Publié par Ftouh Souhail le 8 mai 2011

Le général Rachid Ammar, chef d’état major inter-armées (1) sera l’homme qui sauvera le Régime Républicain, dans le cas ou les islamistes veulent s’emparer du pouvoir en Tunisie.

C’est le message essentiel qui émane des déclarations de l’ancien ministre de l’Intérieur, Mr Farhat Rajhi, exprimés le 4 mai dans une interview diffusée sur Facebook, et reprise ensuite dans les médias locaux.
 
Ce magistrat de formation, qui avait déjoué une tentative de déstabilisation de la Tunisie début février, a lancé une vraie bombe médiatique qui a apporté une réponse claire aux nombreuses interrogations qui agitent les Tunisiens, à cause de la montée sans précédent du courant islamiste depuis la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier dernier.
 
Farhat Rajhi, ex ministre de l’intérieur du 27 janvier au 28 mars 2011, et Président du Haut Comité des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales, a précisé que des contacts seraient encours avec l’armée Algérienne pour empêcher une confiscation du pouvoir par le parti islamiste Ennahdha.
 
Aussitôt lancée sur Facebook en pleine nuit, la page de Farhat Rajhi explique aux Tunisiens, dans une vidéo de près d’une demi-heure, que le général de corps d'armée Rachid Ammar envisageait une action militaire, « coordonnée » avec l’Algérie, en cas de victoire du mouvement islamiste Ennahda aux élections constituantes du 24 juillet 2011.
 
Dans cette vidéo disponible sur de nombreux sites, Farhat Rajhi avait notamment déclaré que le chef du gouvernement provisoire s’était rendu à Alger pour préparer, avec les autorités algériennes, le plan d’un putsch pour le cas où le mouvement islamique Ennahda remporte les élections de la constituante, et que le général Rachdi Ammar n’avait été promu « chef des trois armés » que dans cette perspective.
 
Le Ministère de la Défense a toutefois nié avoir connaissance de ce plan.
 
Fondée en 1957, l'armée tunisienne a hérité de la présidence Bourguiba une forte tradition de non-ingérence dans les affaires politiques. L’armée affiche à peine 35.000 soldats, dont 27.000 pour l'armée de terre. Sous-dimensionnée, elle est aussi sous-équipée, et ne possède, par exemple, qu'une douzaine d'hélicoptères. Tenue à l'écart des affaires du pays sous Ben Ali, l'armée tunisienne a toujours été républicaine.
 
Par crainte que leur prise de pouvoir endommage l’économie tunisienne, en particulier les revenus du tourisme et de l’aide européenne, l’armée tunisienne serait appelée a entrer en action pour sauvegarder le régime Républicain, et protéger l'économie nationale.
 
Un sondage réalisé les 6 et 7 mai par l’agence SIGMA, auprès de 504 individus appartenant aux 24 préfectures, a montré que 48,8% des Tunisiens sont d’accord pour que l’armée intervienne dans la vie politique du pays (17,5% tout à fait d’accord) alors que 51,5% ne le sont pas (29,2% pas du tout d’accord).
 
A mon humble avis, les tunisiens qui vont voté comme des brebis pour le mouvement Ennahda vont mettre en péril le régime Républicain, et faciliteront l'établissement d'un État islamique. A part le danger que représentent les islamistes pour le futur processus démocratique, leur arrivée au pouvoir va faire fuir les capitaux étrangers et les touristes, préparant ainsi une atmosphère d'asphyxie pour l’économie tunisienne.
 
Des fascistes religieux ont profité, ce week-end, des révélations de l’ancien Ministre de l’Intérieur pour envahir la rue, et ils ont appelé à une forte mobilisation. Ils ont encore, hier samedi, bravé les consignes de sécurité.
 
Un couvre-feu d'une durée indéterminée a été décrété à Tunis et dans la banlieue de 21 heures à 5 heures (22 heures à 06 heures GMT) depuis hier soir.
 
Des groupuscules intégristes islamistes ont provoqué, dans la nuit de samedi à dimanche, des troubles à l’ordre public dans certains quartiers périphériques de la capitale, comme celui du Kram, mais également dans plusieurs villes de l’intérieur du pays comme Sfax, Kairouan, Métaloui, où un couvre feu a également été instauré, et Kébili, où des militants islamistes pourchassent les militaires à coups de pierres.
 
Les Tunisiens vivent depuis le 14 janvier dans un climat d’insécurité, et les islamistes sont devenus le plus grand des dangers pour la stabilité de la Tunisie. Ils travaillent à mettre en place un état islamiste copié sur le Pakistan. Il faut espérer que l’armée affrontera ce danger et ne leur laisse pas la latitude de nuire aux intérêts du pays.
 
Ftouh Souhail, pour Dreuz.info 
 
(1) A 63 ans, le général Rachid Ammar est devenu l'un des héros de la « révolution » tunisienne. Le chef d'état-major de l'armée de terre a été limogé par le gouvernement tunisien, le 12 janvier, pour avoir refusé de donner l'ordre à ses soldats de tirer sur la foule, et il a exprimé des réserves sur la répression menée par la police du régime. Mais le général Rachid Ammar a prévenu Ben Ali que « l'armée ne tirera pas sur le peuple ».

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