Publié par Guy Millière le 13 janvier 2011

Israël a des ennemis avoués et avérés : les pays membres de l’Organisation de la Conférence islamique et de la Ligue Arabe, par exemple. On peut aisément ajouter à la liste toutes les organisations islamique, « pro-palestiniennes » ou « anti-sionistes » qui existent dans le monde occidental.

Israël a aussi une autre catégorie d’ennemis. Les hypocrites. On sait, depuis son arrivée à la Maison Blanche, que Barack Obama nourrit des sentiments qui ne sont pas particulièrement affectueux envers l’Etat hébreu, et que son administration est truffée de gens qui pensent comme lui, Hillary Clinton comprise, mais il parlera, bien sûr, tout comme Hillary Clinton d’« amitié ».

L’hypocrisie est aussi pratiquée par l’Union Européenne. Dès qu’un mot concernant Israël est émis par cette entité, on sait qu’il faut chercher la perfidie, l’arrogance et la manœuvre qui se cachent sous chaque lettre. Voici quelques jours, Catherine Ashton, qui semble viser un poste d’ambassadrice à Ramallah ou à Gaza, faisait des remontrances concernant la démolition d’un hôtel désaffecté depuis longtemps à Jérusalem, et concernant le fait que les autorités avaient délivré un permis de construire pour un immeuble qui devrait être érigé sur le terrain, et abriter des familles juives. Ce qui indignait madame Ashton, c’est précisément cela : des familles juives. Pour les gens comme madame Ashton, la Palestine doit être judenrein. Elle en a parlé avec Mahmoud Abbas, et leurs vues convergent sur le sujet. Qu’il y ait des Juifs dans l’entité sioniste, comme ils disent, la dérange, bien sûr. Mais qu’il y en ait dans Jérusalem Est, la partie de la ville dans laquelle l’Union Européenne rêve de voir organisée une grande rafle de toutes les personnes qui, en 1940, auraient dû porter l’étoile jaune, c’est pour elle absolument insupportable. Et puis, l’hôtel qui a été démoli avait, bien sûr, une valeur sentimentale pour divers Européens. Il avait appartenu à Amin al Husseini, un homme qui en son temps avait voulu, comme madame Ashton, la Palestine judenrein. Un homme qui avait même voulu une Europe judenrein, et qui donnait des conseils à un autre homme qui voulait faire une grande Europe, longtemps avant qu’il y ait des gens comme madame Ashton, un certain Adolf Hitler. Si vous posez la question à madame Ashton, elle vous dira, pour autant qu’elle aime énormément Israël et les Juifs.

Aujourd’hui, il semble que des diplomates européens sont préoccupés par des menaces qui pèseraient sur la démocratie israélienne. Binyamin Netanyahu veut-il faire un coup d’Etat ? Envisage-t-il de faire tirer dans la foule comme les dirigeants tunisiens et algériens, à qui aucun diplomate européen ne fait de remontrances ? Non. Le parlement israélien vient, seulement, de lancer une enquête aux fins de déterminer d’où viennent les fonds d’organisations d’extrême-gauche israélienne qui mènent des campagnes de diffamation et de diabolisation contre Israël, et qui donnent des armes à ceux qui mènent une guerre de délégitimation d’Israël dans diverses instances internationales, dont l’ONU. Est-il envisagé d’interdire ces organisations ? Non, même pas. En quoi la transparence financière déplaît-elle à l’Union Européenne ? Pour une raison très simple : il semble que l’essentiel des fonds concernés viennent de l’Union Européenne, des pays qui la composent, et d’un certain nombre de pays arabes. La transparence laisserait donc voir que les organisations concernées, telles B’Tselem ou Breaking the Silence, sont payées par des puissances étrangères hostiles à Israël, avec des intentions qu’il n’est pas difficile de deviner. Appeler « menace pour la démocratie israélienne » une action visant à la transparence est pour le moins pervers, surtout lorsque l’accusation vient d’une instance opaque, débordant de prébendes, et non démocratique. L’Union Européenne craint, essentiellement, que son hypocrisie soit mise au jour. Elle ne devrait pas : chacun sait depuis longtemps que l’Union Européenne finance largement l’Autorité Palestinienne, et fait imprimer à ses frais des livres scolaires palestiniens sur lesquels Israël n’existe pas.

Si l’Union Européenne reconnaissait immédiatement un Etat palestinien allant de la Méditerranée au Jourdain, avec comme président légitime Mamoud Abbas, cela ne changerait strictement rien à la situation sur le terrain, car l’Europe est impuissante, et cela aurait au moins le mérite de la franchise. Est-ce que je pense que des gens comme madame Ashton sont antisémites ? Non, je pense qu’ils sont seulement « antisionistes », comme disent les antisémites raffinés en Europe, et qu’ils ont une affection particulière pour les Juifs morts.

Guy Millière

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