J'espère que la révolution tunisienne, conduite au nom des libertés, saura imposer la démocratie au cœur d'un pays arabo-musulman. Je la crois possible, comme en Irak ou en Iran, même si je ne mésestime pas les risques d'une récupération islamiste et antioccidentale. Deux éléments me frappent dans l'immédiat, dans le déroulé des événements: la soudaine puissance que peut prendre une opinion frustrée mais fédérée par les réseaux internet, et la sidération qu'une telle expression a causé auprès du pouvoir et des observateurs. Ce qui apparaît, c'est qu'aucun contact n'existait plus entre l'Etat présidé par Ben Ali et le peuple. Et, du coup, je vois un rapprochement entre ce brutal ressentiment de la Tunisie silencieuse et l'exaspération sourde de l'opinion française, semblablement méprisée par les élites. En France aussi, l'internet est devenu, pour qui veut l'écouter, la caisse de résonnance d'une fronde populiste contre l'ordre établi. Ira-t-elle jusqu'à l'explosion?
C'est en tout cas dans ce contexte qu'il faut replacer le nouveau discours que Marine Le Pen a tenu dimanche à Tours à l'issue de son élection au FN (67,5% des voix). Ceux qui se contentent de répéter que la fille va reprendre l'héritage du père se trompent pour au moins deux raisons. Tout d'abord, parce que ce qu'elle a dit est en rupture avec les caractéristiques de l'extrême droite: sa défense d'un "Etat fort", de la V e République, de la laïcité, de la souveraineté aurait pu être tenue par Jean-Luc Mélanchon, Jean-Pierre Chevènement ou Henri Guaino. Ensuite, parce que la demande de l'opinion elle-même, à laquelle elle va tenter de répondre, ne peut se réduire à la caricature extrémiste qu'en font les commentateurs moutonniers. Ce que j'ai appelé la révolution conservatrice est d'abord l'expression d'un besoin de protection de la démocratie et de ses libertés face aux nouveaux totalitarismes que sont la mondialisation imposée et l'islamisme rendu intouchable par l'idéologie antiraciste.
Ce respectable courant de pensée, paradoxalement diabolisé par un conformisme politique retranché dans ses certitudes, saura-t-il se retrouver dans les propos de Marine Le Pen ? Je la crois suffisamment habile pour faire assez vite oublier son lourd passé au sein d'un FN ayant toujours cautionné les habituels dérapages du Chef. Reste donc à l'UMP de faire le choix de laisser ou non à la nouvelle présidente du Front national le soin de s'approprier le peuple, la nation, la démocratie, les libertés et le reste. Il est temps que la majorité se réveille…
Ivan Rioufol
Je participerai, mardi, à un débat sur Marine Le Pen dans C dans l'air (17h50-19h)
Je participerai, jeudi, à On refait le monde sur RTL (19h15-20h)
L'article original peut être consulté sur le blog de Ivan rioufol
Je crains une récupération islamiste comme en Iran…
Mr Ivan Rioufol
Je vous ai probablemen mal lu…vousécrivez ,je vous cite”” une démocratie au coeur d’un pays arabos-musulman:je la crois possible comme en Irak ou en Iran…””
Alors là ,c’est la première fois que j’entends ça:depuis que le Shâh et l’impératrice Farah Diba d’Iran, ont quittés leur pays et remplacé par un fou de dieu ,appelé Khomeyni…c’est ça que vous appelez un pays démocratique?
Je me trompe,ce n’est pas possible ,je rêve!!!L’Iran ,ce pauvre peuple ou la charia existe et l’Irak,ou les musumans s’entretuent.
Ou bien je n’ai rien compris oubien c’est vous qui vous tompez