Publié par Guy Millière le 12 février 2011

Dans les circonstances actuelles, j’ai peu de chose à modifier par rapport à l’analyse à laquelle je procédais hier, et j’entends y revenir. 

Hosni Moubarak s’est battu jusqu’au bout, comme un vieux guerrier, sûr de ce qu’il a accompli. Et quoi qu’on lui reproche, il a maintenu la paix avec Israël pendant trente ans, il a tenu les Frères musulmans à distance du pouvoir politique, sans parvenir à les éradiquer. Il a contribué, ces dernières années, à moderniser l’Egypte et à la doter d’ouvertures économiques. Il a, certes, composé avec les propensions islamiques des habitants du pays et a laissé persister un antisémitisme virulent. Mais, dans les circonstances présentes, et alors que la diabolisation va se mettre en marche, je préfère insister sur ce qui fait partie des dimensions positives du personnage. Il pensait que son fils pourrait lui succéder et aller dans le sens de davantage de capitalisme. Il se défiait de la démocratisation pour des raisons qui vont devenir de plus en plus flagrantes au cours des mois à venir. Celle-ci aurait été envisageable sur le mode du gradualisme, en s’accompagnant de changements dans le domaine de l’éducation, entre autres. Dans les conditions actuelles, elle est le plus court chemin vers la catastrophe. 

J’écrivais hier aussi qu’Obama était un collégien gauchiste attardé, et je garde cette description : Obama n’a pas évolué depuis ses années de collège où il lisait Franz Fanon et Che Guevara. Il était gauchiste. Il l’est resté, même s’il a appris à dissimuler son gauchisme sous un discours policé et très hypocrite. Etre gauchiste à vingt ans est fréquent, l’être encore à cinquante montre qu’on est un attardé. 

Le malheur immense est que le gauchiste attardé est Président des Etats-Unis.

Je disais que les pressions de l’administration Obama s’étaient révélées vaines et contre-productives. Je dois procéder à une correction : elles n’ont, au bout du compte, pas été vaines. Elles sont contre-productives si on se place dans la perspective d’une défense de la liberté au sens occidental du terme. Elles sont très productives si on se place dans la perspective d’une avancée de la liberté au sens islamique du mot, qui signifie en ce cas, soumission à l’islam.

J’ajoutais qu’Obama s’est placé dans une position honteuse, et je ne doute pas d’être, en France, l’un des seuls à voir les choses ainsi : pour moi, un Président des Etats-Unis qui se conduit comme il le fait est une honte. Mais les laudateurs d’Obama, qui ont collé le portrait de celui-ci à côté de leur poster de Che Guevara  et des Damnés de la terre de Franz Fanon vont au contraire chanter de plus belle la gloire d’Obama. C’étaient les mêmes qui s’extasiaient il y a trente ans devant l’ayatollah Khomeiny, et qui, voici quarante ans ne sortaient jamais sans leur Petit livre rouge, je les connais. 

J’écrivais que Moubarak n’était pas parti dans la précipitation et avait dit ce qu’il avait à dire à Obama. Cela reste exact. Moubarak a résisté. Et il a dit ce qu’il avait à dire à Obama. J’ai, pour ce qui me concerne, trouvé le dernier discours d’Hosni Moubarak très digne et très respectable, et même si j’étais le seul à le penser, cela ne m’importerait pas. J’ai infiniment plus de respect pour Hosni Moubarak que j’en ai pour Barack Obama. Hosni Moubarak a été un meilleur ami d’Israël que Barack Obama, et il a été un meilleur défenseur du monde occidental que Barack Obama, ce qui, il est vrai, n’est pas très difficile.

J’écrivais que l’armée ne s’était pas retournée et avait gardé le pouvoir en main : la différence entre jeudi et vendredi est que, pour garder le pouvoir en main, l’armée s’est retournée, et cela s’est joué dans la journée de vendredi. Toutes les sources dignes de foi indiquent qu’Obama a accentué ses pressions sur l’armée égyptienne dans la nuit du jeudi au vendredi. L’armée a fini par céder.

Je notais qu’Obama avait choisi l’insurrection et les Frères Musulmans : c’est plus que jamais exact. 

Je précisais que c’était un choix inepte et lourd de conséquences. A mes yeux, cela reste un choix inepte. Je dirais même que c’est un choix criminel. C’est un choix lourd de conséquences, je le maintiens. Les conséquences ne sont pas encore visibles. Ceux qui cèdent à l’ivresse aujourd’hui se réveilleront demain avec une très sérieuse gueule de bois, sauf s’ils ont déjà choisi le camp du totalitarisme, ce qui est peut-être le cas. 

Je concluais en disant qu’Obama s'était aliéné tous les amis des Etats-unis au Proche-Orient. La réalité impliquerait de dire que nous sommes désormais au delà de l’aliénation d’amis. Elle impliquerait de dire que les Etats-Unis n’ont plus beaucoup d’amis au Proche-Orient : l’Arabie Saoudite est en sursis, tout comme la Jordanie. Quand la Jordanie et l’Arabie Saoudite auront basculé, il ne restera qu’Israël, et en Israël, l’inquiétude aujourd’hui est extrêmement vive. A très juste titre. 

J’ai écrit qu’Obama était un ennemi d’Israël. Obama est plus que jamais un ennemi d’Israël. J’ai écrit qu’Obama voulait la mort d’Israël : je pense plus que jamais qu’Obama veut la mort d’Israël. Et j’écris ces mots avec en moi un mélange de dégoût, de révolte et d’effroi. L’Europe ayant choisi son camp depuis longtemps, Israël est seul et encerclé. La situation est, à mes yeux, plus terrible encore qu’avant la signature du traité de paix avec l’Egypte. A l’époque, il n’y avait pas le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban. A l’époque, l’armée égyptienne ne disposait pas de tout le matériel militaire fourni par les Etats-Unis depuis trente ans. A l’époque, il n’y avait pas un ennemi absolu d’Israël à la Maison Blanche. Carter était un crétin influencé par Zbignew Brzezinski. Obama est un gauchiste influencé par Zbignew Brzezinski, Samantha Power, George Soros, Rashid Khalidi, Bill Ayers et quelques autres qui ne valent pas mieux. 

Je n’ai cessé d’écrire qu’Obama était un homme très dangereux. J’ai expliqué qu’il avait une stratégie et une doctrine. J’ai écrit un livre sur le sujet. Tout ce que j’anticipais se vérifie. Cela fait même bien davantage que se vérifier.

J’ai, je dois le dire, du mal à dormir en ce moment. Je ne peux regarder la télévision française sans avoir la nausée. 

La démocratie et la liberté en Egypte ? Non. L’ombre du totalitarisme islamique qui vient s’appesantir et des idiots utiles hilares et lobotomisés. Obama, parrain de la révolution islamique ?, titrait un article israélien hier. Je me pose sérieusement la question.

Guy Millière

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