Publié par Ftouh Souhail le 14 décembre 2010

 

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a  limogé lundi son ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, a annoncé l'agence officielle IRNA, sans donner d'explications. L’annonce a été faite alors que celui-ci est en visite au Sénégal.

Manouchehr Mottaki était en poste depuis plus de cinq ans. Il sera remplacé, à titre provisoire, par le chef du programme nucléaire iranien, Ali Akhbar Salhi.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a fait dimanche sa dernière déclaration, en affirmant que la cause profonde des problèmes de la région est "le régime sioniste" qui possède des armes nucléaires.

Lors d'une rencontre avec son homologue australien, Kevin Rudd, en marge de la troisième édition Democracy Forum (BDF) sur le thème "démocratie et promotion de la paix et de la stabilité" qui se tient à Bali, il a dénoncé l'attitude des pays occidentaux qui consiste à fermer les yeux sur "les atrocités perpétrées par le régime israélien".

Se référant aux politiques de l'Iran en matière d'armes nucléaires, reprise par le slogan «l'énergie nucléaire pour tous, l'arme nucléaire pour personne", il a sévèrement critiqué la politique du "deux poids deux mesures" de l'Occident à ce sujet.

Ce limogeage atteste d’un véritable malaise politique à Téhéran. Ces derniers mois, des différends avaient opposé le chef de la diplomatie au président iranien. En particulier, Manouchehr Mottaki avait critiqué le président Ahmadinejad pour avoir nommé plusieurs représentants spéciaux aux différentes régions du monde : il avait notamment nommé son chef de cabinet, Esfandiar Rahim Mashaie, comme son représentant spécial pour le Proche-Orient.

Mais le limogeage intervient surtout suite à des défections en série dans les ambassades d’Iran. Après l’élection présidentielle de juin 2009, ainsi que la violente répression qui s’est abattue par la suite sur les manifestants iraniens, le Ministère iranien des Affaires étrangères est confronté à un nombre plus important  de diplomates qui entrent en dissidence, en augmentant la pression sur le régime.

En septembre 2010, Farzad Farhangian, ex-troisième conseiller à Bruxelles, a présenté ses excuses au peuple iranien, en indiquant qu’il avait quitté ses fonctions de diplomate, et demandait l’asile politique en Norvège pour “prendre position en soutien au peuple iranien et au mouvement d'opposition”. Farzad Farhangian, qui occupait les fonctions de responsable des communications à l'ambassade iranienne de Belgique, a fui son poste et a obtenu l’asile à Oslo.

Cette défection a précédé, à peine quatre jours plus tard, celle de Hossein Alizadeh, deuxième conseiller à l’ambassade d’Iran à Helsinki, qui a demandé l’asile politique en Finlande. Alizadeh a indiqué avoir pris cette décision pour protester contre la violente répression survenue en Iran à la suite des dernières élections présidentielles. Il a notamment assuré que les diplomates iraniens étaient “en majorité contre le régime”.

Mais la défection la plus retentissante reste sans nul doute celle, en janvier 2010, du Consul de l’ambassade d'Iran à Oslo, Mohammad Reza Heydari, qui s’est vu accorder, un mois plus tard, l’asile politique en Norvège. Il avait démissionné de ses fonctions pour protester contre la répression des manifestations de l’opposition iranienne.

Mohammad-Reza Heydari, ex-consul à Oslo, avait lancé cette année la campagne “Ambassades vertes”, visant à rassembler des diplomates iraniens, à l’étranger et à l’intérieur de l’Iran, opposés à la réélection à la présidence de Mahmoud Ahmadinejad. Cette campagne des “Ambassades vertes” est soutenue par l’homme d’affaire d’origine iranienne Amir Jahanchahi, basé à Londres et à Paris, et créateur du mouvement d’opposition “Vague verte” appelant au renversement du Régime iranien.

La vague de défections iraniennes, qui va se  poursuivre en 2011, symbolise les déchirements de plus en plus importants au sein du régime islamique. Le mouvement «Vague verte» semble donc avoir réussi à affecter la diplomate iranienne de haut rang.

Selon la canadienne Homa Arjomand, coordonnatrice de la Campagne internationale pour la fermeture des ambassades iraniennes à travers le monde, les dissidents iraniens réfugiés à l'étranger sont en première ligne pour assurer la défaite de la République islamique en Iran.

Le 28 novembre 2010, à Jérusalem, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, se référant à la menace iranienne lors de sa rencontre avec le président Allemand Christian Wolff, a déclaré qu'il fallait intensifier les sanctions contre l'Iran, et fournir un soutien massif aux organisations d'étudiants, et autres organisations de résistance pour les libertés.

Ftouh Souhail

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