Publié par Guy Millière le 20 mars 2011

 

Les islamistes de l'opposition libyenne
 
Je suis présentement en voyage en Californie. Je ne peux que donner une analyse parcellaire de l'intervention en Libye.
 
Je compléterai cette analyse dès mon retour en France.
 
1. J'ai soutenu le changement de régime en Irak, et on pourrait s'attendre à ce que j'approuve une intervention contre le régime du colonel Kadhafi en Libye. Ce n'est pas vraiment le cas.
 
Les différences sont importantes. Saddam Hussein avait un programme d'armes de destruction massive et se comportait en ennemi du monde libre. Kadhafi a renoncé a tout programme d'armes de destruction massive il y a huit ans, et a travaillé, depuis, en coopération avec le monde occidental.
 
2. Par ailleurs, l'intervention en Irak avait des bases claires et un objectif précis : renverser le régime de Saddam Hussein ET mettre en place un processus de construction d'institutions de droit. Les deux se sont faits hors des nations unies, sous l'égide des Etats Unis. L'intervention en Libye se fait sans bases claires et sans objectif précis. Il s'agit, dit-on, de protéger les civils ? La situation en Libye est celle d'une guerre civile. L'intervention équivaut à soutenir un camp contre un autre. 
 
Elle se fait dans le cadre des Nations Unies, ce qui est un visa pour la paralysie et pour le pire. Elle ne vise pas explicitement à changer de régime, et, surtout, elle ne se donne pas les moyens d'un changement de régime, qui impliquerait des troupes au sol, un engagement de moyen terme et des principes de droit.
 
3. L'opposition libyenne qu'on soutient ne vaut pas mieux que le colonel Kadhafi. Tout au moins, il n existe aucun élément permettant de penser qu'elle vaut mieux que lui, sinon le témoignage de Bernard Henri Levy, ce qui est très mince. La région de Benghazi a connu des soulèvements islamistes et les chefs de la rébellion sont d'anciens ministres de Kadhafi.
 
4. On doit constater que le coté choisi par la France et le Royaume Uni est aussi celui choisi par la Ligue Arabe, et celui soutenu par l'Arabie Saoudite, les Frères Musulmans et Al Qaida.
 
Combattre dans le même camp que les Frères Musulmans et Al Qaida n'est pas encourageant.
 
5. Si une intervention avait eu lieu plus tôt, si les objectifs étaient clairs et les finalités précises, ma position serait différente. Je pense que ce qui se passe est confus, et n'aboutira en rien à un renforcement de la démocratie et du droit, mais a une forme de retour a un statu quo conforme à la politique arabe de la France et à la politique islamique d'Obama.
 
6. Cela est dit explicitement aux Etats Unis. Obama ne voulait pas d'intervention en Libye. C'est Nicolas Sarkozy et Hillary Clinton qui lui ont forcé la main. Le dossier à la Maison Blanche est confié à John Brennan, un homme dont les sympathies islamistes sont connues.
 
7. Cela est dit aussi aux Etats Unis. Des membres d'Al Qaida emprisonnés en Libye se sont évadé de prison dans le contexte de la guerre civile, et sont à nouveau actifs. Des gens d'Al Qaida sortis de Guantanamo ont rejoint la Libye.
 
J'attends la suite, mais je crains le pire. Entre la peste et le choléra, je crains que la France ait glissé vers un soutien au choléra. Entre l'un et l'autre, je ne choisis pas. Je préfère la bonne santé. Nul ne l'incarne en cette affaire, je le crains.
 
Guy Millière

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