Publié par Guy Millière le 15 janvier 2011

Le discours que Barack Obama est allé prononcé à Tucson a été, pour la première fois depuis le début de sa présidence, un discours digne et approprié à la situation. Cela a été le meilleur discours de sa carrière politique, je me dois de le reconnaître. Si Obama parlait toujours sur ce mode, et si ses actions depuis deux ans avaient correspondu à ce discours, je n’aurais aucun reproche à lui faire. Je pourrais même dire, en l’ayant écouté : il a pris la posture de Président des Etats-Unis. 

Malheureusement, cela ne peut faire oublier tout ce qui a été fait depuis deux ans, non. Cela ne peut effacer qu’Obama a mené une politique intérieure désastreuse et une politique étrangère plus désastreuse encore. 

Malheureusement, cela ne peut faire oublier non plus la foule venue assister au discours, et qui semblait composée de gens venus pour applaudir un autre Obama, celui qui gouverne le pays depuis deux ans. Et cette foule a eu des attitudes indignes, qui montre qu’il existe effectivement aujourd’hui deux Amériques. L’une est à gauche et incarne une gauche en pleine crise d’hystérie. L’autre aspire au respect des institutions et de ce qui a fait des Etats-Unis ce qu’ils sont. 

On ne peut oublier non plus que ce qui est enclenché est la campagne présidentielle de 2012. Barack Obama sait que s’il veut avoir un espoir de gagner, il doit absolument se recentrer et tenter d’adopter une attitude à la Bill Clinton. J’ai envisagé cette éventualité, tout en pensant que Barack Obama était trop idéologue pour aller en ce sens. Il semble prêt, pour peu que le discours de Tucson soit un indicateur, à procéder à un recentrement.

Reste à voir jusqu’à quel degré ce recentrement s’opèrera, et quelle sera l’attitude d’Obama face au nouveau Congrès. Reste à voir comment il se conduira face à un certain nombre de dossiers brûlants. 

Certains, aux Etats-Unis, pensent qu’il pourrait faire l’impasse sur les deux années qui commencent, aux fins d’être réélu et d’avoir les mains libres en 2012, en cas de réélection. Pour arriver à ce but, il lui faudrait non seulement être réélu, mais obtenir que le Congrès passe à nouveau aux mains du parti démocrate, ce qui supposerait, d’une part, que les Républicains agissent de manière calamiteuse, et d’autre part que le parti démocrate adopte une tactique identique à celle qu’Obama semble prendre. 

Je dois dire que je serais surpris si les Républicains se conduisaient de manière calamiteuse, et plus surpris encore si le parti démocrate changeait totalement de cap. Ce que j’appelle la gauche foldingue, qui tient aujourd’hui le parti démocrate, a encore donné à voir toute l’étendue de son dérangement mental au cours des derniers jours, et jusque dans le stade en lequel Barack Obama a parlé à Tucson. 

Je dois dire aussi que je pense que Barack Obama va chercher un « succès » au Proche-Orient au cours de l’année qui commence, et que le gouvernement israélien devra être particulièrement vigilant s’il entend éviter que ce « succès » ne s’accomplisse à son détriment. Je détaille dans le prochain numéro d’Israël magazine la stratégie des dirigeants palestiniens. J’évoque aussi ce qui pourrait se dessiner dans l’administration Obama. Au vu de l’accélération des choses dans la région, 2011 pourrait bien être une année cruciale…

Guy Millière

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