ni personne ne peut contester les images – les pro-palestiniens ne le savent que trop bien, et aucune propagande ne résiste aux faits.

L’expo n’est pas définitivement fermée, et nous nous attendons déjà aux habituelles réactions des spécialistes de la propagande.

Je me lance au hasard : nous allons être accusés de suppôts de l’extrême droite, d’agents de « l’entité sioniste », de fachos, de racistes, de xénophobes, de propagateurs de la haine contre l’Islam, de menteurs éhontés qui surfont sur la misère du peuple palestinien, enfermé dans une prison à ciel ouvert, de voyous, complices du génocide des palestiniens, et de la solution finale décidée par la pieuvre israélienne. On va dire que nous avons incendié le musée, détruit des toiles de maîtres, agressé le public et blessé les services d’ordre * ! (hélas, le public ne sait que trop bien qui incendie, détruit et agresse, et je ne serai guère étonné que ceux qui nous accuserons soient les premiers à brûler des voitures). On nous traitera de néo-nazis… de… de …. j’en oublie aidez moi. Ah oui : d’islamophobe !


Photo des violents casseurs sionistes !

Je me risque à une autre folle idée : les médias vont relayer la thèse mensongère des professionnels de la propagande pro- palestinienne, ils vont interroger les propagandistes habituels, le musée, mais pas les responsables de la distribution du tract, et ils ne vont pas se fatiguer à vérifier les faits. On parie ?!

Quelles que soit les conséquences et les suites de notre action, tirons déjà une première leçon : la vérité vaincra le mensonge. Que cette action, quoique modeste, donne des idées à ceux qui souffrent de la chape de plomb qui s’abat lentement sur nous. Qu’elle suscite des idées. Qu’elle fasse des petits.

Saluons aussi cette sage décision prise par le Musée de fermer l’expo.

Elle témoigne de son désir d’apaisement, de son désir de prendre du recul pour méditer sur ce très malheureux faux pas. Souhaitons qu’elle prendra la pleine mesure que ce genre de caricature simpliste d’exposition artistique ne rend compte ni de la réalité, ni de la complexité du conflit israélo-palestinien, et qu’elle ne fait qu’attiser, en France, une haine des Juifs croissante, que seuls les aveugles distinguent encore de l’antisionisme. Elle remet également le Musée à sa place naturelle : si le musée se met à faire de la politique, devrons nous aller à l’Assemblée Nationale pour voir Picasso et Monet ?

Paris n’est pas Gaza, les Musulmans de France ne sont pas palestiniens, et les Juifs de France ne sont pas israéliens. Il serait souhaitable que représentants de l’État et médias s’en souviennent et prennent la mesure de leur responsabilité dans l’importation du conflit. Notre rôle est de le dénoncer.

Le jour ou j’ai pris conscience qu’en France les pires ennemis d’Israël, ceux qui veulent sa disparition, sont souvent ceux là mêmes qui œuvrent pour l’invasion par l’Islam, et donc la disparition de la France telle que nous la connaissons, j’ai mieux compris ce qui nous rapproche.

Jean-Patrick Grumberg

*La réalité est qu’un agent de la sécurité a proféré des propos antisémites à un de nos amis, et que le groupe qui distribuait a appelé la police, qui est arrivée immédiatement. Ce serait la première fois de l’histoire qu’une bande de casseurs appelle la police ! Est ce que cela donnera envie aux journalistes et à l’AFP de vérifier les faits qu’ils rapporteront ?

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